Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Environnement

Un gratte-ciel sans CO2

par Marion Urban

Article publié le 26/06/2007 Dernière mise à jour le 26/06/2007 à 18:39 TU

Le Burj al-Taqa, un projet de gratte-ciel écologique.Gärtner & Christ, Hambourg.

Le Burj al-Taqa, un projet de gratte-ciel écologique.
Gärtner & Christ, Hambourg.

Le Burj al-Taqa (Tour de l'Énergie) est un projet de gratte-ciel écologique dessiné par un architecte allemand Eckhard Gerber pour la municipalité de Dubaï, dans les Émirats arabes unis. Haut de 322 m, il sera totalement autonome en énergie, grâce à une combinaison d'installations utilisant le vent, le soleil et l'eau de mer. Une dizaine de projets de bâtiments «verts» en cours de réalisation ou déjà achevés existent aujourd'hui dans le monde.

Le Burj al-Taqa (Tour de l’Énergie) est un projet de gratte-ciel, abritant 68 étages de bureaux. Sa hauteur, 322 m, le placera au 22ème rang des plus hauts bâtiments du monde. Il devrait être construit à Dubaï, dans les Émirats arabes unis. Son coût est de 300 millions d’euros. La société promoteur, Almoayed Holdings, appartient à l’une des plus grandes familles de Bahreïn.

Le Burj al-Taqa, selon les prévisions de son concepteur allemand, Eckhard Gerber, devrait être le premier gratte-ciel capable de produire l’énergie dont il aura besoin pour ses occupants. Pour cela, il utilisera plusieurs techniques.

Le principe du thermos

La forme cylindrique du Burj al-Taqa est conçue pour offrir le moins possible de surface aux rayons solaires.

La Tour devrait disposer d’un bouclier solaire extérieur sur toute sa hauteur. Ce bouclier sera actionné en fonction de la position du soleil. Les bureaux ne seront pas exposés à ses rayons directs.

La façade sera recouverte d’un vitrage isolant très performant. Prévue pour être commercialisée en 2008, cette nouvelle génération de vitrage va permettre de réduire la chaleur de 60%, par rapport à ceux disponibles sur le marché actuellement. «Le bâtiment sera isolé comme une bouteille thermos», indique Peter Mösle, responsable du plan énergie du gratte-ciel.

Une habile climatisation

Une piscine en plein ciel 

		Gärtner & Christ, Hambourg.

Le Burj al-Taqa utilisera les techniques de ventilation naturelle de l’architecture arabe et persane. Il sera construit comme une «cheminée» à vent, avec des ouvertures latérales sur la façade. Les différences de pression entre chaud et froid faciliteront la circulation et le renouvellement de l’air, assurant une température agréable dans les bureaux.

La chaleur à Dubaï peut atteindre 50°.

Le Burj al-Taqa disposera de trois unités de refroidissement dans ses sous-sols, selon les principes du puits canadien. L’air refroidi, préalablement par de l’eau de mer, sera diffusé à 18° à l'intérieur du bâtiment. Il circulera par un système de conduits transparents dans tous les 68 étages, y compris les atrium. Les architectes ont prévu d’installer des petits jardins suspendus à l’intérieur de ces conduits d’air qui en feront des éléments du décor.

Le réseau de conduit d’air sera complété par un circuit d’eau froide, placé dans les plafonds de chaque étage, ce qui évitera les désagréments de la climatisation.

Une «île» de panneaux solaires

Le Burj al-Taqa n’aura pas besoin de se raccorder à un réseau électrique extérieur. Toute son électricité sera produite sur place, grâce à 15 000 m2 de panneaux solaires disposés sur son toit, renforcée par une «île» de panneaux solaires (17 000 m2), en pleine mer, à portée de vue du gratte-ciel.

L’excédent d’électricité produit par les installations solaires sera employé afin d'obtenir par électrolyse de l’hydrogène de l’eau de mer. L’hydrogène, stocké pendant le jour, sera  ensuite utilisé pour alimenter le circuit électrique aux heures de nuit.

Durant la journée, les différents étages du Burj al-Taqa seront éclairés de façon naturelle, grâce à un puits de lumière qui utilisera des miroirs réfléchissants placés sur le toit.

Toutes les techniques prévues pour la Tour de l'énergie de Dubaï n'ont cependant pas encore été testées en situation. Les ingénieurs allemands devront mettre à l'épreuve ce qui n'existe qu'en simulation. L'architecte, Eckard Gerber se dit confiant : «les investisseurs ne seront pas déçus. Ils ont une grande foi dans l'ingénierie allemande».

Une nouvelle génération de gratte-ciels

Depuis quelques années, les architectes ont mis au point une série de bâtiments écologiques qui répondent aux besoins des citadins et aux soucis de préservation de l’environnement. Le développement des technologies en matière d’énergie renouvelable est à la base de ce nouveau courant architectural.

Les immeubles et gratte-ciel sont construits dans des matériaux nouveaux qui permettent d’imaginer de nouvelles formes. Ils utilisent le vent, le soleil, la terre et l’eau de pluie pour leur alimentation.

Le projet du Burj al-Taqa, ainsi que celui de Tour de la Rivière de Perles (303 m) de Guangshou, en Chine, sont les seuls à se définir comme non seulement autonomes en matière d’alimentation électrique, mais comme «producteurs d’électricité».

       Les projets de gratte-ciel écologiques

 Le Burj al-Taqa, à Dubaï (Émirats arabes unis)
● Les Tours du Bahrain World Trade Center, à Manama (Bahrain)
● L'immeuble Hypergreen (France)
● La Tour de la Rivière de Perles, à Guangszhou (Chine)
● La Tour Bank of America, à New York (États-Unis)
● La Tour Lighthouse, à Dubaï (Émirats arabes unis)
● 340 on the Park, à Chicago (États-Unis)
● Le Urban Cactus, à Rotterdam (Pays-Bas)
● La Tour Hearst, à New York (États-Unis)
                                                                          etc