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Energies

Les biocarburants ne remportent pas tous les suffrages

par Patrick Chompré

Article publié le 05/07/2007 Dernière mise à jour le 05/07/2007 à 15:20 TU

Le président brésilien Lula assure que «<em>l'expérience brésilienne peut être reproduite dans n'importe quel pays pauvre d'Afrique, d'Amérique centrale ou des Caraïbes disposant de terres et de soleil</em>.»(Photo : AFP)

Le président brésilien Lula assure que «l'expérience brésilienne peut être reproduite dans n'importe quel pays pauvre d'Afrique, d'Amérique centrale ou des Caraïbes disposant de terres et de soleil
(Photo : AFP)

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, à Bruxelles le 5 juillet 2007, vante les vertus des biocarburants, dont le Brésil est grand producteur. Si la production des biocarburants représente une chance pour tous les pays pauvres de limiter leur dépendance énergétique, l’efficacité de carburants tels l’éthanol et le bio-diesel, souvent présentés comme la solution idéale pour lutter contre le réchauffement climatique, est remise en cause par les écologistes.

Que reproche-t-on aux biocarburants ? Et bien d’abord leur efficacité en terme d’économie de CO². Mais être précis sur ce point est difficile tant les études divergent : rouler à l’éthanol ou au bio-diesel permet de diminuer de 30 à 90 % les émissions de dioxyde de carbone. Cet écart s’explique par la variété des produits utilisés (huile de colza et de tournesol, betterave, canne à sucre, blé maïs et pomme de terre) et puis par ce qui est pris en compte dans ces études.

D’une part, pour produire ces carburants, les filières consomment en effet elles-mêmes des énergies fossiles : il faut approvisionner les usines, transporter les produits, fabriquer des engrais, utiliser de l’eau en quantité et des pesticides. Nombreux sont ceux qui attendent, aujourd’hui, les biocarburants de deuxième génération sur lesquels travaillent de nombreux laboratoires dans le monde et qui devraient améliorer nettement les économies en CO².

Biocarburants source d’énergie propre et renouvelable

D’autre part, si les biocarburants permettent de toute façon de faire une économie en C0², ils dégagent en revanche de l’ozone, un autre gaz à effet de serre. Selon une récente étude du département des sciences atmosphériques de l’université de Stanford, une des plus prestigieuses universités américaines de la Silicon valley (Californie), si l’ensemble du parc automobile des Etats-Unis était converti à l’éthanol, le nombre de décès liés à la pollution pourrait augmenter de 4% ! Car, en se consumant, l’éthanol dégage en effet de l’ozone, un des principaux composant du smog, ce brouillard de fumée qui se forme au dessus des grandes agglomérations. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une hausse même modeste de l’ozone dans l’atmosphère peut entraîner une augmentation de l’asthme et un affaiblissement du système immunitaire.

Mais culture intensive implique parfois déforestation …

Enfin, et surtout, il y a la menace que ces cultures intensives font peser sur la conservation des forêts, en Indonésie, au Brésil et peut être bientôt en Afrique, la déforestation restant l’une des causes principales du réchauffement climatique et des émissions de CO².