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23/09/2008
Chronique Environnement :La chasse en Afrique ; Le tourisme, une menace en Mditerrane ; Bon point pour Nokia.

La chasse, toujours primordiale en Afrique

(MFI) Prenant le contrepied de nombreuses associations qui dfendent la vie des animaux tout prix, un rcent rapport du Centre international pour la recherche forestire (Cifor) estime que la chasse aux animaux sauvages doit rester un droit pour les populations rurales dAfrique.
Chaque anne, environ un million de tonnes de viande de brousse (antilopes, singes, cochons sauvages) est prlev par des chasseurs. Une viande qui reprsente de 30 80 % des sources de protines des populations rurales dAfrique centrale. Interdire la chasse heurterait donc un besoin et menacerait la sant humaine. Cest en outre une source de revenus pour de nombreux habitants, particulirement les plus pauvres. Comme lcrit le rapport du Cifor : Pour beaucoup de gens, la viande de brousse ne constitue pas le revenu unique, mais un tampon permettant de traverser les priodes difficiles. La chasse engendre donc une conomie informelle essentielle.
Le Cifor dont le sige social se trouve en Indonsie reconnat la ncessit de protger les cosystmes. Mais il estime quil ne faut pas oublier la scurit alimentaire. Il suggre donc une approche diffrencie selon les espces : protection absolue de celles menaces ou se reproduisant difficilement (les gorilles par exemple) ; droit de chasser celles qui sont abondantes ou rsistent bien la pression de la chasse (comme les antilopes ou les rongeurs). A en croire Robert Nasi, lun des auteurs du rapport : Cela ne sert rien dinterdire la chasse ; les gens chasseront de toutes faons. Mais il faut les associer au contrle des ressources pour quils y fassent davantage attention. En Afrique centrale, entre 50 et 80 millions de personnes trouvent leur ration protinique dans la chasse. Il est peu probable quelles deviennent vgtariennes.

Le tourisme, une menace pour la Mditerrane

(MFI) En temps normal, 150 millions de personnes vivent sur les rives de la Mditerrane ; durant les mois de juillet et aot, elles sont 250 millions. Le tourisme, sil apporte des devises, constitue aussi une menace pour lenvironnement, entranant notamment une surexploitation des ressources en eau. Le tourisme est le premier facteur de dgradation cologique des ctes mditerranennes , affirme Paolo Lombardi, du Fond mondial pour la nature (WWF).
Entre htels, commerces et rsidences secondaires, 42 % du littoral est btonn, dtruisant un cosystme trs riche ; les embouteillages gnrent de la pollution atmosphrique et les dchets
nombreux finissent souvent dans la mer. Chaque touriste consomme en moyenne 300 litres deau par jour, soit le double des populations locales. Sans compter le remplissage des piscines et larrosage des espaces verts. La surexploitation des nappes souterraines entrane une salinisation croissante des eaux douces, et les eaux uses sont souvent rejetes sans traitement dans la nature.
Entre les besoins des populations locales et la hausse du tourisme, on estime que la demande en eau doublera dici vingt ans en Turquie, en Syrie, en Libye, au Maroc et en Algrie. La concurrence avec lagriculture pose dj problme. LEspagne, la Tunisie ou lEgypte doivent arbitrer entre les diffrents usages, et cela sera de plus en plus frquent. Les gains lis au tourisme sont vidents, mais on ne calcule pas ce quon perd en scurit alimentaire , souligne Pierre Icard, du Programme des Nations unies pour lenvironnement (PNUE).
Des actions sont cependant menes, notamment en Tunisie, Malte, en Espagne, en Egypte, Chypre. La modernisation des canalisations permet de limiter les fuites ; les eaux des stations de retraitement sont utilises pour larrosage ; des conomisateurs sont installs dans des htels Si nous ne matrisons pas la consommation, nous connaitrons de gros problmes dici quinze ans. Les gouvernements doivent agir, mais le secteur priv doit aussi nous aider , insiste un responsable du tourisme tunisien. Une chane comme le Club Med le fait dj, en quipant ses trente villages de la rgion dconomisateurs deau et de dtecteurs de fuite. Nous demandons aussi nos clients de modrer leur consommation, ce qui est trs bien accept , note Agns Weil, la responsable du dveloppement durable du Club Med.

Bon point pour Nokia

(MFI) Pour la neuvime fois, Greenpeace a tabli un classement des fabricants dappareils lectroniques en fonction de leur respect de lenvironnement. Cest le finlandais Nokia, leader mondial des tlphones portables, qui remporte cette fois-ci la palme, devant Samsung et Fujitsu Siemens.
Trois critres sont retenus pour tablir ce classement : la consommation nergtique des appareils, leur composition en substance chimique et leur possibilit de recyclage. Nokia la emport pour avoir install en Inde, lun des pays les plus touchs par la pollution due aux e-dchets, 354 points de collecte gratuite de vieux portables. En outre, le fabricant finlandais utilise dans ses usines 25 % dnergies renouvelables, et prvoit datteindre 50 % dici 2010. Enfin, concernant les substances chimiques toxiques, Nokia commercialise, depuis 2005, des appareils sans plastique PVC.
Greenpeace regrette quaucun fabriquant dlectronique nait limin de ses produits le mercure et les retardateurs de flamme broms. Mais Apple, Nokia, Sony et Fujitsu ont annonc leur intention dy parvenir dans les prochaines annes. Nous ne voulons plus lire de tmoignages denfants qui travaillent sans protection fouiller des montagnes de dchets lectroniques , crit Greenpeace.
Dune manire gnrale, les appareils lectroniques sont moins nergtivores que par le pass. Le but de ce classement, intitul Pour une high-tech responsable, est dinciter les consommateurs bien choisir leurs appareils lectroniques. Si Nokia est en tte du classement, on trouve en queue de peloton Microsoft, Sharp et Nintendo.

Jean Piel

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