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15/07/2008 | |||
Chronique Environnement | |||
La dmographie contre les forts du Congo (MFI) Soixante-cinq millions dhabitants en RDC aujourdhui, probablement 125 millions dans vingt ans : la pression dmographique fait ici plus de dgts que lexploitation forestire. Autour des grandes villes, les arbres sont abattus pour alimenter les citadins en bois de chauffage. Ailleurs, la fort est grignote par la progression des surfaces agricoles, indispensables la survie de nombreuses familles. Les forts du bassin du Congo qui stendent sur deux millions de km constituent le deuxime poumon de la plante (aprs lAmazonie) et concentrent la moiti des cosystmes ncessaires la prservation de la biodiversit du continent africain. On y trouve notamment 400 espces de mammifres (dont les derniers gorilles des montagnes), plus de 1000 espces doiseaux et 10 000 varits de plantes. Le besoin de cultiver pour se nourrir dune population croissante mme au prix de la fort ne peut pas tre ignor. La France entend profiter de sa prsidence de lUnion europenne pour imposer un label cologique sur le bois avant toute importation. Mais en RDC, la certification dorigine du bois nest pas le problme dans la lutte contre la dforestation, puisque les exploitations forestires ne sont pas les principaux coupables. Comme lexpliquait rcemment le ministre de lEnvironnement, Joseph Endundo : Comment les paysans pourraient-ils sarrter de couper du bois alors quils nont pas llectricit ? Nous sommes prts jouer le jeu de la communaut internationale pour protger nos forts, mais alors celle-ci doit nous aider. La conservation a un cot. Un cot que Kinshasa value trois milliards de dollars par an pour dvelopper la rgion, sappuyant sur une tude de Greenpeace. Nous faisons partie des nouvelles puissances de la biodiversit. Il serait irresponsable de nous ignorer , avertit Joseph Endundo. Un G8 trs prudent sur le climat (MFI) Runis Toyako (Japon), les huit pays les plus industrialiss de la plante nont gure fait preuve daudace dans la lutte contre le rchauffement climatique. Dans un communiqu final alambiqu, ils ont annonc leur intention de rduire dau moins 50 % les missions de gaz effet de serre (GES) dici 2050. Mais ils ont aussitt prcis : Ce dfi mondial exige une rponse mondiale, en particulier des contributions venant de toutes les principales conomies. Un moyen dassocier les pays mergents la lutte contre le rchauffement, en particulier la Chine, dsormais premier pollueur de la plante. Cet accord constitue un pas en avant, mais nous devons aller plus loin , a dclar Ban Ki-moon, le secrtaire gnral de lOnu. Les optimistes soulignent que les pays industrialiss sont daccord pour un objectif chiffr de rduction des GES. Les Etats-Unis, qui il y a quelques annes niaient lexistence dun problme de rchauffement climatique, approuvent cet objectif chiffr. Mais les pessimistes notent que laccord reste imprcis et trs lointain donc peu contraignant. Les associations de dfense de lenvironnement mettent trois critiques : labsence dun objectif intermdiaire (par exemple en 2020) ; aucune anne de rfrence na t dfinie pour calculer la rduction des missions de CO2 ; les pays du G8 semblent conditionner leurs efforts ceux des pays mergents. Prcisment, ces derniers, runis au sein du G5 (Inde, Chine, Afrique du Sud, Brsil, Mexique), ont profit du sommet de Toyako pour rappeler que les anciens pays industriels portant la plus forte responsabilit dans la pollution de la plante, il leur revenait dendosser les contraintes les plus fortes. Le G5 refuse donc dannoncer des objectifs chiffrs de rduction des GES tant que les pays du G8 ne se seront pas engags rduire leurs propres missions de 25% 40% dici 2020, et de 80% 95% dici 2050. Bref, chacun renvoie sur lautre la responsabilit de la lutte contre le rchauffement climatique. Aucun pays nest encore prt rduire son taux de croissance pour amliorer la qualit de lenvironnement. Lavenir est au dessalement (MFI) Face la pnurie en eau douce due des pluies trop rares et des nappes phratiques qui sasschent, le dessalement de leau de mer apparat comme une bonne solution de nombreux pays. Des installations sont dj oprationnelles en Australie, en Espagne, aux Etats-Unis, en Isral Des investissements sont prvus en Algrie, en Libye, en Chine, en Inde et dans les mirats du Golfe. Le march du dessalement de leau de mer va exploser dans les prochaines annes, car la ressource en eau douce devient de plus en plus rare. La pression dmographique dans les villes ctires et laggravation du stress hydrique dans plusieurs rgions du globe en raison du rchauffement climatique expliquent cette volution , souligne Jean-Louis Chaussade, le directeur gnral de Suez Environnement. Actuellement, 50 millions de mtres cubes deau dessale sont produits chaque jour dans le monde. En 2016, ce chiffre devrait atteindre les 110 millions de mtres cubes par jour. A titre de comparaison, la rgion parisienne consomme quotidiennement un million de mtres cubes deau. Le problme est que le dessalement reste trop cher pour les pays pauvres, cause de la facture nergtique quimpose cette opration. Le cot de lnergie est lobstacle majeur la gnralisation du dessalement. Nos chercheurs travaillent sur des processus moins nergtivores , reconnat Michel Dutang, le directeur du dveloppement de Veolia Environnement. Les scientifiques estiment que, face la menace de stress hydrique, la priorit est dconomiser les ressources en eau, en limitant par exemple les pertes dans les canalisations. Ces dernires peuvent atteindre 50 % dans certains pays du Sud, alors quen France le rseau deau affiche une perte de 5%. Le traitement des eaux uses pour leur rutilisation dans lirrigation favorise aussi une meilleure gestion, lagriculture tant la principale consommatrice deau douce (71 % du total). Les spcialistes insistent enfin sur les mthodes simples de rcupration de leau de pluie. Certains redoutent le cot cologique du dessalement de leau de mer. A linstar du Fonds mondial pour la nature (WWF) qui vient de publier un rapport sur le sujet. Le dessalement consomme beaucoup dnergie et met des gaz effet de serre. Il peut avoir un impact ngatif sur le milieu marin car il rejette localement des saumures en mer , crit le WWF. Ce que confirme Franoise Elbaz-Poulichet, chercheuse au CNRS : Cet ajout de sel risque de modifier la chimie de leau ctire. Cela aura des effets sur la faune et la flore qui sont adaptes une salinit particulire. | |||
Jean Piel | |||
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