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18/12/2007
Chronique Environnement

Une fatwa anti-pollution en Egypte

(MFI) Organisme officiel li au Grand Mufti du Caire, la Maison de la fatwa a mis un dcret religieux interdisant aux paysans de brler les pailles de riz cause de la pollution extrme qui svit en hiver dans la capitale gyptienne. Le Coran interdit de favoriser la pollution qui est une nuisance pour la socit. Il appartient dsormais aux autorits dadopter les mesures voulues pour que les paysans puissent travailler de manire propre et sre, prcise la fatwa.
Quelque trois millions de tonnes de pailles de riz sont brles chaque anne aprs les rcoltes dautomne, sans aucun souci cologique, par les agriculteurs du delta du Nil. Cest ainsi quils prparent leurs champs aux nouvelles semences. Ces brlis dgagent des particules de suie qui se mlent dautres sources de pollution, notamment le CO2 dgag par le trafic automobile, pour faire du Caire 16 millions dhabitants lune des capitales les plus pollues du monde. Nous avons en dcembre des pics de 540 micro grammes par m3 de particules polluantes dans latmosphre, soit dix fois plus que les normes admises par lOrganisation mondiale de la sant. La ville est toujours pollue, mais elle lest encore plus en dcembre cause de ces brlis , explique Magdi Abdel Wahaf, le chef du dpartement de climatologie luniversit du Caire.
A noter que si la loi islamique est reconnue par le systme judiciaire gyptien, une fatwa doit tre confirme par un texte officiel pour avoir valeur contraignante. Son autorit est avant tout morale.

Bali : un sommet en demi-teinte

(MFI) Il aura fallu prolonger de vingt-quatre heures la confrence de Bali pour dboucher, aprs une nuit de ngociations-marathon, sur un accord plutt timide. Encore Ban Ki-Moon, le secrtaire gnral de lOnu, a-t-il d taper du poing sur la table, scriant la tribune, devant les dlgus de 187 pays : Je suis du par le manque de progrs dans les discussions. Vous navez pas le droit dchouer ; vous devez prendre une dcision.
Cette confrence de Bali avait pour objectif dadopter un trait qui succdera, en 2012, au protocole de Kyoto sur la rduction des missions de gaz effet de serre (GES). Parmi les avances significatives, le fait que les Etats-Unis aient reconnu la ncessit de rduire les GES et limportance de ngociations multilatrales pour y parvenir ; le fait aussi que les pays industrialiss aient accept de fournir des technologies propres et des financements pour aider les pays en dveloppement lutter contre le rchauffement climatique. Enfin, comme la dclar Yvo de Boer, le secrtaire excutif de lOnu pour le climat : Le mur de Berlin du changement climatique, entre pays pauvres et pays riches, est tomb. En effet, le protocole de Kyoto nimposait dactions quaux nations dveloppes ; dsormais tous les pays vont devoir participer la lutte contre le rchauffement.
Mais cette confrence de Bali suscite aussi des dceptions. LUnion europenne souhaitait des objectifs chiffrs de rduction de GES (de 25 40 % dici 2020 par rapport aux missions de 1990) ; une ide rejete tant par les Etats-Unis que par lInde et la Chine. Aucun calendrier na t rellement dfini et lexpression mme rduire les gaz effet de serre ne figure pas dans le document final. Un document qui ne constitue dailleurs pas rellement un accord, mais plutt une feuille de route pour poursuivre les ngociations en vue dun nouveau trait aprs Kyoto. Bref, il a fallu lutter darrache-pied pour simplement tomber daccord sur la poursuite de ngociations.
La suite des discussions, dans les mois venir, sera certainement difficile quand on sait qu Bali, il a fallu sept heures de pourparlers pour dcider si les pays pauvres devaient agir contre le rchauffement ou simplement contribuer ce combat. La prochaine runion sur lapplication de la feuille de route de Bali se tiendra au Ghana dbut 2008.

Des animaux dlevage menacs dextinction

(MFI) Depuis sept ans, une race danimaux dlevage disparat tous les mois dans le monde, et 20 % sont menaces dextinction , salarme un rapport de lOrganisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture (FAO). Les plus menaces sont les races africaines, asiatiques et latino-amricaines, supplantes par des concurrentes plus productives, venues dEurope ou dAmrique du Nord.
Lenjeu est de taille puisque 70 % des races de btail existant se trouvent dans des pays en dveloppement. Des races indispensables aux leveurs locaux car elles sadaptent mieux aux conditions climatiques et sanitaires de leur environnement, et vivent donc plus vieilles. Une partie de ce processus dextinction est irrversible. Mais il est encore temps de sauver les autres races. Cest indispensable pour la biodiversit, mais aussi pour la survie de millions dleveurs des pays du Sud , insiste Carlos Ser, le directeur de lInstitut international de recherche sur llevage (ILRI), une Ong base au Kenya.
Les leveurs de pays en dveloppement ont souvent tendance prfrer aux races autochtones des races importes plus productives. Ainsi, la vache laitire PrimHolstein, dorigine europenne, est prsente dans 128 pays. En Ouganda, elle est sur le point de dtrner le watusi, un bovin longues cornes, gracieux mais dsormais menac de disparition. Or, lors de la dernire scheresse qui a frapp lOuganda, les watusi ont t capables de parcourir de longues distances jusquaux points deau loigns, alors que les troupeaux de PrimHolstein ont t dcims et leurs propritaires ruins.

Jean Piel

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