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Savoir-faire

Bréguet, un maître-horloger au Louvre

par Danielle Birck

Article publié le 01/09/2009 Dernière mise à jour le 22/09/2009 à 15:52 TU

Montre perpétuelle à répétition des quarts à toc, 1794.(Photo : Montres Breguet SA)

Montre perpétuelle à répétition des quarts à toc, 1794.
(Photo : Montres Breguet SA)

Montres "perpétuelle" ou "à répétition", chronomètres, horloges astronomiques, pendulettes de voyage, montres-bracelets : les pièces uniques rassemblées à l’occasion de la rétrospective que le musée du Louvre consacre à Abraham-Louis Bréguet, témoigne de l’art du maître horloger né à Neuchâtel (Suisse) en 1747 et mort à Paris en 1823. Génie, maîtrise technique et esthétique avant-gardiste caractérisent une œuvre, commencée sous le règne de Louis XVI, et qui va se poursuivre jusque sous la Restauration, entre la France, la Suisse et l’Angleterre, au gré des événements politiques de cette période.

Une carrière qui démarre rapidement : Bréguet a à peine 28 ans quand en 1775 il s’installe à son compte, quai de l’horloge ( !) à Paris où il est arrivé une dizaine d’années plus tôt.  La capitale française rivalise alors avec Genève et Londres dans le domaine des innovations horlogères. 

Montre perpétuelle à répétition des minutes, réplique de la montre Breguet n° 160 dite « Marie-Antoinette ».(Photo : Montres Breguet SA)

Montre perpétuelle à répétition des minutes, réplique de la montre Breguet n° 160 dite « Marie-Antoinette ».
(Photo : Montres Breguet SA)

Un domaine que Bréguet explore et perfectionne, avec notamment la mise au point de la montre dite « perpétuelle », qui se remonte par les seuls mouvements du corps, et de la montre « à répétition », dotée d’un mécanisme de sonnerie. Louis XVI, Marie-Antoinette et des hauts personnages de la cour de Versailles, sont les premiers acquéreurs de montres perpétuelles. Abraham Louis Bréguet est reconnu comme maître horloger en 1784.

Un an plus tôt, il a reçu commande d’une montre extraordinaire intégrant tous les perfectionnements et complications connus à l’époque. La n°160, dite « Marie-Antoinette » ne sera terminée qu’après sa mort en 1827.

Sa proximité avec la Cour le contraint  à rentrer en Suisse en 1793 où il reste deux ans. De retour à Paris il relance son entreprise avec un certain talent commercial et crée de nouveaux modèles, notamment une pendulette de voyage  fonctionnant en permanence et dont le général Bonaparte sera le premier acquéreur pour sa campagne d’Egypte…

Pendulette de voyage : boîte en bronze, cadran en argent guilloché, indication du jour et de la date. Vendue en 1842 à la princesse Demidoff.(Photo : Les Arts Décoratifs / J. Tholance)

Pendulette de voyage : boîte en bronze, cadran en argent guilloché, indication du jour et de la date. Vendue en 1842 à la princesse Demidoff.
(Photo : Les Arts Décoratifs / J. Tholance)

Dès lors, la maison Bréguet connait un succès florissant, en termes de ventes – il exporte en Angleterre, en Espagne et en Russie -  et d’inventions, y compris dans les domaines militaires et scientifiques. Après un déclin de l’activité à la fin de l’Empire, le retour des Bourbons, la Restauration, lui apporte la consécration : le roi Louis XVIII lui confère en 1815 le titre d’Horloger de la marine Royale. Il siège à l’académie des sciences  à partir de 1816 et lors de l’exposition de 1819 il présente une rétrospective de son œuvre horlogère. Des créations caractérisées par leur simplicité fonctionnelle, leur qualité d’exécution et aussi une sobriété déjà « moderne » dans la forme et le desssin.  

La maison Bréguet a survécu à la mort du fondateur en 1823.

Un musée Bréguet a été ouvert en 2001 au premier étage de la boutique Breguet, Place Vendôme à Paris.