| |||
| 28/10/2008 | |||
| Chronique Environnement : Bataille autour du poisson mauritanien ; LEurope, continent o le rchauffement est le plus rapide ; Linquitude face une mare noire dans lArctique. | |||
| Bataille autour du poisson mauritanien (MFI) Les pcheurs mauritaniens se plaignent de la baisse constante des prises et dsignent un responsable : les bateaux trangers qui croisent au large. Les eaux mauritaniennes sont en effet trs poissonneuses, attirant des flottes de navires chinois, espagnols, russes, lituaniens, franais... Mais cest lUnion europenne qui cristallise les critiques. En effet, un accord conclu entre Nouakchott et Bruxelles en vigueur depuis juillet 2008 prvoit un quota de prises pour les navires europens (205 000 tonnes par an) contre un chque de 305 millions deuros, dont une partie est destine officiellement du moins au dveloppement dune industrie locale de la pche. Cest un accord gagnant-gagnant , assure-t-on Bruxelles. Faux, rpond Mohameden Horma, un spcialiste du dveloppement. La compensation financire verse par lUE revient 30 centimes le kilo de poisson, et il ny a aucune retombe pour lconomie locale. Les bateaux europens pchent en effet dans les eaux mauritaniennes, mais dchargent leurs cargaisons Las Palmas, dans les Canaries espagnoles, tant pour des raisons commerciales que faute dinfrastructures suffisantes dans les ports mauritaniens. Il est vrai que nous navons jamais su dvelopper une filire halieutique efficace , reconnaissent des officiels Nouakchott. Mais la brouille qui mle fantasmes sur une surpche des Europens et ralits sur le faible impact local de laccord sinternationalise du fait de la prsence de navires chinois. Eux au moins embarquent des pcheurs mauritaniens et dchargent leurs cargaisons sur le littoral , souligne Yacoub Mahmoud, un patron-pcheur de Nouadhihou, le principal port du pays. Le Premier ministre mauritanien, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, abonde dans ce sens : Nous sommes prts accorder des licences de pche la Chine. En contrepartie, Pkin nous propose de construire des routes et dagrandir le port de Nouakchott. Leur coopration est plus visible. Mais cette crise a un fort relent politique. LUE a gel ses projets de coopration depuis le coup dEtat du 6 aot contre le prsident lu Ould Cheikh Abdallahi. Un coup dEtat que la Chine sest bien garde de condamner. LEurope, continent o le rchauffement est le plus rapide (MFI) Selon une tude publie par lAgence europenne de lenvironnement et lOrganisation mondiale de la sant, lEurope est le continent o le rchauffement climatique est le plus rapide et le plus sensible. La temprature moyenne de la Terre sest leve de 0,8 par rapport lpoque pr-industrielle, mais de 1 en Europe. Consquences : la Scandinavie devient de plus en plus humide tandis que les rgions mditerranennes voluent vers une dsertification. Des canicules du type de celle qui a fait 70 000 morts en 2003 pourraient devenir plus frquentes. La hausse du niveau des ocans menace dj des zones ctires ; certaines espces de poissons ont migr, et les deux tiers des glaciers alpins ont disparu depuis 1850. Face ces menaces, les bnfices du rchauffement sont maigres. On peut citer lallongement de la saison des cultures au Nord de lEurope, et la baisse de la consommation nergtique au Sud. Selon cette tude europenne, quatre millions de personnes et 2 000 milliards deuros de biens seraient menacs par les inondations sur le vieux continent dici la fin du sicle. Il sagit certes dune perspective trs long terme, donc encore incertaine. Les Etats europens doivent intensifier leurs efforts pour limiter les consquences du rchauffement, mieux coordonner leur politique en la matire, et dj prendre des mesures de protection sanitaire contre les maladies transmises par les insectes , avertit Jacqueline McGlade, la prsidente de lAgence europenne de lenvironnement. Linquitude face une mare noire dans lArctique (MFI) Les gologues estiment que 22 % des gisements de gaz et de ptrole non encore dcouverts mais exploitables se trouvent dans lArctique. Dj inquiets de limpact dune telle activit sur la faune et la flore, les dfenseurs de lenvironnement rappellent que les compagnies ptrolires ne disposent pas de technologies efficaces pour faire face une mare noire dans une telle rgion, notamment au cas o le ptrole se rpandrait dans ou sous la banquise. Du coup, le Fonds mondial pour la nature (WWF) rclame un moratoire sur toute prospection ptrolire et gazire tant que naura pas t mise au point une technologie anti-mare noire adapte aux conditions de lArctique. Il faut aussi pouvoir dployer rapidement du matriel de nettoyage dans des zones isoles par lhiver polaire. Les tempratures glaciales ont pour consquence un ralentissement de la dcomposition du ptrole, do une atteinte lenvironnement encore plus longue en cas de mare noire. Comme le souligne Neil Hamilton, qui dirige le programme Arctique au WWF : Les installations ptrolires devront tre exceptionnellement solides car, dans lArctique, les lments sont terriblement violents. Le vent peut souffler en tempte pendant des mois, le froid est extrme, la mer et les vagues sont sans cesse agites. Le risque que des pipelines se cassent est bien plus lev quailleurs. Le rchauffement climatique va rendre lArctique plus accessible aux compagnies ptrolires, et le gouvernement amricain a approuv la poursuite des prospections dans la rgion. La crainte des associations cologistes est donc fonde. | |||
| Jean Piel | |||
|
