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mercredi 25 mars 2009

Le charbon à coke atterrit

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« Ouf » de soulagement chez le premier groupe japonais de sidérurgie, Nippon Steel après le compromis trouvé avec BHP, son fournisseur australien de charbon. Cette matière première indispensable pour faire fonctionner les hauts-fourneaux lui coûtera cette année 125 dollars pour une tonne, soit 60% de moins qu’en 2008. Ce premier contrat de la saison pour le marché du charbon à coke devrait servir de référence aux autres compagnies actuellement en négociation. Il entrera en vigueur à partir du premier avril.

La chute des prix est impressionnante. Mais à l’aune de ceux qui étaient pratiqués au-début des années 2000, ils restent relativement élevés. Bien au-dessus des 80-90 dollars la tonne, c’est-à-dire le prix moyen du charbon avant qu'il ne soit aspiré par l’euphorie haussière des marchés de matières premières. Tout le monde s’y retrouve : le producteur qui couvre les investissements des dernières années dans l’ouverture de nouvelles mines, et le sidérurgiste qui récupère une marge sérieusement rétrécie par la baisse de l’acier. Finalement ce premier prix fixé ne signale pas une aggravation de la crise économique mais plutôt un retour à un équilibre confortable pour tous.

 Notamment pour les premiers sidérurgistes au monde, les Chinois. Avec la baisse contenue du marché mondial, leurs mines maintiennent  leur rentabilité. Ils pourront donc continuer à privilégier l’approvisionnement domestique pour leur sidérurgie, un secteur dont la bonne santé affichée en ce début d’année est insolente. En février, la production américaine d'acier a été divisée par deux, celles des russes et des européens d’un tiers, sur l’ensemble du monde, la production recule de 20% par rapport à février 2008. Pendant ce temps la Chine continue à augmenter sa production. De 2,5%. A elle seule, elle produit actuellement presqu’autant d’acier que le reste du monde. Une vigueur qui doit beaucoup à la relance à la chinoise. 40% des milliards de reminbis débloqués par le gouvernement doivent financer des projets d’infrastructure, c’est-à-dire des routes, des ponts, des chemins de fer, des chantiers parmi les plus gourmands en acier.

Par Dominique Baillard

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