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dimanche 22 octobre 2006

Le consentement des individus



La modernité se flatte de n'avoir gardé, comme critère départageant les actes licites et illicites, que le consentement des individus. Comme si le consentement justifiait, à lui seul, une conduite ou une action du point de vue moral. Mais un acte voulu et choisi est-il obligatoirement moral ? N'est-il pas possible d'envisager des actes choisis et pourtant immoraux ? C'est à cette grave question que tente de répondre Michela Marzano. Grave question en effet car c'est notre vie de tous les jours qui est en cause, même si... fort heureusement... nous n'avons pas à y répondre à chaque instant de notre vie. Ainsi, quelles sont les limites du consentement éclairé quand on est malade et que le médecin propose différentes options ? Quelqu'un en situation de faiblesse peut-il être autonome ? Les médecins ne peuvent-ils pas «détourner» le consentement du patient de ses objectifs initiaux en le transformant, par exemple, en une arme à leur profit ? Des questions similaires se posent dans le cadre de l'éthique sexuelle. Une certaine modernité voudrait que ce qui rend légitime un acte serait son cadre contractuel, le consentement mutuel entre les partenaires légitimant l'acte lui-même. Mais est-ce si simple ? En affirmant ce genre d'idée, n'est-on pas en train de simplifier dangereusement la complexité du vécu et, de ce fait, de s'éloigner à la fois de la réalité et de l'éthique ? Bref, le consentement n'est-il pas (parfois) une illusion et la liberté un leurre ?
Invitée : Michela Marzano, normalienne, docteur en philosophie, chargée de recherche au CNRS, qui publie aux Presses Universitaires de France un essai intitulé Je consens, donc je suis...