par Dominique Raizon
Article publié le 28/06/2007 Dernière mise à jour le 28/06/2007 à 16:52 TU
L’archipel des Galápagos, situé dans l’océan Pacifique (Equateur), de plus en plus visité et convoité pour ses réserves marines, se trouve aujourd’hui victime de sa beauté. Quant aux forêts et à la savane du parc national du Niokolo-Koba (Sénégal) qui abritaient une faune d’une extraordinaire richesse, elles sont aujourd’hui menacées par des projets de développement industriel mal contrôlés. Le Comité onusien pour l’éducation, la science et la culture, réuni pour sa 31e session à Christchurch (Nouvelle-Zélande), a donc décidé d’inscrire ces deux sites sur la liste des patrimoines en souffrance.
Des dizaines d’espèces sont endémiques aux îles Galápagos. Tortues géantes, iguanes marins et terrestres, albatros, cormorans, crabes aux pattes rouges et bleues, baleines à bosses, lions de mer, otaries, manchots, pinsons de Darwin et faucons attirent, chaque année, une centaine de milliers de touristes.
Cet archipel, partie émergée d’une grande cordillère volcanique, fut le premier site inscrit en 1978 sur la liste du patrimoine mondial. Il s’agissait alors d’alerter la communauté internationale sur les menaces pesant sur un lieu dont la faune est unique au monde. Près de trente après, le site est menacé par le tourisme de masse et la surpêche. Ses dix-neuf îles et la réserve marine qui les entoure constituent pourtant un musée vivant exceptionnel de l’évolution.
Recensé, en 1981, comme appartenant au patrimoine mondial, le parc national du Niokolo-Koba (Sénégal) est un parc frontalier, voisin de la république de Guinée (sud-est). Il y a encore 50 ans, ce parc (créé en 1954) comptait une faune d’une exceptionnelle richesse. En un demi-siècle, des sécheresses successives ont été fatales à la faune locale et à la flore. Appauvri, le site se trouve, de surcroît, menacé aujourd’hui par un projet de construction de barrage sur le fleuve Gambie, à quelques kilomètres en amont du parc. Les rives de ce fleuve abritent encore des espèces qu’il s’agit de préserver telles que : la plus grande des antilopes -l’élan de Derby-, «fortement menacé par le braconnage», des lions, des chimpanzés, des léopards ainsi que de nombreux éléphants, oiseaux, reptiles et amphibiens. Le barrage menacerait les prairies nécessaires au maintien de la faune.
Les palais d’Abomey, quant à eux, sont retirés de la liste des sites en péril
Initiée en 1972, la liste du patrimoine mondial de l’Unesco compte 830 sites recensés dans 139 pays. En classant ces sites sur la liste des patrimoines en péril, le Comité de l’Unesco espère déclencher une mobilisation internationale pour leur préservation. Cette inscription permet, en outre, d’accorder une assistance immédiate dans le cadre du Fonds du patrimoine mondial.
Exemple réussi d’un plan de sauvegarde du patrimoine : les palais du royaume d’Abomey (Bénin), habités par douze rois entre 1625 et 1900, endommagés par un ouragan en 1984 et actuellement restaurés. Cette année 2007, le Comité a retiré ces palais d’Abomey de la liste des sites en péril, suite au succès du plan de conservation du Bénin. Le plan a permis d’augmenter les ressources allouées aux musées du site, d’améliorer la gestion, de renforcer le personnel et de développer une banque de données.28/06/2007 par Caroline Gillet