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03/02/2009
Chronique Environnement : Des vlos en bambou pour le Ghana ; Une agence internationale pour les nergies renouvelables ; Les oiseaux migrateurs menacs au Liban.

Des vlos en bambou pour le Ghana

(MFI) Les Chinois ont beau tre de plus en plus prsents en Afrique, ils nont pas russi y imposer le vlo. Le deux-roues reste un moyen de locomotion peu populaire sur le continent. Deux Amricains, Craig Calfee et David Ho, passionns par lAfrique, entendent changer cette situation, estimant que la bicyclette
peu chre, rsistante, facile dentretien, cologique est idale pour la rgion. Ils ont conu un vlo dont le cadre est en bambou et qui sera fabriqu au Ghana, dans la rgion dAshanti o le bambou pousse en abondance. Selon leur tude de march, 670 000 foyers ghanens pourraient tre intresss par ce vhicule, quip dun long porte-bagage pour transporter des marchandises.
La fabrication de ce vlo pourrait crer de nombreux emplois, entre le ramassage du bambou, son traitement, la construction du cycle, sa commercialisation. Ce vlo est un formidable outil de dveloppement rural. Souvent, les paysans ne disposent daucun moyen de transport. Ils portent leau sur leur tte et se rendent pied au march. Les enfants parfois ne peuvent pas tre scolariss car lcole est trop loigne , ajoute Craig Calfee.
Le problme reste le cot de ce vlo. Sa fabrication reviendrait 47 dollars lunit et son prix de vente a t fix 55 dollars. Cest beaucoup trop cher pour la clientle locale , estime Ibrahim Kaju, un jeune Ghanen charg de promouvoir le projet. Certains se demandent aussi si ce Bamboo Bike correspond une relle demande au Ghana ou si cest un fantasme dOccidentaux ptris de bonnes intentions lgard de lAfrique. Craig Calfee et David Ho, qui ont beaucoup voyag en Afrique, sen dfendent. Un homme daffaires ghanen, Kwame Sarpong, sest dailleurs dclar prt investir dans le projet.

Une agence internationale pour les nergies renouvelables

(MFI) A linitiative de lAllemagne, de lEspagne et du Danemark, lAgence internationale pour les nergies renouvelables (Irena, pour son acronyme anglais) a officiellement t cre le 26 janvier 2009. Dote dun budget annuel de 25 millions de dollars, elle aura pour mission de promouvoir le solaire, lolien, la biomasse, les biocarburants, la gothermie, afin de sortir de la logique du tout-carbone et dune conomie mondiale fonctionnant au gaz, au ptrole et au charbon. Ses promoteurs veulent aussi renforcer les liens entre les pays du Nord et du Sud en favorisant notamment les transferts de technologies, llectrification tant lune des cls du dveloppement des pays pauvres.
Il aura fallu surmonter des annes datermoiements et de blocages politiques avant que lIrena voie le jour. LOpep y tait oppose, les Etats-Unis et plusieurs pays industriels aussi ; 50 Etats en sont membres aujourdhui, mais plusieurs grands pays ne lont pas rejoint, notamment les Etats-Unis, la Chine, le Japon et le Brsil. La France sest rallie au projet au dernier moment. Ses adversaires estiment que lIrena ne servira rien puisquil existe dj lAgence internationale de lnergie. Ce quoi Hermann Scheer, eurodput allemand, rpond : Une nouvelle instance est ncessaire pour lancer un mouvement ambitieux. Si lon veut lutter efficacement contre le rchauffement climatique tout en fournissant de llectricit aux 9 milliards dhabitants que comptera la plante en 2050, toutes les nergies nouvelles devront venir du secteur renouvelable. LAgence internationale de lnergie a ses mrites, mais elle ne travaille pas assez dans cette direction et apparat comme le porte-voix des pays industrialiss.
Les dirigeants de lIrena seront nomms en juin. Lagence est pour linstant base Bonn, mais plusieurs pays souhaitent accueillir son sige : lAllemagne videmment, lEspagne, le Danemark, le Kenya et Abu Dhabi. La dcision sera prise dans les prochains mois.

Les oiseaux migrateurs menacs au Liban

(MFI) Le Liban est lun des plus importants corridors doiseaux migrateurs au monde. Mais depuis plusieurs annes, la pratique croissante de la chasse a aussi fait du pays un cimetire pour les oiseaux de passage, en particulier dans les montagnes et dans la plaine de la Bekaa.
Comme lexplique Nizar Hani, responsable de la rserve de biosphre du Chouf : Des millions doiseaux en provenance dEurope et dAsie font escale chaque anne au Liban. Le pays prsente la particularit doffrir des habitats divers : la plaine de la Bekaa, les montagnes, des rgions semi-dsertiques, la mer, des rivires. Une vingtaine de rserves naturelles ont t cres. Mais les braconniers ne respectent pas la loi qui interdit de chasser autour de ces rserves. Si les oiseaux migrateurs manquent dabris, ils ne reviendront plus.
Les cologistes du pays du Cdre dplorent linsuffisante formation des chasseurs. Seuls 18 % dentre eux savent diffrentier les oiseaux migrateurs des espces locales. Voyant de nombreux oiseaux rassembls au mme endroit, ils pensent que cela ne pose pas de problme den abattre. Or, les oiseaux migrateurs appartiennent au monde entier et leur disparition porterait atteinte lcosystme de nombreux pays , souligne Bassima al-Khatib, de la Socit de protection de la nature du Liban.
Depuis 1995, la loi interdit de chasser les oiseaux migrateurs et des rserves naturelles existent ; preuves que les autorits libanaises sont sensibles aux questions denvironnement. Il reste faire appliquer les textes. Seize espces doiseaux sont dj menaces dextinction au Liban. Prohiber la chasse serait contreproductif. Il faut par contre mieux former les chasseurs, augmenter le nombre de garde-forestiers et dfinir des quotas de prise par espces , estime Bassima al-Khatib. Pour Nizar Hani : Il faudrait aussi sensibiliser les plus jeunes la protection de lenvironnement ds lcole. Et interdire la vente de fusils aux mineurs qui font des ravages juste pour jouer.

Jean Piel

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