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Environnement

La France se dote d’un parc naturel marin

par Dominique Raizon

Article publié le 03/07/2007 Dernière mise à jour le 03/07/2007 à 16:02 TU

Île de Litiry-archipel de Molène. L’archipel de Molène et ses îlots regroupent un patrimoine naturel d’intérêt national et européen.www.parc-marin-iroise.gouv.fr

Île de Litiry-archipel de Molène. L’archipel de Molène et ses îlots regroupent un patrimoine naturel d’intérêt national et européen.
www.parc-marin-iroise.gouv.fr

Le ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo, et la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, ont signé le décret portant sur la création du parc naturel de la mer d’Iroise. Sa création de principe remonte à 1999. Le site, réputé pour la diversité de sa faune et de sa flore, est à la pointe de la Bretagne (ouest) et s’étire jusqu’à la limite des eaux territoriales françaises.

Premier du genre en France, le parc naturel de la mer d’Iroise est destiné à protéger un espace maritime d’environ 3 500 km², du nord de l’île d’Ouessant au sud de l’île de Sein. Très sauvage, la mer d’Iroise est réputée pour la diversité de sa flore et de sa faune grâce à des courants violents, composés de fronts thermiques froids et chauds, favorables aux bancs de poissons. «C’est un espace singulier, qui recouvre une juxtaposition d’écosystèmes complémentaires rocheux, sableux et vaseux, générant d’importantes ressources halieutiques», souligne Geneviève Rousseau, directrice de la mission pour la création du parc.

Le champ d’algue molènais est le plus important des côtes de France: un peu moins important en biomasse que les champs d’algues norvégiens, il est néanmoins d’une incomparable biodiversité dans l’ensemble de l’Europe.www.parc-marin-iroise.gouv.fr

Le champ d’algue molènais est le plus important des côtes de France: un peu moins important en biomasse que les champs d’algues norvégiens, il est néanmoins d’une incomparable biodiversité dans l’ensemble de l’Europe.
www.parc-marin-iroise.gouv.fr

Riche en plancton, la mer d’Iroise abrite plus de 120 espèces de poissons et de crustacés comme, par exemple, le tourteau, le homard et a langouste ainsi qu’un quart de la population française de mammifères marins, avec des colonies de phoques et de dauphins. Cependant, explique Geneviève Rousseau, «il n’ a jamais été question de mettre cet espace sous cloche : l’idée n’est pas d’avoir des interdictions supplémentaires mais une réglementation élaborée à partir d’une connaissance approfondie du milieu». Les parcs naturels ont pour but d’améliorer la connaissance et la protection du milieu, et de développer les activités durables. Ainsi, explique Geneviève Rousseau, promeneurs, plaisanciers et marins-pêcheurs vont se trouver associés dans un même projet alors qu’ils sont «parfois, en rivalité».

 

A l’origine, une idée de l’Unesco

La vocation de ce parc marin national d’Iroise n’est pas de constituer des réserves sanctuarisées mais de mieux gérer les espèces menacées afin qu’elles ne soient pas trop pêchées, trop chassées et trop souvent braconnées. L’idée de créer ce parc est né, en 1988, de la création par l’Unesco d’une réserve de biosphère à Ouessant et à Molène, bientôt étendue à l’île de Sein. Ces reconnaissances successives, nationales et internationales, des fonctions de l’écosystème de la mer d’Iroise, ont fondé la proposition visant à une protection durable et une maîtrise concertée de l’exploitation des ressources marines.

Branche de corail noir à Ouessant Cette espèce, qui n’est en général présente que sur des fonds inférieurs à 100 mètres, l'est à Ouessant à moins de quarante mètres de profondeur.www.parc-marin-iroise.gouv.fr

Branche de corail noir à Ouessant Cette espèce, qui n’est en général présente que sur des fonds inférieurs à 100 mètres, l'est à Ouessant à moins de quarante mètres de profondeur.
www.parc-marin-iroise.gouv.fr

Ce parc naturel marin qui va border 300 kilomètres de côtes du Finistère (pointe ouest de la Bretagne) est le premier du genre à voir le jour en France mais, d’ici 15 ans, une dizaine d’autres devraient être créés sur le même mode. Leur gestion sera confiée à l’agence des aires marines protégées, basée à Brest.