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21/07/2009 | |||
Chronique Environnement : Le soleil du Sahara pour chauffer lEurope | |||
(MFI) Construire une centrale solaire gante dans le Sahara pour approvisionner lEurope en nergie renouvelable : tel est le projet lanc par un consortium allemand emmen par la socit de rassurance Munich RE. Cette initiative industrielle sappuie sur le projet Desertec dfini par le Club de Rome, un organisme de recherche spcialis dans le dveloppement durable. Ce projet prvoit de disposer des panneaux solaires thermiques en plein dsert afin de satisfaire 15 % des besoins en lectricit de lEurope dici 2025. Mais le cot est pharaonique : 400 milliards deuros sur quarante ans. Lide a cependant le soutien enthousiaste des autorits allemandes et de la Commission de Bruxelles. Le consortium industriel qui inclut notamment le groupe Siemens tudie dsormais la faisabilit du projet, non pas sur un plan technique mais politique et financier. Vu son montant, linvestissement doit tre garanti par des aides publiques. Certains pointent aussi le risque de construire des centrales dans une rgion instable politiquement. Que se passera-t-il en cas dattaques terroristes ou de guerre ? On pourrait crer le mme problme de dpendance quavec le ptrole , souligne Frank Asback, le PDG du fabricant de panneaux solaires Solarworld. Rponse dun dirigeant de Munich RE : Le projet initial prvoit de rpartir les installations solaires dans diffrents pays et dexploiter au moins une vingtaine de lignes haute tension. Ainsi, on minimise les risques. Le projet est aussi critiqu au plan thique. Comme lexplique Houda Ben Jannet Allal, directrice du dveloppement lObservatoire mditerranen de lnergie : A lexception de lAlgrie, de lEgypte et de la Libye qui disposent de gaz et de ptrole, les pays du Sud de la Mditerrane sont en situation de dpendance nergtique, et leurs besoins augmenteront de 70 % dici vingt ans. Certes, le soleil nappartient personne et cest une ressource illimite. Mais lorsque ces pays matriseront leur propre technologie solaire, les sites les mieux adapts des centrales ne seront plus disponibles pour eux. Des compagnies du Nord vont sinstaller ici pour alimenter lEurope en nergie alors que les pays limitrophes en manquent. Cest pour le moins dlicat. Munich RE se dit cependant dispos tudier favorablement cette question. A noter que lUnion pour la Mditerrane dveloppe un projet comparable, mais davantage ax sur la coopration Nord-Sud. Le potentiel nergtique du Sahara est considrable puisque, selon les experts, 300 km quips de miroirs paraboliques suffirait thoriquement couvrir les besoins en nergie de toute la plante. | |||
Le retour dEl Nino (MFI) A en croire le bureau amricain dobservation des ocans et de latmosphre (NOAA, selon son acronyme anglais), le phnomne El Nino est en train de se reproduire. Ces dernires semaines, les mtorologues ont constat un rchauffement du Pacifique de 1 en surface et de 4 150 mtres de profondeur. Le rchauffement constant de leau est un indicateur typique dEl Nino , souligne Mike Halpert, prvisionniste auprs du NOAA. Il est trop tt pour tablir une relation de cause effet, nanmoins la mousson est arrive prmaturment en Inde et elle est peu abondante. Les agriculteurs craignent de moins bonnes rcoltes, do de probables hausses de prix. En Indonsie et en Australie aussi, le rgime des pluies semble perturb. Selon le NOAA, El Nino devrait se renforcer pour atteindre son maximum vers la fin de lanne. Cela ne signifie pas que ce rchauffement du Pacifique sera aussi fort quil lavait t en 1997 lorsquil avait provoqu des pluies torrentielles en Californie, une vague de chaleur en Australie et au Brsil, des feux de forts en Indonsie et une succession de scheresse et dinondations en Afrique australe. Selon Mike Halpert : Les premires indications laissent penser que cet pisode dEl Nino sera de modr fort. Rchauffement anormal du Pacifique, El Nino est un phnomne climatique mal expliqu. Il intervient plusieurs annes dintervalle et est plus ou moins marqu. Ses consquences peuvent tre dramatiques en termes de scheresse, dinondation, de multiplication des ouragans et dimpact sur la production agricole. La biodiversit poursuit son rosion (MFI) LUnion internationale pour la conservation de la nature (UICN) vient publier le rapport sur ltat de la biodiversit quelle rdige tous les quatre ans. Un rapport dont le moins que lon puisse dire est quil nest pas brillant. Se fondant sur lobservation de 45 000 espces animales et vgtales, lUICN estime que la biodiversit se dgrade un rythme 100 fois plus rapide que lors des grands pisodes dextinction du pass. Sur ces 45 000 espces dj places en liste rouge , 16 928 sont menaces de disparition, soit un oiseau sur huit, un mammifre sur quatre et un amphibien sur trois. Les animaux destins lalimentation humaine sont dans une situation encore plus critique, ce qui pourrait un jour menacer la scurit alimentaire. La biodiversit est gnralement mise en pril par lurbanisation, lagriculture intensive ou la prsence despces invasives. Mais le rchauffement climatique constitue une nouvelle menace pour la faune et la flore, en transformant leur environnement. Le rapport de lUICN nest cependant pas compltement pessimiste. Il note que les actions de protection se multiplient au niveau local, ce qui a permis plusieurs espces animales de voir leur dclin enray, linstar de llphant dAfrique, du bison dEurope ou du tamarin lion noir du Brsil. Jean Piel | |||
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