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Le «diatiguiya» ou l'hospitalité malienne au service de la
CAN 2002

11 janvier 2002

Nom: diatiguiya. Particularité: tradition et mot qui aujourd'hui au Mali rime avec Coupe d'Afrique des nations 2002. Signification: hospitalité à la malienne.

«Nous n'avons ni or, ni diamant, mais nous offrirons le diatiguiya pour mériter la confiance des invités», M. Haïdara, maire de la commune IV de Bamako.
© AFP

De notre correspondant à Bamako

«Depuis les temps immémoriaux, nos ancêtres ont toujours accueilli les étrangers, et cela sans arrières pensées. Le diatiguiya permettra d'embellir la fête du foot» explique Sidi Mohamed Haïdara, maire de la commune IV de Bamako. Il a du pain sur la planche. Comme les cinq autres communes de Bamako, sa municipalité devra parrainer l'une des seize équipes qui participeront à la CAN.
En vulgarisant le concept, le président malien Alpha Oumar Konaré, véritable boîte à idées, en a fixé les objectifs: donner une touche malienne à la fête sportive, que les étrangers venus d'horizons divers se sentent chez eux ici, et que le meilleur gagne.
«Ma commune est le parrain des équipes algérienne et égyptienne. Nous devons tout faire pour qu'ils se sentent ici chez eux» affirme M. Haïdara. En fait, selon un mécanisme actuellement en rodage, les populations de sa commune sont sensibilisés. «Il s'agira de trouver chez chaque habitant de la commune un coin dans son cœur pour chaque étranger, surtout originaire de ces deux pays». D'entrée de jeu, les autochtones offriront le gîte et le couvert.

«J'aime deux filles et mon cœur balance»

On souhaite «que la compétition se déroule d'abord bien. Que vraiment tous les étrangers se sentent ici chez eux», Amadou, restaurateur. © OT Mali

«Nous n'avons ni or, ni diamant, mais nous offrirons le diatiguiya pour mériter la confiance des invités», poursuit M. Haïdara. Ce «jumelage temporaire» entre sa commune et les deux équipes et leurs ressortissants qui seront de la fête a quand même quelque chose de particulier. L'Algérie et le Mali sont dans la même poule. Alors, les habitants de la commune n'ont-ils pas une préférence? Le maire dément. «Pour l'honneur du Mali nous supporterons l'Algérie. Cela n'enlève rien à notre patriotisme, au contraire celui-ci sera fortifié car nous nous acquitterons dignement de ce que le Mali entier nous a confié». Vraiment, monsieur le maire? «Ah oui, tout à fait!». Sincèrement? Imperturbable, débordant de sincérité, M. Haïdara signe et persiste: «Je vous invite à venir voir le jour J». Il donne des détails. D'abord, un étranger originaire de ces deux pays arrive dans notre commune. Tout de suite on l'intègre dans un grin, regroupement quotidien d'amis où on se retrouve pour papoter autour d'un verre de thé à la menthe. Il se fait des potes. Il devient tout de suite citoyen de la commune. Il a un problème? nous seront là, malgré la modicité de nos moyens. «L'étranger pour nous est déjà roi. Il sera pour nous empereur pendant la CAN» confie le maire, fier de sa formule.

Le «parrain» des deux équipes revient à ses filleuls. Au terrain, notre cœur battra avant tout pour eux. Ensuite on verra. Les stadiers, jeunes formés pour assister les spectateurs et les guider seront aussi à la disposition des hôtes du Mali parrainés pour l'occasion. Idem pour quelques centaines de chauffeurs recrutés pour la CAN.
En fait, le maire ne l'avoue pas. Comme ses concitoyens de la Commune IV de Bamako, il sera sportivement «polygame». Dans son cœur il aura l'équipe nationale du Mali et les autres. «Vous connaissez la chanson: J'aime deux filles et mon cœur balance. Le cœur a beau balancer, on a intimement une préférence», explique Amadou, pourfendeur de tous les régimes maliens, qui tient un maquis huppé de Bamako. «Ce qu'on souhaite avec cette trouvaille, c'est vraiment que la compétition se déroule d'abord bien. Que vraiment tous les étrangers se sentent ici chez eux. Et qu'il y ait un beau football poursuit Amadou».
Dernière question à un proche du maire. Le diatiguiya exige que pendant la CAN, on puisse donner tout à l'étranger pour rendre agréable son séjour. Tout, vraiment? Réponse: «…Euh…. tout, mais pas tout». Fin d'entretien. On l'a compris. Parmi le «pas tout», il faut ranger les femmes légitimement mariées. Là, gare au sabre.

Serge Daniel