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MFI HEBDO: Science Technologie Liste des articles

16/01/2008
Chronique Environnement

Des singes mdecins en Ouganda

(MFI) Une quipe scientifique franco-ougandaise observe depuis plusieurs mois comment les chimpanzs du parc naturel de Kibale, 250 km louest de Kampala, utilisent des plantes pour se soigner. Une tude qui vise deux objectifs : mieux comprendre le comportement des grands singes, et dcouvrir de nouvelles molcules utilisables comme mdicaments.
Cest la premire fois que lon observe scientifiquement les chimpanzs dans lespoir de concevoir de nouveaux mdicaments , explique Sabrina Krief, vtrinaire et chercheuse au Musum dhistoire naturelle (Paris). De son ct, John Kasenene, professeur de botanique luniversit Makerere (Kampala), souligne que lOuganda est trs riche en terme de biodiversit ; huit des seize zones de plantes endmiques en Afrique se trouvent ici. En outre, dans le parc de Kibale, les chimpanzs sont habitus la prsence de lhomme, ce qui facilite notre travail .
Les chercheurs ont ainsi remarqu quun singe qui souffrait de problmes digestifs mangeait de lalbizia, tandis quun autre qui semblait avoir trs mal la tte avalait des feuilles de trichilia. Rsultat : lalbizia renferme une molcule qui tue les cellules cancreuses et les parasites digestifs, tandis que le trichilia a des proprits comparables celles de la chloroquine, utilise contre le paludisme. Selon leurs maux, les chimpanzs combinent aussi, comme sils suivaient une ordonnance, diverses feuilles, racines et corces.
Sabrina Krief observe Kibale une cinquantaine de primates et a rpertori une centaine de plantes depuis juin 2007. Comme elle lexplique : Il sagit l dune premire tape. Il faut ensuite vrifier quune molcule active peut tre dveloppe comme mdicament, et que celui-ci soit adapt lhomme . Cette mission dtude espre aussi favoriser le dveloppement dune activit agroforestire, avec culture des plantes les plus bnfiques pour la sant et protection de la fort.


Lnergie nuclaire a le vent en poupe

(MFI) Aprs un dbat public de plusieurs annes, le gouvernement britannique a annonc, jeudi 10 janvier, la reprise de la construction de centrales nuclaires. Aucune centrale na t construite au Royaume-Uni depuis 1970, et neuf racteurs sur 14 en service doivent tre ferms dici 2015. Lobjectif de Londres est de diversifier ses sources dnergies (le nuclaire reprsente actuellement 20 % de sa production dlectricit) et de baisser ses missions de gaz effet de serre. Alors que les rserves de ptrole de la mer du Nord sont puises, la Grande-Bretagne veut aussi rduire sa dpendance lgard du gaz russe et du ptrole proche-oriental. Les autorits britanniques nont pas communiqu de calendrier, ni prcis le nombre de centrales qui seront construites.
Cette dcision de Londres survient alors que plusieurs pays envisagent de relancer leur programme nuclaire tant pour rpondre une consommation dnergie croissante, que pour limiter leur impact sur le rchauffement climatique et rduire leur dpendance lgard des pays exportateurs dhydrocarbures. On compte aujourdhui 442 racteurs nuclaires dans le monde, rpartis dans 31 pays. Selon Anne Lauvergeon, directrice dAreva, le leader mondial du secteur, entre 100 et 300 nouveaux racteurs seront mis en chantier dici vingt ans. Outre le Royaume-Uni, les Etats-Unis prvoient de construire de nouvelles centrales nuclaires. La Chine dont la demande dlectricit explose vient de commander deux centrales Areva. La Finlande en btit une actuellement. Le Maroc, lAlgrie et lEgypte ont annonc leur souhait de se doter de lnergie nuclaire. LInde a galement un vaste programme de construction.
Cependant, dautres pays envisagent au contraire de sortir du nuclaire. Cest le cas de lAllemagne, de la Sude, de lItalie et de la Belgique. En Espagne, aucune dcision na encore t adopte, mais le gouvernement de Jos Luis Zapatero semble plutt favorable au dveloppement des nergies renouvelables. La flambe du prix du ptrole et les promesses ambitieuses de lUnion europenne en matire de lutte contre les gaz effet de serre pourraient cependant inciter ces derniers pays revoir leur position.

La France suspend la culture des OGM

(MFI) Les autorits franaises ont dcid, vendredi 11 janvier, de suspendre la culture du mas transgnique MON 810, fabriqu par le gant amricain Monsanto. Destin lalimentation animale, le MON 810 tait le seul plant transgnique cultiv en France, ce qui signifie de facto un moratoire sur les OGM dans lHexagone. Le gouvernement sest appuy sur un rapport de la Haute autorit sur les OGM qui fait tat dlments scientifiques nouveaux et de doutes srieux sur le MON 810 . Ces doutes concernent la pollinisation croise avec dautres cultures, et les consquences environnementales, sanitaires et conomiques du MON 810. Cre il y a peu, la Haute autorit sur les OGM est compose de scientifiques, de cultivateurs et de reprsentants des associations cologistes.
Le prsident Nicolas Sarkozy a dclar que cette dcision plaait la France lavant-garde du dbat sur lenvironnement . Les partis cologistes sen sont flicits, et lalter mondialiste Jos Bov qui observait une grve de la faim pour rclamer ce moratoire a arrt son mouvement. La suspension des cultures OGM tait lune des promesses du Grenelle de lenvironnement.
Evidemment, cette annonce ne satisfait pas tout le monde. Au sein mme du parti gouvernemental (UMP), des voix se sont leves pour dnoncer une dcision prcipite . La FNSEA, le principal syndicat agricole, regrette une dcision affligeante, qui na pas t prise avec suffisamment de recul et dont lobjectivit est douteuse . Lindpendance de la Haute autorit sur les OGM a galement t mise en cause, dautant que son prsident, Jean-Franois Le Grand, a reconnu que mme si elle mne un travail honnte et sincre, linstance est traverse par de puissants lobbies .
Jusque l, 22 000 hectares de MON 810 taient cultivs en France par 2 000 agriculteurs, soit 0,75 % des surfaces consacres au mas dans lHexagone. Paralllement cette dcision, le gouvernement franais a annonc un plan dinvestissement dans les biotechnologies vgtales de 45 millions deuros.

Jean Piel

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