Demi Evans
par Joe Farmer
Inconditionnelle de Nina Simone dont elle revendique l’héritage poétique et humaniste, élevée au Texas dans le culte du gospel et l’amour du blues, cette chanteuse afro-américaine explore les registres soul et folk-pop sans oublier d’y ajouter une touche country, envoûtant le public avec une maîtrise de la scène consommée.
Qu’elle évoque l’innocence de l’enfance, la séparation, la mort ou le rôle de la femme dans notre société, qu’elle interprète son propre répertoire ou bien qu’elle aille puiser dans celui de quelques autres (notamment son vieux camarade Stevie Wonder), Demi Evans fait vibrer l’émotion avec des accents de vérité qui ne trompent pas. Tous ceux qui l’ont vu sur scène sont unanimes : bien plus qu’une voix, elle est avant tout une interprète lumineuse dont la sincérité, la force de conviction et l’exubérance font sortir de leur coquille les spectateurs les plus blasés. Après bien des péripéties, elle semble enfin sur le point d’atteindre l’objectif de son enfance dans le ghetto de Dallas : servir les autres en les touchant par la grâce de son talent.
Le 29 juin prochain, Demi Evans ouvrira le Festival Jazz d'Enghien, en première partie de l'exquise Dianne Reeves, nul doute qu'elle relèvera ce défi avec l'assurance des artistes aguerris. A quelques jours de cet événement, et à l'occasion de Why do you run (Iris Misic / Harmonia Mundi), L'épopée des Musiques Noires accompagne les premiers pas européens d'une future étoile.