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06/01/2009
Chronique Environnement : premire socit de crdits carbone en Afrique ; Des maisons en cucurbitaces ; Haro sur la neige artificielle.

Cration de la premire socit de crdits carbone en Afrique francophone

(MFI) Dot dun capital de 300 millions de dirhams (26,5 millions deuros), le Fonds capital carbone Maroc (FCCM) est la premire socit dAfrique francophone spcialise dans le financement de projets lis au Mcanisme de dveloppement propre. Prvu par le Protocole de Kyoto, le MDP permet une entreprise dun pays industrialis dacqurir des crdits carbone en investissant dans des projets mme de rduire les missions de CO2 dans les pays en dveloppement.
Le FCCM aidera des entrepreneurs marocains crer des firmes respectueuses du protocole de Kyoto, donc moins polluantes. Il interviendra dans les secteurs des nergies renouvelables, de lefficacit nergtique, de la gestion des dchets et du reboisement. Le FCCM servira dintermdiaire entre des entreprises de pays du Nord dsireuses dacqurir des crdits carbone et des entreprises marocaines souhaitant investir dans le secteur de lenvironnement.
Le capital du FCCM est dtenu 50 % par la Caisse de dpts et de gestion du Maroc, 25 % par la Caisse des dpts et consignations (France) et 25 % par la Banque europenne dinvestissement. En outre, dans le cadre de la politique europenne de voisinage, lUnion europenne apportera une assistance technique au FCCM, sous la forme de dtachement de spcialistes du carbone qui apporteront leur expertise lquipe de gestion du FCCM, au moins la premire anne. Les fondateurs du FCCM insistent sur le caractre innovant de ce partenariat entre lUE et le Maroc en faveur du dveloppement durable.

Des maisons en cucurbitaces

(MFI) Offrir des maisons aux plus dmunis tout en prservant lenvironnement : cest le dfi que sest lanc Elsa Zalvidar, une militante associative paraguayenne. Sa solution : des maisons cologiques base de luffa, une cucurbitace grimpante qui pousse facilement dans la rgion. En schant, le luffa se transforme en ponge rche. On le mlange ensuite des feuilles de mas, puis on y ajoute du plastique de recyclage, et le rsultat donne des panneaux solides, lgers et tanches. Parfait pour construire des maisons bon march.
Lobjectif dElsa Zalvidar est de rsoudre la pnurie de logements au Paraguay (300 000 familles ne disposent pas dhabitation dcente) tout en prservant les forts qui ne reprsentent plus que 10 % du territoire. Ce qui est important aussi, cest que nous recyclons les montagnes de dchets plastiques et que nous crons des emplois. Nous cherchions une solution durable de logement pour les plus pauvres et de nouveaux dbouchs pour leurs produits agricoles, notamment le luffa. Ces maisons offrent la combinaison idale , explique Elsa Zalvidar.
Son projet lui a valu de remporter le prix Rolex 2008 (dot de 100 000 dollars) qui rcompense une initiative alliant esprit dentreprise et progrs social.

Haro sur la neige artificielle

(MFI) En Europe, la saison hivernale est aussi celle de la rue vers les stations de ski. Or, du fait du rchauffement climatique, lpaisseur du manteau neigeux a diminu de 1,5 cm par an ces vingt-cinq dernires annes. Do le recours croissant de la neige artificielle, appele aussi neige de culture, produite par des canons pulvrisant un mlange deau et dair rfrigrs ; 40 % des pistes de ski en Autriche et en Italie sont quipes dun tel systme, 18 % dans les Alpes franaises.
Cette neige artificielle nest pas sans danger pour lenvironnement. Sachant quil faut 1 m3 deau pour obtenir 2 m3 de neige, la premire menace concerne la ressource hydraulique. La couverture dun hectare de piste ncessite 4 000 m3 deau. De leau puise pour moiti dans des retenues artificielles cres cet effet, ce quon appelle des retenues collinaires, alimentes par des ruisseaux ou par pompage. Lautre moiti de leau ncessaire est puise dans des rivires ou dans le rseau deau potable. A ce jour, les cas de pnuries deau restent rares. Mais ils pourraient augmenter, dautant que la saison hivernale est celle o la frquentation touristique culmine alors que les cours deau sont ltiage , sinquite Stphanie Gaucherand, spcialiste des cosystmes montagnards.
Les retenues collinaires destines la production de neige artificielle entrainent aussi la destruction des zones humides : tourbires, marais, tangs, petits lacs de faible profondeur. Ces milieux fragiles abritent une flore et une faune spcifiques, adaptes des sols pauvres, au stress hydrique et aux brusques fluctuations de temprature , souligne Stphanie Gaucherand. Parmi lcosystme concern, on peut citer certains types de mousses, les grenouilles rousses ou le papillon solitaire. Une retenue collinaire est, terme, un milieu biologiquement mort , sindigne Christophe Roulier, de la Fdration Rhne-Alpes de protection de la nature, citant le cas du lac de la Vieille, Valloire, vid pour construire une retenue de 240 000 m3
Des rglements europens protgent pourtant les milieux sensibles. Mais ils sont souvent ignors des autorits locales. Sous la pression des associations cologistes, les responsables des stations de ski commencent cependant tenir compte de limpact de la neige artificielle sur lenvironnement, en proposant par exemple dautres activits que les sports de glisse en cas denneigement insuffisant.

Jean Piel

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