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mardi 2 juin 2009

Le blé russe contesté en Egypte

par Dominique Baillard

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Remous en Egypte autour des importations de blé russe. Plusieurs cargos en provenance de la mer Noire ont été saisis par les autorités en mai. Les céréales ont été jugées impropres à la consommation. Au total 100 000 tonnes de blé ont été retenues en quarantaine et soumis à des examens complémentaires. Au regard des quantités importées par l’Egypte, soit environ 8 millions de tonnes cette année, ce défaut parait anecdotique. Il n'est pas rare qu’un importateur refuse une cargaison parce qu’il estime que la marchandise livrée ne correspond pas aux qualités requises par l’appel d’offres. Bien souvent d’ailleurs ce type de réclamation est douteux. Les mauvais payeurs en abusent pour renégocier les prix quand les cours dégringolent.

Mais dans le cas égyptien l’affaire prend une tournure très politique : parce que le pays est fortement dépendant de ses importations pour couvrir ses besoins et a fortiori des importations russes. La moitié du blé importé par l'Egypte provient de cette origine. Or, tout le monde sait que la récolte russe de blé panifiable n’a pas été satisfaisante cette année. La qualité très moyenne du blé russe, explique un négociant, correspond mal aux exigences des consommateurs du Moyen Orient. Mais il est difficile de résister à son prix. Ce fournisseur est de loin le mieux disant en termes de prix. C’est pourquoi le Caire ne fera pas longtemps la fine bouche. La moitié des cargaisons saisies ont déjà été remis en circulation. Le reste ne devrait pas tarder.

Le ministre égyptien du Commerce extérieur l’a reconnu dimanche : le GASC, l'organisme public chargé des importations n’a pas l’intention de renoncer à cette origine. Des mots prononcés devant un parterre réuni à la chambre américaine de commerce. Les exportateurs de blé américain présents à cette réunion en ont été pour leur frais. A moins que la venue de Barack Obama cette semaine au Caire ne redistribue les cartes. C'est presqu'une tradition de la diplomatie américaine. La visite à Bagdad du nouveau chef de la Maison Blanche au début du mois d'avril avait été une surprise pour les Irakiens et une aubaine pour les exportateurs de blé américain. Après plus d'une année d'absence du marché irakien, ils avaient comme par enchantement gagné un appel d'offre pour la livraison de 100 000 tonnes de blé.

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