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23/10/2007 | |||
Chronique Environnement | |||
Le Sngal protge ses tortues (MFI) Apprcie pour sa chair et ses prtendues vertus aphrodisiaques, la tortue marine est en voie dextinction au Sngal. Une campagne de sensibilisation du WWF commence cependant porter ses fruits. Ainsi, sur la plage de Joal-Fadiouth ( 100 km au sud de Dakar), des petits enclos ont t installs pour protger la nidification des tortues vertes. A leurs cts, des panneaux avertissent : Nid de tortues : interdit de toucher . Depuis la mi-aot, sept nids ont t identifis. Nous vrifions chaque jour quils nont pas t pills. Jusqu prsent, tous ont t prservs , se flicite Amar Fall, le conservateur de laire marine de Joal-Fadiouth. Les premires closions devraient avoir lieu fin octobre. Le grillage des enclos sera alors soulev pour permettre aux bbs-tortues de rejoindre locan. Cest en 2006 que le WWF a lanc cette campagne dans la rgion de Joal-Fadiouth, dont les habitants sont rputs tre de gros consommateurs de tortues. Avant, les pcheurs ramenaient jusqu 60 tortues par jour. Elles se vendent bien, et leur chair est apprcie. Mais si un maillon de la chane alimentaire comme la tortue disparat, tout lcosystme est menac. Heureusement aujourdhui, la consommation de tortues a diminu de 60 % Joal-Fadiouth , explique Mamadou Diallo, lun des responsables de WWF au Sngal. Pour inciter les pcheurs ne plus prendre de tortues, le WWF leur a octroy des prts pour dvelopper des activits alternatives, dans le tourisme ou le commerce de dtail. LOng essaie aussi de modifier les habitudes alimentaires des plus pauvres, qui sont les premiers manger des tortues puisque celles-ci cotent dix fois moins chres que le buf. De laveu de Mamadou Diallo cependant, la bataille contre les mangeurs de tortues est encore loin dtre gagne . Kofi Annan lance le Forum humanitaire mondial (MFI) Lancien secrtaire gnral des Nations unies, Kofi Annan, a inaugur le 17 octobre le Forum humanitaire mondial, un mouvement dont lobjectif est de lutter contre les consquences humanitaires du rchauffement climatique. Parmi les membres fondateurs figure Rajendra Pachauri, le prsident du Groupe inter-gouvernemental dexperts sur lvolution du climat (GIEC) qui vient de recevoir le prix Nobel de la paix conjointement avec Al Gore. Comme la dclar Kofi Annan le jour de linauguration, lopinion publique mondiale doit prendre conscience que le rchauffement climatique nest pas quelque chose de lointain, mais quil se produit maintenant et que nous devons travailler ensemble pour le combattre. Il sagit dun enjeu mondial ; nul ne pourra tre sauv au dtriment dun autre. Le rchauffement va devenir une constante de tous les efforts de lhumanit . Premire priorit affiche par lancien n1 de lOnu : rduire limpact du changement climatique sur les plus pauvres. Bas Genve, le Forum humanitaire mondial dispose dun budget de 770 000 euros financ par le gouvernement suisse. A linstar du Forum conomique mondial de Davos, il runira une fois par an les principaux dcideurs de la plante. Il sagit en fait dune sorte de plate-forme qui mettra en relation ONG, gouvernements, scientifiques, socit civile, entreprises afin de trouver des solutions aux dfis poss par le rchauffement climatique. Personne ne doit plus travailler dans son coin. Il faut briser les barrires et les tabous, vu lampleur du dfi , souligne Rajendra Pachauri. Comme lcrivait Kofi Annan dans Le Figaro : Nous devons dvelopper nos connaissances sur la faon dont les communauts les plus vulnrables peuvent se protger, et rflchir aux diffrents types daide ncessaires. Comment des millions de personnes en Afrique et en Asie sadapteront-elles aux changements intervenus dans le cycle de la mousson ? Comment les pauvres feront-ils face des scheresses et des inondations plus frquentes et plus intenses ? Comment les plus vulnrables survivront-ils des vagues de chaleur de plus en plus fortes et des temptes tropicales de plus en plus violentes ? Comment pouvons-nous dsamorcer les tensions susceptibles de sexacerber avec laggravation des pnuries de nourriture et deau ? Quelles sont les implications sur la scurit des dplacements massifs de populations annoncs par de nombreux experts ? () Sadapter aux consquences du changement climatique signifie aussi renforcer la capacit de rsilience des communauts exposes aux risques. La coordination des efforts au niveau mondial, rgional et local sera ncessaire pour trouver des solutions pratiques. Robin des bois sinquite pour sa fort (MFI) La fort de Sherwood, prs de Nottingham ( 200 km au nord de Londres) est-elle en train dassister la lente agonie de ses chnes ? Cest linquitude de ceux chargs de sa protection. Les annes passes, environ un chne mourait chaque anne. Depuis 2000, la moyenne est de cinq chnes par an. A ce rythme, la fort aura disparu dans 50 ans , se lamente Izzy Banton, le chef des garde-forestiers. La fort de Sherwood est clbre pour avoir abrit, selon la lgende, les aventures de Robin des bois, ce bandit au grand cur qui, au Moyen-Age, dtroussait les riches pour donner aux pauvres. Une lgende qui vaut la fort de Sherwood daccueillir plus de 500 000 visiteurs par an. Comme le rappelle Izzy Banton : Au-del du folklore, Sherwood abrite plusieurs chnes de plus de 1000 ans dge, et de nombreux autres pluri-centenaires. Or leur conservation est dlicate. En les laguant, nous en avons tu involontairement certains . Cest la quadrature du cercle : ne pas entretenir les chnes centenaires, cest les condamner mort ; mais sen occuper est extrmement risqu. La fort abrite aussi une biodiversit exceptionnelle, notamment des insectes quon ne trouve nulle part ailleurs en Europe. Une fondation britannique a lanc une souscription de 50 millions de livres (71 millions deuros) dans le but de replanter des chnes et entirement redessiner la fort. Il faut agir maintenant pour sauver Sherwood. Dans dix ans, il sera trop tard , dfend Austin Brady, lorigine du projet ; 71 millions deuros pour sauver une fort de 423 hectares, ne serait-ce pas une somme trop leve ? Cest en tout cas conforme la lgende de Robin des bois. | |||
Jean Piel | |||
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