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29/01/2008 | |||
Chronique Environnement | |||
Le mcanisme de dveloppement propre boude lAfrique (MFI) Prvu par le protocole de Kyoto sur la lutte contre le rchauffement climatique, le mcanisme de dveloppement propre (MDP) prvoit quun pays industriel ou une entreprise de ce pays puisse investir dans des projets rduisant les missions de gaz effet de serre dans un pays en dveloppement, en change de quoi ce pays industriel ou cette entreprise recevra un crdit dmission de CO2. Le MDP est critiqu par les associations cologistes qui lassimilent lachat dun droit de polluer. Mais cest aussi un moyen damliorer la dfense de lenvironnement et lefficacit nergtique des entreprises dans les pays du Sud. Depuis lentre en vigueur du protocole de Kyoto en 2005, les MDP ont reprsent 850 projets et 8 milliards de dollars dinvestissements. Mais sur ces 850 projets, 518 ont t raliss en Asie, 302 en Amrique latine et seulement 23 en Afrique (dont 12 en Afrique du Sud). Selon le Programme des Nations unies pour lenvironnement, cette situation sexplique par plusieurs facteurs. Dabord, le march africain a dmarr tardivement par rapport ceux des autres continents. En outre, peu de projets ont t prsents par des entreprises ou des responsables publics africains. Enfin, la tonne de CO2 conomise est moins chre en Afrique quailleurs. Le Pnud estime mme que le MDP nest pas adapt au continent. En effet, ce mcanisme est orient vers les processus industriels et nergtiques de grande taille, alors que lAfrique est surtout innovante en matire de micro-projets de reforestation et dagriculture, tout aussi important pour la dfense de la plante mais moins payants en terme de crdit carbone. Responsable de lapplication du protocole de Kyoto, Yvo de Boer estime qu il est grand temps que les avantages du MDP soient tendus lAfrique . Certaines pistes sont donc ltude : nouvelles rgles concernant les projets forestiers, simplification des procdures pour les projets petite chelle, cration dun fonds pour les transferts de technologies, aliment par les pays industrialiss Mais il ne sagit encore que de projets et aucun calendrier prcis na t dfini. LEurope prsente son plan contre le rchauffement (MFI) En mars 2007, lUnion europenne stait engage rduire ses missions de gaz effet de serre (GES)de 20 % dici 2020, et passer la part des nergies renouvelables de 10,5 % 20 % de sa consommation nergtique totale. Jos Manuel Barroso, le prsident de la Commission europenne, a donc prsent, le 23 janvier 2008, les mesures visant atteindre ces objectifs. Pice matresse de ce plan : les industries les plus polluantes devront acheter aux enchres un droit de polluer , alors que jusqu maintenant les quotas dmissions de CO2 sont distribus gratuitement par Bruxelles. Ces quotas seront en outre diminus, et un nombre croissant dindustries sera concern par la mesure. Par ailleurs, les objectifs de rduction des missions de GES seront dfinis en fonction de la richesse du pays. Ainsi la France et lAllemagne devront baisser leurs missions de 14 %, la Belgique de 15 %, la Sude de 17 %. Cependant, les nouveaux membres de lUnion europenne en pleine phase de rattrapage conomique pourront augmenter encore quelques annes leur production de GES : + 9 % pour la Pologne, + 20 % pour la Bulgarie, par exemple. En matire dnergies renouvelables, l encore les objectifs ont t dfinis pays par pays : la France devra passer de 10,5 % en 2007 23 % en 2020, lAllemagne de 5,8 % 18 %, la Sude de 39,8 % 49 %. Ce plan devrait coter 60 milliards deuros, soit 0,5 % du PIB europen. Cela revient aussi 3 euros par semaine et par citoyen de lUE dici 2020. Mais si nous nagissons pas, la facture sera bien plus leve , insiste Jos Manuel Barroso, qui espre ladoption de ce plan par le Parlement puis par le Conseil europen dici fin 2008. Les critiques contre ce programme sont nombreuses. Plusieurs capitales dont Paris jugent irralistes la part des nergies renouvelables quon veut leur imposer. Les entreprises dnoncent des hausses de cot qui vont les pnaliser face la concurrence internationale. A contrario, les associations cologistes estiment que ce plan ne va pas assez loin. Un plan qui, en tout tat de cause, ne sappliquera pas si aucun accord sur le climat nest trouv dans les ngociations post-Kyoto. La France pche trop de thon rouge (MFI) La Cour des comptes de lUnion europenne a svrement pingl la France et lItalie pour ne pas avoir respect leur quota de pche de thon rouge en 2007. Les thoniers franais ont pch prs du double du quota qui leur avait t allou : 19 000 tonnes contre 11 000 autorises. Les navires italiens, pour leur part, ont dpass leur quota de 9 000 tonnes. Les moyens techniques existent pourtant pour surveiller les campagnes de pche. Mais le dispositif repose en ralit sur lautodiscipline et les inspections des Affaires maritimes sont peu frquentes. Les autorits franaises ont reconnu ces dpassements et elles ont annonc, pour 2008, la mise en place de quotas individuels pour les 36 chalutiers inscrits. Des enqutes judiciaires ont, en outre, t ouvertes contre des pcheurs de Marseille et Montpellier. Greenpeace avait tir la sonnette dalarme ds le mois de novembre sur ce dpassement des quotas. Outre la France et lItalie, lassociation cologiste avait galement montr du doigt lEspagne. Les techniques sont nombreuses pour ne pas respecter les quotas : sous-estimer le poids des poissons, ne pas dclarer toutes les prises, dcharger sa cargaison dans un port extra-europen, choisir un pavillon africain afin de pcher dans les eaux libyennes o les contrles sont inexistants. Victime de surpche, le thon rouge est considr comme une espce menace dextinction. Cet avertissement de la Cour des comptes de lUnion europenne survient alors que le prsident franais, Nicolas Sarkozy, sest prononc pour un assouplissement des quotas de pche fixs par lUE (quelles que soient les espces), comme le rclament les pcheurs franais dont lactivit est dj fragilise par la hausse du prix du gazole. | |||
Jean Piel | |||
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