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02/12/2008
Chronique Environnement : Les viticulteurs sud-africains se mettent au vert ; Thon rouge ; La fort europenne .

Les viticulteurs sud-africains se mettent au vert

(MFI) LAfrique du Sud est le huitime producteur mondial de vin. 90 % de ses vignobles sont situs dans la rgion du Cap, classe au patrimoine mondial de lhumanit comme lun des six rservoirs de biodiversit de la plante. Une cohabitation pas toujours facile, la viticulture ayant souvent recours aux engrais et liminant les autres plantes
135 exploitants ont adhr la Biodiversity and Wine Initiative (BWI), qui associe lindustrie viticole, les organisations de conservation de la botanique et le WWF, le Fonds mondial pour la nature. Objectif : protger la biodiversit et conserver des chantillons de tous les types de vgtation naturellement prsente dans la rgion. Les adhrents la BWI sengagent conserver au minimum deux hectares de leur domaine en espace naturel. Un seuil symbolique vient dtre franchi : avec 110 000 hectares ainsi protgs, lespace naturel de la rgion du Cap est dsormais aussi tendu que celui occup par les vignes. Comme lexplique Inge Kotz, la coordinatrice de la BWI : Ces terres sont essentiellement des domaines privs. Pour convaincre leurs propritaires dadhrer notre initiative, largument cologique ne suffit pas. Loutil marketing est bien plus efficace : commercialiser un vin vert peut leur offrir un avantage sur le march mondial.
Les exportations viticoles de lAfrique du Sud ont t multiplies par quinze ces dix dernires annes. Or, leurs cinq premiers clients sont des pays europens, supposs sensibles lcologie. Ce sont les mmes terroirs qui font la richesse de notre flore et celle de nos vins. Mettre la terre sous perfusion chimique nest plus une bonne ide , souligne Andr Morgenthal, le porte-parole de Wines of South-Africa.
Certes, les 135 viticulteurs de la BWI ne reprsentent que 25 % de la profession mais quasiment tous les exploitants de la rgion du Cap commencent intgrer les principes cologiques de lassociation : restauration des cours deau, lutte contre les espces invasives, recyclage des dchets, limitation des rejets chimiques Aprs des annes de recours massifs aux engrais et aux pesticides, la mode chez les viticulteurs sud-africains est dsormais davantage lagriculture biologique et aux nergies renouvelables.

Thon rouge : un nouveau quota trs contest

(MFI) 22 000 tonnes en 2009, contre 28 500 tonnes en 2008 : cest le nouveau quota de pche au thon rouge, dcid le 24 novembre dernier par la Commission internationale pour la conservation des thonids de lAtlantique (Cicta). En outre, la pche sera ferme ds le 20 juin pour les bateaux les plus gros, capables de capturer jusqu 500 tonnes par jour.
Ce qui semble une bonne nouvelle pour la protection de cette espce en voie de disparition suscite pourtant la colre des associations de dfense de lenvironnement. Les scientifiques estiment quil faut limiter les prises 15 000 tonnes par an pour sauvegarder lespce. La Cicta. nen a pas tenu compte. Elle a cd aux pressions des industriels de la pche. Quant cette date-butoir du 20 juin, ce nest quun trompe-lil puisquen 2008, la pche a t ferme avant la mi-juin, les quotas annuels ayant dj t atteints. En outre, mai et juin correspondent la priode de reproduction des thons rouges en Mditerrane, celle o le poisson est le plus fragile , tempte Charles Braine, responsable du programme pche au WWF. Les organisations non gouvernementales regrettent aussi quaucune mesure nait t annonce pour lutter contre la pche sauvage. Selon certaines estimations, les prises relles de thon rouge avoisineraient les 60 000 tonnes par an.
Cette dcision de la Cicta. est sans conteste une victoire pour les pays europens, notamment pour lEspagne, lItalie et la France, qui ralisent prs de la moiti des captures. En pleine crise conomique et financire, Bruxelles ne voulait pas dun nouveau conflit social avec les pcheurs , explique un proche du dossier. A loppos, les pays scandinaves, les Etats-Unis, le Canada et le Brsil militaient pour un quota plus svre. Selon le WWF, lUnion europenne a fait pression sur les pays africains et sud-amricains pour quils votent comme elle, sous la menace de reprsailles commerciales dans les dossiers de la banane, du caf et du cacao. Une accusation videmment dmentie par Bruxelles.
Dans les faits, le meilleur protecteur du thon rouge devrait tre la crise conomique. Les spcialistes estiment en effet que la consommation japonaise qui reprsente 60 % de la consommation mondiale devrait chuter de 18 000 tonnes en raison de la baisse du pouvoir dachat des gastronomes nippons.


La fort europenne : un puits de carbone dvelopper

(MFI) Bonne nouvelle : la fort europenne se porte bien. Ces quinze dernires annes, elle a gagn 13 millions dhectares, soit la superficie de la Grce, grce de nouvelles plantations et son expansion naturelle, sur un total dun milliard dhectares (Russie comprise). Mauvaise nouvelle : cette fort europenne nest pas gre au mieux pour constituer un puits de carbone efficace contre le rchauffement climatique. Cest du moins ce questiment des experts en sylviculture, runis rcemment Nancy.
Explication : le bois est constitu pour moiti de carbone. La fort, par sa biomasse et par lhumus qui se forme dans son sol, constitue un pige naturel pour ce carbone et donc un moyen demprisonner les gaz effet de serre. Cest ce quon appelle un puits de carbone. Longtemps nglige, cette piste est de plus en plus avance au niveau mondial pour freiner le rchauffement. Cela passe par de nouvelles plantations darbres et par la lutte contre la dforestation.
Selon les experts, la fort europenne compense 15 % des missions de gaz effet de serre du vieux continent. Oui, mais pour combien de temps ? Les vnements climatiques extrmes, comme la canicule de lt 2003, rduisent leffet puits de carbone. Or, ces vnements extrmes sont de plus en plus frquents. En outre, les forts europennes ne sont pas toutes bien entretenues. Trop touffues, elles voient leur efficacit contre le rchauffement samoindrir. De mme, des essences comme le pin ou le sapin sont beaucoup plantes car elles poussent rapidement mais elles ne sont pas les mieux mme de piger le carbone. Lquilibre entre lexploitation des forts, pour la commercialisation du bois, et leur utilisation, comme puits de carbone, reste donc trouver. Des expriences voient malgr tout le jour : ainsi, lAssociation France Forts a mis en place une trentaine de sites pilotes, afin d'offrir aux exploitants forestiers des exemples de gestion permettant d'amliorer le bilan carbone et d'optimiser l'utilisation du bois.

Jean Piel

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