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lundi 7 septembre 2009

La Chine fait trembler l’Occident en laissant entendre qu’elle pourrait limiter ses exportations de terres rares. Ces métaux devenus aussi indispensables à notre univers high tech sont presque tous produits dans l’empire du milieu, en Mongolie intérieure.

Terres rares

par Dominique Baillard

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La quasi-totalité de l’extraction de ces métaux regroupés sous le terme générique de terres rares est réalisée dans cette province désertique du nord de la Chine.

La production mondiale est minuscule : environ 125 000 tonnes par an. C’est aujourd’hui suffisant pour répondre aux nouveaux besoins des industries de pointe, dites vertes. 10 à 15 kilos de terres rares sont indispensables à la fabrication du moteur et de la batterie électrique de la Prius, la voiture hybride de Toyota.

Il n’y aurait pas d’ampoules à basse consommation sans terbium, une terre rare qui vaut la bagatelle de 800 000 dollars la tonne. Pas d’aimant hyperpuissant pour les éoliennes sans néodyme, une autre terre rare de plus en plus recherchée. Ces petits métaux sont devenus incontournables. Les Chinois l’ont compris très tôt. Deng Xiaoping qui a converti la Chine au capitalisme aurait déclaré en 1992 : « le Moyen Orient a le pétrole et nous avons les terres rares ». Des propos cités volontiers par ceux qui dénoncent l’hégémonie rampante de la République Populaire sur ces matières premières. Les dernières annonces faites à Pékin leur donnent raison.

Prétextant un risque de pénurie, les autorités chinoises envisagent de restreindre les quotas d’exportation pour ne pas léser leur industrie et de suspendre les exportations de 2 terres rares parmi les plus recherchées. Il est vrai que si le pays remplace toutes les ampoules au tungstène par des modèles basse consommation, comme il en a l'intention, sa demande en terbium va exploser. Le négoce voit surtout dans cette déclaration une manœuvre pour relever les cours de ces métaux moins demandés, en ce moment, en raison de la crise.

A plus long terme, les Chinois ont d’autres motivations : attirer chez eux les industriels employant les terres rares pour exporter des produits finis à forte valeur ajoutée. Cette politique pourrait trouver ses limites en déclenchant le réveil de la concurrence. Le Japon a signé, cet été 2009, un accord avec le Kazakhstan pour exploiter ses gisements de terres rares.

Américains, Canadiens et Australiens sont aussi en piste pour exploiter les réserves situées hors des frontières de la République Populaire de Chine. 

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