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16/06/2009 | |||
Chronique Environnement : Les chameaux ; le littoral franais ; les favelas de Rio. | |||
Les chameaux, une solution face aux mfaits du rchauffement (MFI) Llevage de chameaux pourrait aider les quelque 35 millions de personnes vivant dans les rgions semi-arides dAfrique qui, dici quelques annes, ne pourront plus cultiver la terre en raison du rchauffement climatique. Cest la thse dfendue par Philip Thornton, ingnieur-agronome auprs de lInternational Livestock Research Institute, Nairobi, dans une tude mene dans les rgions semi-arides de louest et du sud de lAfrique. Dici 2050, la hausse des tempratures et la rarfaction des pluies dans une zone couvrant prs dun million de km de terre dj faible rendement aujourdhui rendra lagriculture quasi impossible. Pour offrir aux paysans une source alternative de revenus, llevage danimaux rsistants comme les chvres, les nes et surtout les chameaux apparat comme une bonne solution. Philip Thornton estime que les agriculteurs doivent suivre lexemple des communauts nomades qui, depuis des gnrations, sadaptent la variabilit du climat. Laugmentation des troupeaux devra cependant tre gre de faon durable, en tenant compte notamment de la demande de produits animaux sur les marchs. Une demande dj en hausse en Afrique, selon les observateurs. Il faut se faire une raison. Dans quarante ans, la culture du mas sera impossible dans les rgions semi-arides faible rendement cause du rchauffement, et mme les crales trs rsistantes la scheresse, comme le millet, seront difficiles cultiver. Llevage constitue donc une bonne alternative. Au demeurant, lide a dj t mise en pratique avec succs dans plusieurs pays africains , insiste Philip Thornton. 500 propositions pour sauver le littoral franais (MFI) Un port offshore, un permis de pche pour les touristes, la multiplication des aires maritimes protges Ce sont quelques-unes des 500 propositions remises au ministre franais de lEnvironnement par les participants aux Grenelles de la mer qui reprsentaient lEtat, les collectivits locales, les professionnels des secteurs concerns (pche, tourisme) et les Ong. Lenjeu : concilier le dveloppement des activits conomiques en mer et sur le littoral avec la protection de ces zones aujourdhui menaces par la pollution et la surexploitation. Grce sa prsence outre-mer, la France possde la deuxime surface ctire au monde. Labondance de propositions, dimportance ingale, rend peu lisibles les priorits des participants et rares sont les mesures assorties dobjectifs chiffrs. Ds quune mesure est contraignante, a bloque du ct des acteurs conomiques , regrette Philippe Cury, de la Fondation Nicolas-Hulot. Ainsi, les propositions de moratoires sur la pche despces menaces, comme le thon rouge, ont t repousses. Nanmoins, plusieurs mesures ont fait lobjet dun consensus. Dabord, la cration de six zones pilotes pour la gestion concertes des pches, qui associeraient les usagers de la zone la ralisation dobjectifs conomiques et environnementaux ; le classement de 10 % du littoral en aire maritime protge dici 2012 (contre 0,19 % aujourdhui) ; le renforcement du contrle de la pche de loisir ; la cration de port offshore pour limiter limpact sur les ctes. De mme, pour rduire les pollutions terrestres, qui sont responsables de 80 % de la pollution en mer, les participants proposent la cration de comits de bassin hydrographique qui iraient du sommet des montagnes la haute mer et agiraient sur toutes les sources de pollution (agricoles, industrielles, urbaines). Le ministre franais de lEnvironnement, Jean-Louis Borloo, arbitrera parmi ces propositions aprs lt. Un mur vert contre les favelas de Rio (MFI) Eco-barrire : cest ainsi que les responsables de la ville de Rio de Janeiro, au Brsil, appellent la clture dacier de 1 m 60 de haut et 900 m de long - qui encerclera dici la fin de lanne le bidonville de Dona Marta. Cette clture sera recouverte de vgtation afin de limiter sa visibilit trop brute et denjoliver la favela. En outre, en freinant lexpansion irrsistible du quartier adoss une colline, elle protgera la fort primaire voisine contre lavance du bton. La construction de cette limite cologique devrait tre tendue dautres favelas. Elle est prsente par les autorits municipales de Rio comme un moyen de combattre le dsordre urbain et la croissance anarchique de la mgalopole brsilienne tout en protgeant lenvironnement. Dona Marta na pas t choisi au hasard. Longtemps contrl par des trafiquants de drogue, le bidonville a t repris en main, en novembre dernier, par des policiers communautaires qui, depuis, y patrouillent en permanence. Mais ce projet dco-barrire nest pas du got de tous. Certains responsables associatifs fustigent une volont dinstaurer une sgrgation sociale , sous couvert de protection de lenvironnement. En outre, la construction de murs denceinte ne suffira pas freiner lextension des favelas qui gangrne les principales villes du Brsil. Un problme qui appelle une rponse multiforme : policire, urbaine, conomique, sociale, culturelle. Pour les habitants de plusieurs favelas de Rio de Janeiro, interviews par la chane de tlvision OGlobo, la priorit est la chasse aux dlinquants qui imposent leur loi aux habitants de ces quartiers. Aprs seulement, on pourra parler de rnovation urbaine et dcologie. Mais pour les autorits municipales de Rio, il faut combattre ces diffrents problmes simultanment car tous sont lis. | |||
Jean Piel | |||
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