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28/07/2009 | |||
Chronique Sciences | |||
Quand les hommes se mettent modifier des moustiques ! (MFI) LOrganisation mondiale de la Sant a publi, en mars 2009, une tude portant sur la dissmination exprimentale de moustiques gntiquement modifis afin de lutter contre la dengue. Il nexiste pour lheure ni vaccin ni traitement curatif pour lutter contre cette infection transmise par le moustique du genre Aedes aegypti qui touche chaque anne quelque 100 millions de personnes et en tue 20 000. Le moustique Aedes aegypti prolifre en milieu urbain et pique durant la journe. Les ufs peuvent rester en sommeil dans des rservoirs do leau sest vapore, par exemple dans des pneus. Aussi les chercheurs tentent de crer des moustiques destins saccoupler mais pas se reproduire. Le moustique, dont se nourrissent quantit danimaux utiles leur tour dans la chane alimentaire, joue un rle dans lquilibre des cosystmes. Il nest donc pas question dexterminer les moustiques ! En revanche, les maladies que cet insecte transmet lhomme constituent un vritable flau de sant publique. Or, voici que les scientifiques sont sur le point de modifier gntiquement tous les grands groupes taxonomiques de moustiques, y compris ceux du genre Anophles, qui transmettent le paludisme, et ceux du genre Culex, vecteurs de la filariose lymphatique, qui peut entraner llphantiasis. Les laboratoires de lUniversit dOxford et dOxitec, entreprise de biotechnologie situe dans le sud de lAngleterre, seraient sur le point de proposer une nouvelle stratgie pour lutter contre le ravageur, en dissminant dans la nature des insectes levs en laboratoire et rendus striles par irradiation; saccouplant alors avec ces mles affaiblis, les femelles autochtones donnent naissance une descendance non viable, qui meurt au stade nymphal Une manire, terme, dentraner le dclin de la population naturelle nuisible. Gologie : les salars andins, mmoires de la Terre et du climat (MFI) Une tude de lInstitut de recherche pour le dveloppement parue au dbut du mois de juillet 2009 raconte comment les dserts de sel, perchs prs de 4 000 mtres sur les hauteurs andines en Bolivie, au Chili et en Argentine, captivent les scientifiques. Franois Risacher, chercheur lIRD, sest intress de prs ces immenses miroirs o se refltent les cnes volcaniques enneigs , sous un climat aride. En Amrique du Sud, o on en dnombre 130, le terme salar dsigne traditionnellement une crote de sel en milieu continental. Le terme a t gnralis tous les environnements sals qui ne sont pas dorigine marine, quil sagisse de lacs sals ou de crotes de sel provenant de lasschement partiel ou total dun lac sal. Pour quun salar se forme, un bassin doit tre topographiquement ferm et lvaporation doit y tre suprieure la pluviosit. Trs nombreux dans la cordillre andine, on en dnombre plusieurs milliers dans les zones dsertiques du Sahel, au Moyen-Orient, au Tibet, en Australie, en Antarctique, etc. Leur taille varie de quelques centaines de mtres carrs plus de 10 000 km. Contrairement aux salins dorigine marine provenant tous de lvaporation de leau de mer , les sels des salars ont des caractristiques chimiques trs varies, qui dpendent directement des roches altres par les eaux de pluie : en sinfiltrant en amont des cuvettes, les eaux de pluie alimentent des nappes souterraines et resurgissent comme sources en bordure des salars. Mais au cours de leur trajet souterrain, les eaux des nappes peuvent re-dissoudre des couches de sels dposes des poques gologiques plus anciennes, augmentant ainsi la varit des saumures et des sels qui se forment dans les salars, vritables enregistreurs des variations climatiques. Ces laboratoires chimiques naturels passionnent aussi les gologues qui y ont dcouvert des minraux comparables ceux trouvs sur la plante Mars ! Culture intensive du jatropha ? Rien ne vaut de courir (MFI) Le jatropha ne sent pas bon et ses fleurs sont peu attractives, mais il dispose dun atout qui sduit les pays en dveloppement : ses graines accumulent de lhuile (environ 35 % de la masse) permettant de fabriquer de lagrocarburant. Plusieurs pays misent sur ce nouvel or vert , qui pousse sans apport deau, dengrais ou de pesticides. Halte-l ! Lexamen attentif des rsultats des projets dj avancs permet de relativiser nombre de promesses vantes par ses inconditionnels , soulignent des chercheurs de lIRD dans une tude parue au dbut du mois de juillet 2009. Larbuste peut atteindre jusqu 10 mtres de hauteur et rsister aux stress hydriques comme aux fortes pluviomtries. Originaire dAmrique centrale ou du Sud, et classe parmi les plantes latex, le jatropha nest pas une plante destine tre consomme ; elle a cependant t rapidement exploite sur tous les continents ds le 19 sicle, que ce soit pour lever des haies vives protgeant les champs de linvasion du btail, ou comme tuteur par exemple pour la vanille, Madagascar ou bien encore pour ses diverses vertus mdicinales. Le succs actuel croissant du jatropha qui se dveloppe facilement sur des terres dshrites est li la dcouverte de lextrme richesse de sa graine parfois appele noix des Barbades qui se rvle tre un trs bon agrocarburant. Des projets de mise en culture de grande envergure ont fleuri rcemment dans la bande intertropicale sur trois continents (Afrique, Asie, Amrique) , soulignent les chercheurs de lIRD, qui prcisent que les Philippines, le Ghana et Madagascar envisagent densemencer 15 20% de leurs terres cultivables en Jatropha curcas . Claudine Campa (IRD) met des rserves : le manque de variabilit gntique des varits mises en culture rend la plante vulnrable et les projets de culture intensive tmraires. Pour la chercheuse, il serait prfrable dapprofondir des tudes prliminaires la fois sur lutilit de la plante et sur les risques associs sa culture intensive tels que les risques dappauvrissement des sols, dimpact nfaste sur la biodiversit, de dsquilibre des biotopes, sans parler du risque de privation des populations indignes des cultures vivrires ncessaires leur survie. Craignant des drives, la chercheuse souligne lintrt quil y aurait privilgier, par exemple, des programmes gntiques visant tudier la diversit naturelle et les caractres adaptatifs de lespce et en tirer profit avant de lancer des productions intensives dans des pays pauvres aux conomies dj fragiles et instables. Dominique Raizon | |||
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