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| 13/01/2009 | |||
| Chronique Environnement : La gothermie au Kenya ; Le changement climatique ; Le barrage des Trois-Gorges menac par les ordures. | |||
| La gothermie, une solution davenir au Kenya (MFI) Sur les pentes dune colline du parc national de Hells Gate, 100 km au nord-ouest de Nairobi, un labyrinthe de tuyaux relie le sous-sol la centrale gothermique dOlkaria. Le terrain est en effet volcanique, et ces tuyaux puisent jusqu 3 000 mtres de profondeur de leau transforme en vapeur par la chaleur extrme des lieux. La gothermie reprsente un potentiel nergtique important au Kenya. Le pays fait figure dexception en Afrique dans ce domaine puisque seules la Zambie et lEthiopie possdent aussi des centrales gothermiques. Actuellement, la gothermie ne reprsente que 12 % de la production lectrique du Kenya. Mais le gouvernement compte sur cette nergie renouvelable pour doubler sa capacit de production, loffre dlectricit tant aujourdhui largement infrieure la demande. Comme lexplique Eddy Njoroge, le directeur de Kengen, la socit qui exploite la centrale dOlkaria : Le dveloppement de la gothermie a plusieurs avantages. Son cot de fonctionnement est peu lev compar une centrale thermique qui dpend des cours du ptrole. La production est constante puisque leau est rinjecte dans la terre. Enfin, la vapeur est constamment prsente sous terre alors que lhydrolectricit est tributaire des alas climatiques. Limpact de la gothermie sur lenvironnement semble aussi limit. Sans conteste, le labyrinthe de tuyaux au parc de Hells Gate dnature le paysage. Mais la faune et la flore ne sont pas affectes. Nous avons effectu des tests sanguins sur des zbres et des girafes, et navons constat aucune anomalie , soutient Sylas Simiyu, le chef de production de Kengen. Surtout, une centrale gothermique ne rejette quasiment pas de CO2 et prsente peu de dperdition puisque la mme eau est constamment rutilise. Le principal obstacle la gothermie reste les investissements ncessaires. Il faut cinq ans pour construire une centrale et chaque puits cote 4 millions deuros. Or, la probabilit de trouver de la vapeur lorsquon fore un puits nest que de 50 %. A contrario, les centrales thermiques sont certes polluantes, mais rapides installer. Selon Eddy Njoroge : LEtat devrait garantir le financement de lexploration pour permettre ensuite lexploitation des rserves de vapeur par des entreprises prives. LAgence franaise de dveloppement sest dclare intresse par le projet. Comme lexplique son reprsentant Nairobi, Jean-Pierre Marcelli : Les nergies renouvelables ne cotent rien une fois installes, mais exigent des prvisions long terme. La gothermie permet de prserver le climat, tout en renforant les conomies des pays en dveloppement. Changement climatique et catastrophes naturelles (MFI) En 2008, les catastrophes naturelles ont caus la mort de 220 000 personnes et provoqu pour 200 milliards de dollars de dgts matriels. Cest du moins le bilan tabli par la socit de rassurance Munich Re. Il sagit dune des annes les plus dvastatrices depuis que les chiffres existent , estime Torsten Jeworrek, lun des dirigeants de Munich Re, qui insiste sur la responsabilit du changement climatique dans laggravation des catastrophes naturelles. En chiffre absolu, le nombre de cataclysmes a diminu entre 2007 et 2008, passant de 950 750. Mais leur bilan humain et matriel a t plus lourd. La plus grave catastrophe a t le cyclone Nargis qui a fait 85 000 morts et 54 000 disparus en Birmanie, puis le tremblement de terre qui a frapp le Sichuan (Chine) le 12 mai, faisant au moins 70 000 morts. Comme le souligne Torsten Jeworrek : Ces rsultats confirment les tendances long terme que nous observons. Le changement climatique est luvre et les pertes sont de plus en plus lourdes car les sinistres se concentrent sur des zones trs exposes comme les rgions ctires. A lexception du tremblement de terre du Sichuan, toutes les catastrophes naturelles survenues en 2008 illustrent les consquences du drglement climatique, mais aussi une gestion aveugle des milieux naturels. En Birmanie, la destruction de la mangrove, qui formait auparavant une barrire naturelle, explique pour une large part le bilan du cyclone Nargis puisque la tempte a progress jusqu 40 km lintrieur des terres et les inondations ont atteint 3,5 mtres de haut. Les dizaines de milliers de victimes, les dizaines de milliards de dollars dinfrastructures dtruites travers le monde donnent une ide de ce que pourrait rserver lavenir si la communaut internationale ne trouve pas de solution pour financer les politiques dadaptation au changement climatique , insiste Torsten Jeworrek qui plaide pour une rduction de 50 % des missions des gaz effet de serre dici 2050. Un souci qui nest pas qucologique. En 2008, les assureurs ont dbours 45 milliards de dollars pour les victimes de catastrophes naturelles, soit 50 % de plus quen 2007. Le barrage des Trois-Gorges menac par les ordures (MFI) 400 000 tonnes : cest la quantit incroyable de dchets ramasss, ces derniers mois, flottant la surface du fleuve Yangts en amont du barrage des Trois-Gorges. Rsultat : le remplissage du rservoir de louvrage dart a t interrompu, les ordures risquant dendommager les turbines. Pour Liu Gujun, directeur de lenvironnement de la ville de Wanzhou : Les seize annes de construction du barrage ont t mailles dincidents divers. Et aujourdhui, on ralise que les tudes prliminaires la conception du barrage nont mme pas intgr la gestion des ordures fluviales, malgr les centaines de millions investis dans le projet. Le problme tient au fait que la plupart des villes qui longent le Yangts ne disposent pas dinstallations de retraitement des dchets malgr lindustrialisation et la hausse dmographique. Les habitants ont conserv leur habitude de jeter leurs ordures au bord du fleuve. Le contraste est saisissant entre les technologies de pointe utilises pour le barrage des Trois-Gorges et le retraitement des dchets des villes environnantes, rest un stade primitif , souligne Liu Gujun. Paralllement, le Fonds mondial pour la nature (WWF) rapporte que 4 719 fissures ou glissements de terrain ont t constats le long des routes bordant le bassin de retenue du barrage cause de la monte des eaux. Les autorits chinoises, tout en reconnaissant lexistence de ces problmes, en minimisent limportance. La Commission de lamnagement hydraulique du Yangts a cependant t charge de proposer des solutions. Mais aucun projet ni calendrier prcis nont t annoncs. | |||
| Jean Piel | |||
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