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Mardi 26 février, Bruxelles - conférence de présentation d' "Euranet"

Mardi 26 février
Bruxelles, salle de presse de la Commission Européenne :  
conférence de présentation d' "Euranet"
(en fin de communiqué, le discours d'Antoine Schwarz)
 
L’Europe sur les ondes : lancement d’un réseau de radios europeennes 


A compter du mois d’avril 2008, 16 radios de 13 pays réunies en consortium  et 7 radios associées coproduiront et diffuseront simultanément, jour après  jour, des programmes consacrés aux actualités et questions de société de l’Europe des 27. 

Les programmes de ce réseau EUROPEEN, diffusés quotidiennement, comprendront journaux quotidiens, interviews, débats, magazines d’approfondissement, événements en direct. Les premières émissions débuteront en avril 2008. 

Elles seront diffusées dans un premier temps en 10 langues (allemand, anglais, bulgare, français, espagnol, grec, hongrois, polonais, portugais et roumain), puis

graduellement dans les 23 langues de l’Union Européenne. 

Ce réseau - ouvert a tous types de radios, nationales, regionales, locales, publiques ou privées -  regroupe aujourd'hui 16 radios représentant 13 pays :  

- le groupe Radio France Internationale, ainsi que ses trois filiales RFI Romania (Roumanie), Europa Lisboa (Portugal), RFI Sofia (Bulgarie)  

Deutsche Welle (Allemagne),  

- Polskie Radio (Pologne),  

- RTBF (Belgique),  

- Radio Nederland Wereldomroep (Pays-Bas),  

- Magyar Radio (Hongrie),  

- Bulgarian Radio (Bulgarie),  

- Punto Radio Castilla Leon (Espagne),  

- Radio Praha (République tchèque),  

- Radio Romania International (Roumanie),  

- Radio Slovenia International (Slovénie),  

- Skai Radio (Grèce),  

- Polskie Radio Szczecin (Pologne).  

 

Les rédactions de ces radios produiront et co-produiront les nouveaux programmes européens.

 

D’autres radios, si elles répondent aux règles définies par le consortium, pourront s’y joindre. 

 

L’interactivité de ce programme quotidien d’une durée comprise entre 30 et 60 minutes sera également renforcée par le lancement d’un portail internet commun en juillet 2008.

Mme Margot WALLSTRÔM, Vice-presidente de la Commission Europeenne et Commissaire en charge des Relations institutionnelles et de la Stratégie de communication, s’est félicitée le 26 février 2008 à Bruxelles du soutien que la Commission Européenne pourra donner au consortium européen de radios pour une durée de 5 ans à compter de son lancement, sur la base de l’Appel d’offres du 14/07/2007, et dans le plus strict respect de sa liberté éditoriale garantie par une Charte éditoriale. 

La Commission a signé le 14 décembre dernier avec le consortium de radios coordonné par la “Deutsche Welle” et RFI, qui a remporté cet appel d’offres, un Contrat de services pour un montant de 5,8 millions d’€ / an. 
 

MM. Erik BETTERMANN et Antoine SCHWARZ respectivement Présidents de Deutsche WeIle et RFI ont souligné devant la presse à Bruxelles l’expérience unique et l’enrichissement que constitueront les apports et les regards croisés des partenaires du consortium pour fournir aux citoyens des 27 pays de l’UE des programmes vivants et documentés sur les questions relatives à l’Europe. 


 Discours d'Antoine Schwarz

Intervention de Monsieur Antoine Schwarz,  Président-directeur général de Radio France Internationale

                                                            

Il y a trois ans, en mars 2005, la Direction de la Communication de la Commission organisait un colloque à Bruxelles sur le traitement par les médias de l’actualité européenne.

La Vice-Présidente, Madame Margot WALLSTRÖM, avait honoré ce colloque de sa présence.

Comme souvent dans les colloques, ce qui se dit dans les couloirs compte autant que ce qui se dit à la tribune. Je me souviens en particulier de la conversation que j’ai eue avec Monsieur Thierry VISSOL. Nous avions alors évoqué l’idée qu’il fallait, par un moyen ou par un autre, favoriser la naissance d’un réseau de radios qui développeraient chacune, dans son pays et dans sa langue, le même type de programmes d’information sur l’Europe et sur les différents pays européens.

 

C’est ainsi qu’est né le concept du réseau EURANET qui nous réunit aujourd’hui.


Quel est en effet l’enjeu auquel nous avons à faire face ?

 

C’est tout simplement celui de faire prendre conscience aux Européens de leur identité européenne, c’est-à-dire du fait qu’ils vivent tous dans un espace qui leur est commun.

 

L’échec de deux consultations sur la constitution européenne en 2005 dans des pays fondateurs a montré que cette prise de conscience était loin d’être générale. Les opinions publiques restent prioritairement marquées par des facteurs nationaux ou régionaux.

 

Or, l’adhésion en profondeur des peuples est indispensable si l’on veut poursuivre la marche en avant de l’Union Européenne.

 

Comment sensibiliser l’opinion publique ? En utilisant bien évidemment les relais dont c’est la vocation, à savoir les médias. La manière la plus directe et la plus simple est alors d’encourager les médias à développer la part européenne dans le volume de l’information qu’ils produisent et qu’ils diffusent.

 

C’est d’autant plus nécessaire que l’information européenne répond à un véritable besoin. Il existe dans chaque grande ville d’Europe une opinion publique, notamment au niveau des décideurs, qui a un besoin croissant d’information internationale et européenne.

 

Il se trouve que la couverture par des médias nationaux de l’actualité européenne, institutionnelle ou non, est faible. Ce n’est pas là  seulement une question de quantité. Le déficit européen se constate aussi dans le point de vue, l’angle que les médias choisissent le plus volontiers pour donner du sens aux faits que l’on rapporte.

 

Le Président d’Euronews faisait récemment le même constat. Il considérait que, dans les médias nationaux, l’information sur les enjeux européens restait « étriquée », et ne permettait pas de comprendre nos voisins.

 

Or, il existe des médias qui, dans la définition de leur ligne éditoriale, ont délibérément fait le choix de l’angle européen : c’est évidemment le cas d’Euronews pour la télévision mais c’est aussi pour la presse le cas de l’édition européenne du Financial Times par exemple.

 

Dans le secteur de la radio, il n’y a pas aujourd’hui d’équivalent car, en Europe, la radio est surtout préoccupée par l’actualité nationale et locale. C’est notamment le cas des radios d’information continue comme France Info en France.


Cette situation est particulièrement regrettable car la radio joue toujours un rôle considérable dans l’information. Elle est efficace tant en termes de rapidité que de crédibilité. Par rapport à la télévision, qui règne en maître dans nos vies à partir de la fin d’après-midi, la radio domine le matin et reste incontournable en voiture.

 

Ce sont ces arguments qui ont, je crois, convaincu la Direction générale de la Communication de lancer un premier appel d’offres en 2005.

 

Cet appel d’offres a permis à certaines radios de se rencontrer pour travailler ensemble. Pour certaines d’entre elles, comme Deutsche Welle et RFI, c’était déjà une vieille habitude.

 

Cette première expérience à sept radios a été jugée par tous positive. C’est pourquoi la Direction générale de la Communication a jugé utile de la poursuivre en lançant en 2007 un avis de marché pour un contrat de service de 5 ans.

 

Tout naturellement, la plupart des radios qui avaient travaillé ensemble en 2005/2006 se sont concertées pour répondre à l’avis de marché. Il nous est alors apparu que nous n’étions pas suffisamment nombreux pour prétendre couvrir convenablement l’Europe. C’est pourquoi nous avons élargi le groupe à différents partenaires qui permettaient d’atteindre un seuil critique en termes de représentativité. Le contrat de service a été ensuite signé avec la Commission en décembre.

 

 

Le réseau EURANET est une construction originale qui comporte 4 caractéristiques principales :

 

1)       C’est un réseau européen

 

Nous sommes 13 radios qui parlons 10 langues et qui touchons quotidiennement 12 millions d’auditeurs en Europe.

 

EURANET a vocation à s’étendre aux 27 pays et aux 23 langues de l’UE sur les 5 ans du contrat.

 

La seule grande langue qui manque aujourd’hui est l’italien mais cette lacune devrait être réparée le plus tôt possible, j’espère en 2009.

 

Il est intéressant de relever la composition actuelle du réseau :

  • Trois radios publiques nationales ou régionales : RTBF, Polskie Radio, Polskie Radio Szcezcin,
  • Deux radios privées : Skai Radio (Athènes), Punto Radio (Castilla y Leon).
  • Huit radios internationales : RFI, Deutsche Welle, Radio Nederland Worldwide, Radio Praha, Radio Romania International, Radio Slovenia International, MagyarRadio, Radio Bulgaria International.

La prédominance des radios internationales n’est pas due au hasard. C’est en effet chez les radios internationales qu’on trouve le plus de rédactions ayant le goût et la connaissance de l’actualité internationale.

 

2)       C’est un réseau qui est organisé


 
Nous avons choisi de nous organiser en consortium, ce qui permet à notre organisation d’être à la fois collégiale et structurée.
 

Collégiale, parce que chaque membre a son mot à dire, notamment sur le plan éditorial. 

Structurée, parce qu’il a bien fallu pour travailler efficacement, créer des instances de décision avec un Comité exécutif restreint, un Comité éditorial chargé de la coordination et des directeurs généraux pour animer l’ensemble.

 

3)       Ce réseau est bi-média

 

Ce qui veut dire qu’il utilise à la fois la radio avec des émissions spécifiques et internet. Le support internet revêt pour nous une grande importance à deux points de vue : 

  • Sur le plan de la production, tout d’abord, une plateforme commune dédiée à l’échange de contenus, de sons, sera mise en place avec le concours de l’UER qui a une certaine avance dans ce domaine.   
  • Sur le plan de la diffusion, ensuite.

Certes, il ne s’agira pas de concurrencer au niveau de l’information générale ce que font d’autres grands médias ou institutions, à commencer par l’UE elle-même. 

En revanche, nous croyons indispensable de créer ensemble un portail européen axé sur l’Europe qui soit un lieu d’information, de discussion et de débat.

En ce qui concerne plus spécifiquement les émissions de radio, nous réaliserons à partir d’avril prochain quatre catégories d’émissions représentant un volume annuel cumulé de 1 800 heures :

 

  • Des bulletins d’information sur l’actualité européenne qui seront, pour les grandes langues, quotidiens. 
  • Des émissions d’analyse et d’approfondissement. 
  • Des magazines coproduits qui offriront des regards croisés des uns et des autres sur différents sujets de société, d’économie ou concernant la culture. 
  • A titre exceptionnel, la couverture en direct de grands événements européens.

 

4)       Dernière caractéristique : l’indépendance en matière de contenu

 

La question a été posée, notamment lors du forum « Europe in Vision » organisé fin 2006 à Helsinki par la Commission.

 

Certains médias, comme la BBC ont alors fait valoir qu’ils ne pouvaient pas, par principe, recevoir de subvention d’un organisme comme la Commission Européenne. D’autres comme l’ARD ont posé la question de savoir si la nécessaire autonomie des médias n’était pas en danger à partir du moment où l’on diffusait des émissions que l’on n’aurait pas diffusées sans y être encouragé.

 

Je peux comprendre cette forme de purisme journalistique si des intérêts privés ou des intérêts étrangers à mon pays sont en cause. Mais s’agissant de l’Union Européenne à laquelle mon pays appartient, s’agissant de la promotion de l’actualité européenne en tant que telle, je ne vois pas vraiment en quoi l’indépendance des journalistes serait menacée parce qu’on développerait la part européenne de notre information.

Il doit être clair que les journalistes de nos radios restent totalement libres du choix de l’information et du traitement qu’ils apportent. Une charte déontologique figurant dans notre contrat avec la Commission Européenne garantit de la façon la plus absolue à tout journaliste ce droit.

En réalité, pour ce qui est des contenus, l’enjeu n’est pas l’indépendance des journalistes qui n’est absolument pas en cause. L’enjeu, c’ est la capacité qu’auront à terme nos rédactions à traiter de l’Europe spontanément sans s’y sentir obligées par un contrat quelconque. L’enjeu, c’est que l’actualité européenne ne soit plus considérée par nos rédactions comme de l’actualité internationale mais comme l’actualité intérieure, celle qui concerne le plus nos concitoyens. Car il est vrai que désormais, la vie quotidienne des Européens est de plus en plus interdépendante et dépendante de décisions prises en commun.

Les médias dont la fonction est d’éclairer -voire de précéder- l’opinion doivent, de ce point de vue, faire des efforts pour ne pas être en retard. C’est la raison pour laquelle les radios de notre réseau jouent un rôle pilote et devraient, espérons-le, entraîner à leur suite d’autres médias.

 

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Pour terminer, je voudrais dire un mot rapide sur la contribution de RFI à ce projet, indépendamment de ce qui est normalement prévu en matière de production de programmes dans le cadre du contrat de service. Cette contribution concerne plus précisément la diffusion. 

RFI a la chance d’être relativement riche en fréquences FM sur l’Europe : en dehors de Paris, nous utiliserons les fréquences de filiales qui sont de fait partenaires du réseau (RFI Romania, RFI Sofia, Europa Lisboa). 

Mais nous irons plus loin en mettant à disposition du réseau, selon des modalités à définir, nos fréquences de BERLIN, de BUDAPEST et de PRAGUE, et le moment venu, de BELGRADE 

Il y a sans doute encore d’autres fréquences qui pourraient être utilisées pour promouvoir des programmes orientés sur l’Europe et le consortium va effectuer des recherches en ce sens.

 

Il y a enfin une ville où la présence de ces programmes serait particulièrement nécessaire, c’est BRUXELLES.

 

Je voudrais vous indiquer en avant-première qu’à la faveur de la publication du nouveau plan de fréquences de Bruxelles, nous allons réactiver le dossier de Radio Bruxelles International. 

Nous avions en effet il y a 5 ans, défini avec la RTBF un projet de radio commune, dénommée « RBI ». Nous allons désormais présenter à nouveau ce projet dans le cadre multilatéral du consortium et nous serions heureux de bénéficier du soutien des instances européennes pour notre candidature auprès du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de la Communauté française de Belgique.

 

J’espère qu’ainsi la ville de Bruxelles aura enfin la station de radio que son statut international justifie.

 

 

Anthony Ravera
Service de presse du Groupe RFI
116 avenue du Président Kennedy BP 9516

75762 Paris cedex 16 France
tel. : 33 (0) 1 56 40 29 85
fax. : 33 (0) 1 56 40 30 71
anthony.ravera@rfi.fr

 

 

 

 

 

 

 


Article publié le 12/03/2008

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