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vendredi 11 avril 2008

Enquête du DCCam sur le génocide cambogien


Un sujet d’Amélie Niard.

A l’occasion de la mort du journaliste Dith Pran, nous rediffusons l’émission du 15 janvier 2008 que nous avions consacrée à l’enquête que réalise le DCCam sur le génocide cambodgien.

Le procès des Khmers rouges, qui ont fait périr plus d’un million de personnes il y a près d’une trentaine d’années, s’est – enfin- ouvert à l’automne 2007 à Phnom Penh. Ce procès avait été préparé pendant des années par le Centre de documentation du Cambodge, le DCCam, qui a recueilli des milliers de témoignages auprès des témoins du génocide ou de ses victimes.
 
Ce procès avait été préparé pendant des années par le Centre de documentation du Cambodge, le DCCam, qui a recueilli des milliers de témoignages auprès des témoins du génocide ou de ses victimes. Depuis, le 30 mars s’est éteint le photojournaliste Dith Pran rescapé des camps de rééducation des Khmers rouges qui avait inspiré le film la Déchirure. Dith Pran était l'interprète et l'assistant du correspondant étranger Sydney Shanberg jusqu'à la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges, en 1975. Les deux hommes furent arrêtés par les rebelles communistes et condamnés à mort, mais Dith Pran réussit à les faire relâcher ainsi que deux autres reporters en les faisant passer pour des journalistes français, et non américains. Ils se réfugièrent à l'ambassade de France. Sydney Shanberg parvint à faire sortir du pays la famille de Dith Pran mais ce dernier, contraint de rester, fut rapidement déporté vers les camps de rééducation dans la campagne cambodgienne, où il souffrit de la faim et de la cruauté de ses geôliers. Dith Pran parvint à s'échapper quatre ans plus tard et, évitant les patrouilles communistes, gagna un camp de réfugiés à la frontière thaïlandaise où vint le retrouver Sydney Shanberg, qui avait entre-temps multiplié en vain les recherches pour le retrouver. En 1980, il décrivit son calvaire et sa fin heureuse dans un long article, puis un livre, qui devint la base du film-culte La Déchirure.

«The Killing Fields» est une expression inventée par Dith Pran pour décrire un Cambodge transformé en champs de cadavres par les Khmers rouges dans le rôle du journaliste américain Sam Waterston et dans celui de Dith Pran, Haing S. Ngor, lui aussi rescapé du génocide. Le film remporta trois Oscars à sa sortie en 1984. Le régime communiste des Khmers rouges a fait plus de 2 millions de victimes entre 1975 et 1979. Leur utopie agraire passait notamment par l’exécution de tous les intellectuels et Dith Pran n’a pu survire aux camps qu’en se faisant passer pour un paysan inculte. Sydney Schanberg a obtenu le prix Pulitzer en 1976 pour sa couverture du conflit. Installé aux États-Unis, réuni avec sa famille, Dith Pran devient à partir de 1980 photojournaliste au New York Times. En 1985, il a été nommé ambassadeur de bonne volonté par le haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Il écrira et témoignera à de nombreuses occasions sur la réalité cambodgienne sous les Khmers rouges, et créera une association dédiée à la sensibilisation des jeunes générations au génocide cambodgien.