Les indésirables
par Edouard Zambeaux
Juillet 2006 : des sans-abri campent sur les berges du Canal Saint-Martin, dans le dixième arrondissement de Paris, sous les tentes fournies par l’association Médecin du monde.
(Photo : AFP)
Ca y est l’hiver revient en France. Traditionnellement, comme tous les ans, nous n’allons pas tarder à reparler du sort réservé aux sans domicile fixe.
Faudra-t-il attendre le premier mort pour s’en émouvoir ? Faudra-t-il que comme l’an dernier un campement s’installe au cœur de Paris pour que les SDF soient visibles ?
En tout cas, à n’en pas douter il y aura cette année comme la précédente et comme celles d’avant aussi d’ailleurs, un plan d’urgence, des paroles d’indignation et de compassion. Pourtant les sans domicile fixe n’existent pas que l’hiver et, il faut le dire, bien souvent en dehors des périodes d’émotions les pouvoirs publics font leur possible pour les rendre le plus invisible possible, les éloigner des centres villes.
C’est donc à la rencontre de ces indésirables que nous allons cette semaine. Des indésirables qui squattent les espaces publics des centres villes, des indésirables qui occupent les couloirs du métro pour s’abriter de la pluie et du froid ou qui stationnent à l’entrée des centres commerciaux… quand ils le peuvent. Des indésirables que parfois de manières brutale ou sournoise les collectivités publiques ou privées essaient de faire fuir. Quelles sont les stratégies mises en place, comment le mobilier urbain évolue-t-il, s’agit il d’une démarche concertée, de quand date cette évolution de la société ?
Autant de questions qui seront posées à Daniel Terrolle, maître de conférence à l’université de Paris 8 et membre du laboratoire d’anthropologie urbaine du CNRS qui vient de co-signer un livre aux éditions Privat intitulé : SDF : critique du prêt à penser.