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10/02/2009
Chronique Environnement : Le Sngal fait renatre sa mangrove ; LUnion europenne sengage en faveur des requins ; Catastrophes cologiques : un filon touristique.

Le Sngal fait renatre sa mangrove

(MFI) Ce sont 110 villages de Casamance qui ont particip une opration visant replanter des propagules de paltuviers sur 1 260 hectares afin de recrer la mangrove qui disparait progressivement : 6,3 millions darbres ont ainsi t plants. La disparition de la mangrove a pour consquence un appauvrissement des terres arables qui se salinisent et une rarfaction des ressources halieutiques. Comme le dclarait dans lun de ces villages Hadar el-Ali, le prsident dOcanium, une association cologiste de Dakar lorigine du projet : Ici, il y a vingt ans, les anciens vous diront quon ne voyait pas le ciel tellement les arbres taient nombreux. Aujourdhui, nous sommes l pour sauver cet environnement qui meurt. Nous allons replanter ensemble la mangrove pour faire revenir les poissons et protger du sel les terres o pousse votre riz.
Cette opration a t rendue possible en y associant les villageois, sensibiliss par Ocanium aux consquences de la disparition de la mangrove, et qui ont particip bnvolement au replantage des paltuviers. Comme lexplique Jean Goepp, le coordinateur du projet : Tout a commenc en 2006 lorsque nous avons plant 65 000 propagules dans un coin sinistr, Tobor. Pour nous, lessentiel tait de faire prendre conscience aux gens que planter des arbres est la porte de tous. Cette premire plantation a fait parler d'elle. Des villageois sont venus nous demander de planter prs de chez eux. En 2007, nous avons donc pratiquement multipli par dix le nombre de plants pour atteindre les 500 000. En 2008, on est donc arriv 6,3 millions darbres replants en faveur de la mangrove.
Hadar el-Ali et Jean Goepp ne comptent pas sarrter en si bon chemin. Leur objectif est de replanter 30 millions de paltuviers. Pour atteindre un tel chiffre, trois deltas sont viss : le Saloum, le fleuve Gambie et le reste de la Casamance. Cest la Fondation Yves-Rocher qui finance lessentiel de ce projet qui a cot, rien quen 2008, plus de 130 000 euros.

LUnion europenne sengage en faveur des requins

(MFI) La Commission europenne a prsent, jeudi 5 fvrier, son premier plan daction en faveur des requins. Si cet animal a mauvaise presse depuis certains films sensation, il est nanmoins nettement plus menac par lhomme que linverse. Chaque anne, environ 20 nageurs ou surfeurs sont tus par des squales, mais 800 000 tonnes de requins sont pches. Un chiffre en forte augmentation depuis vingt ans.
Du fait de cette surexploitation, un tiers des espces de requins est aujourdhui menac dextinction. Les bateaux de pche de lUE assurent 100 000 tonnes de prises, mais lEurope est responsable de 56 % des importations mondiales de chair de requin et de 32 % des exportations. Le requin est pris en Europe pour lhuile de son foie, utilise en cosmtique, ses cartilages qui entrent dans la composition de mdicaments et sa peau, apprcie en maroquinerie. En Asie, les requins sont pchs des fins alimentaires (la tristement clbre soupe aux ailerons) et pour fabriquer des mdicaments et des aphrodisiaques.
La capture des requins est peu rglemente, et les rares textes ne sont pas appliqus. Ainsi, le finning qui consiste couper les nageoires et rejeter en mer le reste de lanimal qui met alors des jours agoniser est officiellement interdit, mais largement pratiqu par les navires asiatiques.
Le plan daction de Bruxelles propose damliorer la surveillance des bateaux battant pavillon europen, quils pchent en Europe ou ailleurs, de limiter voire dinterdire les captures dans les zones juges sensibles pour les stocks, et dimposer la remise leau des requins capturs comme prises accessoires (par hasard, en pchant dautres espces). Les eaux peu profondes de lAtlantique nord-est, juges prioritaires, devraient faire lobjet dun programme pilote dobservation.
Les associations de dfense de lenvironnement ont globalement approuv ce plan, mais redoutent que sa mise en uvre ne prenne encore beaucoup de temps.

Catastrophes cologiques : un filon touristique

(MFI) Ours polaires menacs par le rchauffement climatique, forts tropicales ronges par la dforestation, barrires de corail touffes par la monte des eaux : le tourisme tiquet plante en danger connat un succs croissant, en croire les professionnels du secteur. Comme lexplique Ken Shapiro, rdacteur en chef du magazine amricain TravelAge West : Ce phnomne est apparu il y a deux ans. Les touristes occidentaux, aiss et soucieux denvironnement, sont de plus en plus nombreux vouloir visiter des sites menacs avant quils ne changent dfinitivement.
Ainsi en Afrique, lascension du Kilimandjaro attire un nombre croissant de visiteurs, de mme que les safaris au Zimbabwe avec des sjours dans des lodges en pleine savane pour dormir au plus prs de la nature et des animaux. Tous les sjours estampills vie sauvage rencontrent un succs grandissant, mme vers les destinations risque. Les gens se disent quil faut voir cela avant que a ne disparaisse , tmoigne Ross Kennedy, directrice du tour-oprateur Africa Albida Tourism.
A lautre bout de la plante, la barrire de corail en Australie, mais aussi les glaciers de lAntarctique, menacs par le rchauffement climatique, deviennent des must du tourisme cologique. Le nombre de visiteurs y a doubl en quatre ans.
Perdu au fond de la baie dHudson, dans le grand nord canadien, Churchill 923 habitants est en train de simposer sur la carte mondiale du tourisme environnemental. Le village na pourtant aucun charme et nest accessible quen avion ou en train. Mais vous serez srs dy voir des ours polaires. Des bus spcialement amnags permettent dadmirer les plantigrades considrs comme une espce en danger.
Les catastrophes cologiques en gestation enrichissent donc certains professionnels du tourisme. A en croire Ken Shapiro : Peu dentre eux reversent une part de leurs bnfices des associations de dfense de lenvironnement.


Jean Piel

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