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10/06/2008
Chronique Environnement : Le soleil au Niger ; biodiversit ; les essais nuclaires.

Le Niger devrait parier sur le soleil

(MFI) Selon des relevs de lAgence spatiale amricaine, la Nasa, le Niger est lun des deux pays les plus ensoleills au monde. Pourtant, les habitants utilisent toujours des bouses de vache et du bois pour sclairer et cuisiner. Un paradoxe que regrettent les associations de dfense de lenvironnement. Lnergie solaire est la meilleure solution pour lectrifier les zones rurales et pomper leau indispensable lagriculture , insiste Michel Clerc, de lOng franaise SOS Futur. Dans les annes quatre-vingt pourtant, le Niger tait un prcurseur en la matire. Plusieurs villages taient quips de chauffe-eau et de cuisinires solaires. Les pompes et les tlvisions communautaires fonctionnaient grce des panneaux photovoltaques. Mais leffondrement des cours de luranium, dont le Niger est le troisime producteur mondial, a stopp net cette politique. Niamey a abandonn ses rves solaires.
Aujourdhui, luranium remplit nouveau les caisses de lEtat. Les cours ont en effet t multiplis par dix depuis 2002. Mais les autorits nont pas relanc de projets solaires. Certes, les panneaux photovoltaques cotent chers, mais largent est l. En cette priode de ptrole inabordable, les nergies alternatives ne couvrent que 0,5 % des besoins du Niger, alors que le pays est un immense miroir solaire de 1,2 million de km. Cest vraiment dommage , snerve Albert Wright, un ingnieur de lOffice nigrien de lnergie solaire (Onersol). Certains reprochent aux autorits de toujours compter sur les financements extrieurs. Ainsi, aprs les bourgs de Kananbakach et Dangona, les Nations unies vont quiper en nergie solaire les infrastructures (coles, hpital) de la ville de Diagourou, dans le sud-ouest du pays.

Inquitude et espoir pour la biodiversit

(MFI) Ces trente dernires annes, le nombre des espces animales terrestres a diminu de 25 %, celui des espces marines de 28 % et doiseaux de 30 %. Cest le constat dress par le Fonds mondial pour la nature (WWF). Lavenir nest gure rassurant : un mammifre sur quatre, un oiseau sur huit et un tiers des amphibiens sont menacs de disparition. La biodiversit a chut dun tiers depuis les annes soixante-dix, principalement cause de la destruction des habitats et du braconnage des animaux sauvages. Or la biodiversit traduit la sant de la plante et a un impact direct sur nos vies , salarme Colin Butfield, le directeur de lorganisation cologiste.
Ce rapport du WWF est publi alors que la confrence de lOnu sur la biodiversit organise Bonn jusquau 2 juin a adopt plusieurs mesures en vue de dfendre les cosystmes. Des zones protges en mer ont t cres, et des millions dhectares supplmentaires inscrits sur la liste des terres protges, notamment au Brsil. Cette confrence est un succs. Nous avons adopt des mesures concrtes et, pour la premire fois depuis quinze ans, nous avons une feuille de route pour les annes venir , sest flicit le ministre allemand de lEnvironnement, Sigmar Gabriel.
Lune des avances majeures de cette confrence de lOnu concerne laccs aux ressources gntiques. En effet, les pays en dveloppement abritent des forts tropicales dune grande richesse gntique, mais ce sont les entreprises des pays industriels qui disposent des technologies pour les exploiter. Un partage quitable doit tre envisag pour viter ce que les pays du Sud appellent la biopiraterie des pays du Nord. La confrence a dfini un cadre qui devra, dici deux ans, approuver des mesures concrtes sur ce chapitre.
Les associations cologistes ne partagent pas la satisfaction des participants cette confrence. Certes, il y a des progrs, on sent un dbut de prise de conscience. Mais tout avance lentement. Lobjectif de rduire de faon significative la perte de la biodiversit dici 2010 ne sera jamais atteint , regrette Eric Darier, le directeur de Greenpeace Canada. Pour lconomiste indien Pavan Sukhdev : Lenjeu que constitue la biodiversit reste mconnu. Il ne sagit pas seulement de sauver les tigres et les pandas, mais de ne pas puiser un capital naturel dont dpend la survie des socits humaines. Lappauvrissement biologique cote 2 000 milliards par an, soit 6 % du Pnb mondial. Lurbanisation, les mauvaises pratiques agricoles, la pollution, la prolifration despces envahissantes, le changement climatique enfin, sont les principales causes du phnomne . Pour leur part, les scientifiques soulignent que la majeure partie des aliments et des mdicaments provenant de la nature, une rduction du nombre despces met la survie des hommes en danger.
Cette confrence de Bonn a approuv la cration dun groupe international dexperts sur la biodiversit limage du Giec sur le changement climatique.

Les bienfaits des essais nuclaires

(MFI) Ce titre est videmment provocateur. Et pourtant Au dbut des annes cinquante, les Etats-Unis ont men 21 essais nuclaires autour de latoll de Bikini, dans les les Marshall (Micronsie). Les effets ont t dvastateurs sur terre : trois lots ont t rays de la carte. Pire : 95 % des enfants ns dans la rgion cette priode ont dvelopp un cancer de la thyrode.
Par contre, lexode forc de la population, depuis maintenant 50 ans, a favoris lpanouissement de la vie sous-marine. Cest ce quont constat des biologistes australiens et italiens. Lorsque jai plong, je mattendais un paysage lunaire, dvast. Mais cest tout le contraire : des structures coralliennes mesurant huit mtres de haut se sont dveloppes. Je nen avais jamais vues de si grandes , tmoigne Zoe Richards, du Centre australien dtudes des rcifs coralliens. Les fonds marins sont peupls de tortues, de poissons-perroquets, de poissons-clowns, dtoiles de mer, de coraux, de gorgones...
Limpact des essais nuclaires sur la vie marine a t rduit grce leffet bouclier de leau, 800 fois plus dense que lair. Dans la mer, les niveaux de contamination radioactive ont t relativement bas , explique Roberto Danovaro, du dpartement des sciences de la mer de Marches (Italie).
Cette tude permet de mesurer lexceptionnelle capacit de rcupration des barrires de corail lorsquelles sont longtemps protges de la prsence humaine. Nanmoins, sur les 183 espces de coraux qui existaient avant les essais atomiques, 42 ont disparu, dont 28 cause des radiations.

Jean Piel

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