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Italie

Le Vésuve sous haute surveillance

par Dominique Raizon

Article publié le 22/10/2006 Dernière mise à jour le 22/10/2006 à 17:50 TU

La dernière explosion du Vésuve, en 1944, avait fait 26 morts et 12 000 sans abri.(Photo : AFP)

La dernière explosion du Vésuve, en 1944, avait fait 26 morts et 12 000 sans abri.
(Photo : AFP)

La plus grande simulation d'intervention d'urgence liée à une éruption volcanique a été testée dimanche sur les pentes du Vésuve où vivent près de 600 000 personnes directement menacées par un volcan réputé comme l'un des plus dangereux de la planète.

Le dernier réveil du monstre, le 18 mars 1944, avait fait peu de victimes mais le Vésuve qui domine Naples (Campanie, sud) n’est pas éteint. Depuis cinq ans les autorités napolitaines songeaient à mettre au point un plan d’évacuation efficace des quelque 600 000 personnes, sur les flancs du volcan, en cas de réveil brutal de ce dernier, toujours en activité. L'opération baptisée Mesimex (major emergency simulation exercise, «exercice de simulation d'évacuation d'urgence»), avait été approuvée en décembre 2005 par la Commission européenne.

Mesimex a été testée grandeur nature à l'initiative de la protection civile, des municipalités et de la région. Il s'agissait de «la plus grande simulation d'intervention d'urgence liée à une éruption volcanique», a souligné le chef du département de la protection civile Guido Bertolaso. Naples compte près de 2 millions d'habitants, dont 450 000 familles vivent sous le seuil de pauvreté bien souvent dans des constructions illicites ­ malgré le souvenir de la catastrophe de 79 après J.-C. qui avait enseveli Pompéi et Herculanum..

Policiers et gendarmes, pompiers et volontaires de la protection civile, médecins et personnel paramédical, fonctionnaires des différents ministères concernés : «L’opération a mobilisé 2 500 personnes. Des experts de quatre pays européens (France, Espagne, Portugal et Suisse) ont participé aux manoeuvres, sous les yeux d'observateurs de l'UE», détaille un document de la protection civile. Dans chacune des dix-huit communes installées dans «la zone rouge» cent habitants ont joué les cobayes pour tester les moyens d'évacuation imaginés par l’opération.

De la vigilance à l’alarme

Pour la première fois, l'opération consistait également à sauvegarder le patrimoine culturel. Des  archéologues de l'université de Tokyo se sont rendus sur place. Divers consulats étrangers ont été associés pour procéder à une évacuation des touristes. L'opération s'est étalée sur quatre jours, pour passer progressivement du niveau de «vigilance», jeudi, au niveau d'«alarme» ce  dimanche. «Dans la réalité, ont expliqué les experts, population et pouvoirs publics disposeront de plus de temps pour évacuer, car le réveil du volcan, le plus surveillé du monde, serait très certainement progressif».

Dimanche matin, des pluies diluviennes ont provoqué des coulées de boues sur les routes et perturbé le début de l'opération d'évacuation, ce dont s'est réjoui Guido Bertolaso, selon l'agence Ansa : «plus les conditions seront difficiles, mieux nous mettrons à l'épreuve le système», avait déclaré depuis la préfecture de Naples le chef du département de la protection civile où s'est installée la «cellule de crise».

En 1944 ; le volcan avait craché des coulées de lave pendant onze jours consécutifs avant de se rendormir, faisant 26 morts et laissant 12 000 personnes sans abri. L'alerte avait été donnée une semaine avant, sauvant ainsi des centaines de personnes.