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Déclaration conjointe des dirigeants du Groupe des cinq radiodiffuseurs internationaux : RFI, BBC World Service, VOA, Deutsche Welle et Radio Netherlands Worldwide

20 ans après la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, il reste encore beaucoup à faire, au niveau mondial, en matière de liberté d’expression. Dans de nombreux pays, les journalistes sont soumis à toutes sortes de contraintes, de plus en plus sophistiquées, qui les empêchent d’exercer librement leur métier. Pour les plus privilégiés d’entre nous, le multimédia est un outil que nous utilisons au quotidien. Mais n’oublions pas que seul un tiers de la population mondiale a librement accès à l’information. La crise économique mondiale n’a pas contribué à améliorer la situation qui, pour de nombreux diffuseurs et notamment les petits diffuseurs indépendants, s’est détériorée.

Devant ce constat, les cinq radiodiffuseurs internationaux les plus influents : RFI (Radio France Internationale), BBC World Service, VOA (Voice of America), Deutsche Welle (DW) et Radio Netherlands Worldwide (RNW) en appellent aux gouvernements du monde entier et leur demandent qu’il soit mis fin aux restrictions à l’information. Lors de leur réunion annuelle, organisée cette année à Berlin, les dirigeants du Groupe ont demandé aux chefs d’État de faire respecter l’Article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui dispose que « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ». Ils rappellent que la liberté de la presse est le meilleur indicateur du niveau de démocratie d’un pays et qu’elle est essentielle au dialogue entre les cultures et à la libre circulation des idées.

L’année 2009 a vu une recrudescence des restrictions imposées aux médias, et notamment aux diffuseurs internationaux, à l’occasion de campagnes électorales. Du brouillage des émissions, au blocage et parfois à la fermeture de l’accès à Internet, en passant par le harcèlement et l’emprisonnement de journalistes, en particulier en Afghanistan, en Birmanie et en Iran, toutes les méthodes ont été utilisées.

Toutefois, partout dans le monde, des hommes et des femmes continuent de se battre avec courage pour défendre leur droit à s’exprimer et à être entendu. C’est ce combat que salue Erik Bettermann, l’actuel Président du Groupe des radiodiffuseurs internationaux : « Nous sommes impressionnés par l’ingéniosité et l’énergie dont font preuve nos auditeurs dans le monde, pour faciliter la communication au-delà des frontières grâce aux nouveaux médias numériques. Leurs enregistrements, images et témoignages, concernant des événements que bien souvent les gouvernements préféreraient passer sous silence, ont marqué l’avènement d’une nouvelle ère de communication. En tant que radiodiffuseurs internationaux, nous avons tout à gagner à renforcer notre propre couverture de l’actualité par ces témoignages authentiques que nous fournissent, en direct des zones de conflit du monde entier, ces citoyens qui veulent que l’information circule ».

Dans certains pays autoritaires, les restrictions dépassent la simple interdiction d’accès à Internet ou aux nouveaux modes de communication. S’informer devient alors un parcours du combattant. Ne disposant pas des compétences techniques nécessaires pour bloquer ou interdire la diffusion d’informations via les supports modernes, ces pays autoritaires ont recours aux pratiques traditionnelles de répression et d’intimidation – procès onéreux, longues peines d’emprisonnement, confiscation de biens – pour contrôler l’information, locale comme internationale.

En amont de la réunion du Groupe des radiodiffuseurs internationaux à Berlin, Reporters Sans Frontières s’est inquiété du fait que « les fournisseurs d’accès à Internet de la province du Guangdong, dans le sud de la Chine, se [soient] dotés d’un nouveau logiciel de filtrage, Landun (Barrage ou Bouclier Bleu en français), encore plus performant que son controversé prédécesseur Green Dam ». Ceci, souligne RSF dans un communiqué de presse, « rend l’accès aux sites d’information indépendants plus compliqué et plus risqué ».

Le journalisme est aujourd’hui encore l’un des métiers les plus dangereux au monde. « Cette année, des centaines de journalistes, y compris des collaborateurs des cinq plus grands radiodiffuseurs internationaux, ont été harcelés, arrêtés, exilés, enlevés ou tués », rappelle le Groupe. « Cela ne fait que renforcer notre détermination à nous unir pour l’émergence d’une société civile mondiale dans laquelle la libre circulation de l’information et le dialogue entre les cultures seraient sans entrave », a déclaré, aux fins de conclusion, Erik Bettermann.


Article publié le 29/09/2009

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