Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Délices mode

Pâtisseries, design et … dentelle

par Danielle Birck

Article publié le 24/10/2007 Dernière mise à jour le 24/10/2007 à 19:35 TU

Café de la Paix - intérieur côté Capucines.DR

Café de la Paix - intérieur côté Capucines.
DR

Au Café de la Paix, des collections de pâtisseries suivent depuis maintenant trois ans le calendrier de la mode, de ses défilés et de ses salons, en étroite association avec Paris, Capitale de la Création. Après Claude Montana, qui refermera la saison 2006/2007, ce sera au tour d’Olivier Lapidus, d’inaugurer à partir de janvier 2008 la nouvelle collection de desserts Designed by men. Dégustation en avant- première…

« Passion victim » de Claude Montana.(Photo : Danielle Birck/ RFI)

« Passion victim » de Claude Montana.
(Photo : Danielle Birck/ RFI)

Honneur aux dames, ce sont quatre créatrices (Chantal Thomass, Agatha Ruiz de la Prada, Agnès b. et Stanislassia Klein pour Stella Cadente),  qui ont inauguré la première collection en 2005, avec leurs Cinq cents feuilles.  Le vétéran Paco Rabanne a ensuite pris le relais, démarrant, avec son Saveurs Croisées, deux saisons masculines (Designed by men). Le jeune styliste Gaspard Yurkevitch lui a succédé avec son Cream Passionnel, inoubliable mélange de textures et de saveurs chocolat, framboise et gingembre, placé sous le signe de la chaussure…

Avec Claude Montana (on notera l’alternance des générations), dont on peut déguster jusqu’au début 2008 le Passion Victim, on est passé  au chocolat blanc pour une pâtisserie au design inspiré par le flacon  de son « Parfum d’Elle », créé en 1989. «On est parti d’un objet,  et comme à chaque fois, c’est passionnant », commente Laurent Delarbre, le jeune chef du café de la Paix qui, avec son chef pâtissier Guillaume Caron, s’est visiblement pris au jeu de ces co-productions, à chaque fois très différentes, en fonction de l’univers de chaque créateur.

Le dernier en date, Olivier Lapidus (fils de Ted Lapidus),  présentait le 23 octobre 2007 Dentelle, le dessert imaginé pour prendre le relais, du 15 janvier au 15 mai 2008 au Café de la Paix. Une pâtisserie avec laquelle le couturier rend hommage à un artisanat qui lui est cher. « Les dentellières sont des fées que je connais bien. L’idée de lier le panache et la ganache m’a fasciné », explique Olivier Lapidus devant ce dessert qui dissimule sous un fin entrelacs de chocolat « de crémeuses bavaroises au chocolat blanc fourrées de gelée de citron à la bergamote, le tout reposant sur un croustillant de praliné noisette »… On ne s’étonnera pas que le chef du Café de la Paix ait été consacré Meilleur Ouvrier de France en 2004…

« Dentelle » par Olivier LapidusDR

« Dentelle » par Olivier Lapidus
DR

 

    Le Café de la Paix, une enseigne mythique de la capitale

Inauguré par l’impératrice Eugénie - lors d’un grand bal dont l’orchestre était dirigé par Jacques Offenbach – le Café de la Paix a ouvert ses portes à la clientèle le 30 juin 1862, en tant que café-restaurant du Grand Hôtel de la Paix. Situé à l’angle du boulevard des Capucines et de la Place de l’Opéra, pièce maîtresse du quartier du «Nouvel Opéra» aménagé par le préfet Haussmann, le palace sera rebaptisé peu après Grand Hôtel, son café-restaurant gardant seul l’appellation « de la Paix ». Avec ses plafonds peints, ses colonnes et ses peintures murales, le décor du café de la Paix, inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, constitue l’un des seuls témoignages intacts d’un café-restaurant élégant du Second Empire.

D’abord lieu de rendez-vous favori des nostalgiques de l’Empire, le Café de la Paix devient, avec l’ouverture de l’Opéra en 1875 le restaurant en vogue du quartier, attirant à sa table des personnalités des arts et du spectacle, ainsi que des grands de ce monde... Le compositeur Jules Massenet, les écrivains Emile Zola et Guy de Maupassant seront des habitués à la fin du XIXe siècle. Le défilé des personnalités se poursuivra au siècle suivant, de Salvador Dali à Bill Clinton, en passant par Charles Trenet, Rudolf Noureïev, Jerry Lewis ou Lionel Hampton, pour ne citer qu’eux, sans oublier l’hommage rendu par un certain Paul Bocuse à la cuisine du chef.

Entré dans le giron du groupe hôtelier InterContinental, l’établissement est entièrement rénové et rouvre fin 2003, à l’issue de 18 mois d’importants travaux réalisés sous la supervision des Bâtiments de France. Des travaux qui ont permis de restituer à l’édifice son ambiance lumineuse et ses volumes d’origine.