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24/12/2007 | |||
Chronique Environnement | |||
Larbre sexe se rarfie en Ouganda (MFI) Le citropsis disparat. Cest le viagra local, et les gens dici lutilisent outrance , expliquait au quotidien Libration un garde de la fort de Mabira, 50 km lest de Kampala. Utilises en dcoction, les racines du citropsis sont supposes avoir des vertus aphrodisiaques. Au-del son aspect anecdotique, cette histoire vient rappeler que 80 % de la population ougandaise dpend des plantes pour se soigner, les mdicaments tant trop chers et les hpitaux souvent trop loigns. Comme le souligne Maud Kamatenesi, biologiste Kampala : Avec le chmage, les mauvaises habitudes alimentaires, le diabte et lhypertension lie au stress, les problmes dimpuissance sont frquents en Ouganda. Do le recours au citropsis . Mais cet arbre surnomm sans surprise larbre sexe nest pas le seul menac de disparition cause de son utilisation mdicinale. Cest aussi le cas du prunier africain, dont lcorce serait efficace contre le paludisme et les ulcres. Les responsables de Mabira lune des dernires forts tropicales humides dOuganda ont plant des ppinires pour favoriser la repousse des arbres, et ils mnent actuellement une campagne de sensibilisation pour inciter la population nutiliser que quelques racines des fins mdicinales, et non pas arracher larbre. La majorit des Ougandais pensent quils sont libres dutiliser la fort comme une ressource personnelle. Notre travail dducation est difficile, commentait un garde-forestier. Stendant sur 30 000 hectares, la fort de Mabira compte 312 espces de plantes et 315 doiseaux. Elle tient un rle crucial dans la biodiversit du pays. Six espces dours menaces dextinction (MFI) Conservez les ours en peluche que vous offrez vos enfants : ils pourraient bientt tre les seuls souvenirs que nous ayons de ces animaux. Au moment des ftes de Nol, cest le message que veut faire passer lUnion internationale pour la conservation de la nature (UICN). Sur les huit espces dours existantes, six en effet sont menaces dextinction : le panda gant, lours malais, lours noir dAsie, lours lippu, lours andin et lours polaire. Seuls lours brun et lours noir amricain sen sortent bien aujourdhui. LUICN remarque notamment que tous les ours dAsie sont menacs dextinction. Comme lexplique Jean-Christophe Vi, directeur adjoint du programme pour la protection des espces lUICN : La premire des menaces est la destruction de leur habitat, face la dforestation et lurbanisation. Le braconnage met galement les ursids en pril. En Asie, les pattes des ours sont considres comme des mets de choix, et leur bile est utilise en mdecine traditionnelle . Le cas du panda gant est le plus sensible. On estime un millier peine le nombre de ces animaux en libert. Les autorits chinoises ont pourtant cr une douzaine de rserves pour assurer leur protection. Mais leur population na pas augment jusqu prsent. Quant lours polaire, les dernires tudes sur la fonte de la banquise arctique du fait du rchauffement climatique interrogent sur ses chances mme de survie. Mais les Inuits redoutent linterdiction de la chasse lours. (MFI) Les Etats-Unis devraient interdire, dbut 2008, limportation des trophes de chasse lours polaire. Une dcision qui inquite les Inuits qui cette chasse rapporte des centaines de milliers deuros chaque anne. Comme lexpliquait au quotidien Le Monde Joeli Qamanirq, le maire dArctic Bay, un village de lle de Baffin : Il ny a gure demplois ici. Chasser et pcher constituent la principale activit. Les familles se nourrissent grce la chair des caribous, des ours, des phoques, des narvals, puis essaient de vendre les dfenses, les fourrures, lhuile, les pattes. Comment pourrait-on leur supprimer une partie de leur activit ? Dun village lautre, les quotas de chasse lours varient entre vingt et trente btes par an. Les Inuits ne gardent gnralement que la moiti des permis de chasse pour eux ; ils revendent la seconde moiti des guides professionnels (en moyenne 1 800 euros par permis) qui accueillent des chasseurs trangers, le plus souvent canadiens ou amricains. Des visiteurs qui paient leur sjour 22 000 euros la semaine. Si ramener des trophes de chasse devient interdit, la clientle amricaine risque de disparatre. Cette probable dcision de Washington est une aberration pour Clare Kines, un habitant dArctic Bay : Ce nest pas la chasse qui menace la survie des ours blancs, mais le changement climatique. Les chasseurs respectent lenvironnement depuis des gnrations. Interdire cette activit ne sauvera pas lespce. A en croire Suzanne Salluviniq, la maire de Resolute Bay, galement sur lle de Baffin, au nord du cercle arctique : Les ours sont nombreux dans cette rgion car la nourriture ne manque pas. Ici, ce nest pas une espce en voie dextinction. Mais si les Amricains ne peuvent plus chasser, nous garderons les permis de chasse pour nous, et les guides se reconvertiront vers les raids en traneaux ou les safaris-photos la dcouverte de la nature. | |||
Jean Piel | |||
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