Germaniste, traducteur de Peter Sloterdijk, Peter Reichel, Martin Suter et Manès Sperber, dont il a dirigé la publication des oeuvres aux Editions Odile Jacob, Olivier Mannoni est le biographe français de Günter Grass.
En 1996, il a publié chez Ramsay Un écrivain à abattre. L'Allemagne contre Günter Grass. En 2000, il a signé aux Editions Bayard une imposante biographie de l'écrivain, Günter GRass, l'honneur d'un homme. Et en 2001, il a réalisé un très long entretien radiophonique avec lui, entretien diffusé sur France Culture dans le cadre de l'émission A voix nue.
En août dernier, Günter Grass, prix Nobel de littérature 1999, a avoué avoir appartenu à une unité des Waffen SS pendant la Seconde Guerre mondiale. On savait qu'il avait été recruté à dix-sept ans, en 1944, comme auxiliaire de la défense antiaérienne avant de servir comme soldat dans les derniers mois de la guerre. Mais on ignorait qu'il avait cherché à s'engager dans la marine dès l'âge de quinze ans, avant d'être recruté deux ans plus tard par la division Frundberg qui appartenait aux Waffen SS.
Comment comprendre cet aveu tardif ? Que peut-il changer, s'il change quelque chose ? Günter Grass peut-il encore parler ? Et si oui, peut-il encore être écouté ? Ou est-il condamné à ne plus faire de bruit ? Comme l'on dit certains, «l'Allemagne peut-elle désormais se passer de Günter Grass» ? Ce sont les questions auxquelles répond Olivier Mannoni.