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16/09/2008 | |||
Chronique Environnement : Les OGM au Burkina Faso ; lnergie photovoltaque ; la pche au thon rouge. | |||
Dbat autour des OGM au Burkina Faso (MFI) Pour la premire fois, 15 000 hectares de coton OGM seront sems au Burkina Faso en 2008. Sans surprise, le sujet fait polmique. Selon lInstitut de lenvironnement et de la recherche agricole (Inera), organisme burkinab, le coton Bt permettra daugmenter les rendements de 30 % et de ramener le nombre de traitements aux insecticides de six deux. Vice-prsident de lUnion nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), Casimir Zoungrana ny voit que des avantages : Les OGM, cela signifie moins de temps de travail et dnergie dpenss pour les traitements, et moins de contacts avec les pesticides dangereux pour la sant et lenvironnement. Utiliser ces semences, cest aussi tenter de lutter armes gales avec les grands producteurs mondiaux. Un avis que ne partage pas la Coalition des organisations de la socit civile pour la protection du patrimoine gntique africain (Copagen). Comme lexplique son porte-parole Ren Millago : Nos cotonculteurs ont des difficults, on leur dit que les rendements ne sont pas assez levs, et on leur prsente les OGM comme la solution miracle. Il faut plus de recul. Ils sont introduits sans mme que les paysans, dont la plupart sont analphabtes, sachent de quoi il sagit. Pour Ren Millago, le principal handicap du coton burkinab, cest son cot trop lev par rapport aux cultures europennes et amricaines subventionnes. Les OGM ne vont pas rsoudre ce problme , insiste-t-il. De son ct, le directeur de lInera rappelle que lEtat reste copropritaire avec Monsanto des varits gntiquement modifies. Le contrat avec la multinationale amricaine serait dgal gal. En outre, la loi burkinab impose des distances disolement de 15 mtres entre les champs pour viter une contamination des cultures traditionnelles par des OGM. Pour Athanase Yara, chef de service lUNPCB : Les paysans savent tenir un compte dexploitation. Si les OGM ne leur rapportent rien, ils arrteront. La production bio ne sauvera pas les producteurs du pays. Cest trs difficile, exige beaucoup de main duvre et dengrais organiques issus de llevage. Certes, le prix de vente est beaucoup plus lev, mais cela reste une culture de niche. Toutes les tudes sur les OGM montrent de grandes variations de rendements selon les annes et les producteurs. Le risque de pollution des terres nest pas exclu, et Monsanto sest toujours rvl un interlocuteur difficile. Le coton fait vivre 20 % de la population au Burkina Faso, rapporte 60 % des recettes dexportation et reprsente 25 % du PIB du pays. Le succs de lnergie photovoltaque (MFI) Une hausse de 40 % des installations dans le monde, un chiffre daffaires de 24 milliards deuros, une production de 3 800 mgawatt-crte (MWc) en 2007 : lnergie solaire photovoltaque rencontre un succs croissant. Et ce nest pas fini : selon les spcialistes runis au congrs international de Valence, la production devrait passer 5 000 MWc en 2008, 7 000 MWc en 2010 et 20 000 MWc en 2012. Le secteur a pris des allures de rue vers lor , estime Winfried Hoffmann, le prsident de lEuropean Photovoltaic Industry Association. Nanmoins, encore peu nombreux sont les pays o entreprises et particuliers installent chez eux des panneaux solaires. LAllemagne, les Etats-Unis, lEspagne, le Japon et lItalie assurent lessentiel du march. La France est en passe de rejoindre ce club. EDF est dpasse par la demande. Elle traite 800 raccordements dinstallations solaires au rseau chaque mois , constate Jean-Louis Bal, de lAgence de lenvironnement et de la matrise de lnergie (Ademe). Ce que confirme le scientifique Daniel Lincot : Le solaire est une nergie inpuisable pour des millions dannes. En France, un mtre carr de sol reoit en moyenne chaque anne un mgawatt/heure. Si on rcupre 10 % de cette nergie, cela reprsente 16 litres de ptrole. 5 000 km de panneaux solaires assureraient toute la consommation lectrique du pays. Cette perspective appartient cependant encore au domaine du rve. Dabord parce quil ne faut pas ngliger le dommage esthtique des installations. Mais surtout parce que le cot de production de lnergie photovoltaque (achat de panneaux, installation de turbines, raccordement) reste lev. Sa gnralisation devrait nanmoins rduire son cot dans les prochaines annes. Malgr la disponibilit du soleil, seul 1 % de la production lectrique mondiale vient de lnergie solaire photovoltaque. Paradoxe : la Chine qui est lun des premiers fabricants mondiaux de panneaux solaires et dont les besoins nergtiques sont immenses na quasiment pas recours ce type dnergie. La pche au thon rouge toujours critique (MFI) Un comit international dexperts vient de dresser un rquisitoire sans appel contre les pays impliqus dans la pche au thon rouge en Mditerrane et en Atlantique-est, les accusant de ne pas respecter la rglementation quils ont eux-mmes dicte pour protger ce poisson emblmatique. Runi linitiative de la Commission internationale de conservation des thonids de lAtlantique (Iccat), ce comit dexperts estime que les pays ferment les yeux sur les abus des pcheurs pour des raisons conomiques et sociales. Les Etats concerns ont systmatiquement chou valuer et contrler les stocks prlevs , crit leur rapport. Il recommande donc que la pche au thon rouge en Mditerrane et en Atlantique-Est soit suspendue jusqu ce que des mesures contraignantes, notamment de trs fortes amendes, soient adoptes contre les pcheurs industriels. Selon lIccat, 61 100 tonnes de thon rouge auraient t pches en 2007, pour un quota fix 28 500 tonnes. Un quota dj jug excessif par les scientifiques. Seule lUnion europenne a interdit, en juin dernier, la pche aux thonids en Mditerrane, la fureur des professionnels du secteur. Le Japon refuse toujours dadopter une telle mesure, le thon rouge tant trs pris pour les sushis. | |||
Jean Piel | |||
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