par Dominique Raizon
Article publié le 09/07/2007 Dernière mise à jour le 09/07/2007 à 16:30 TU
«Nos données montrent que les écosystèmes des étangs de la toundra du haut-Arctique, qui constituent l’habitat naturel le plus commun de plusieurs régions polaires, se sont asséchés à la suite du changement climatique», révèle une étude canadienne de l’Académie nationale des sciences (PNAS). Les biologistes John P.Smol et Marianne Douglas ont collecté des informations systématiques entre 1980 et 2006, sur les étangs de la côte orientale de l’île d’Ellesmere (la plus nordique de l’archipel arctique canadien).
Photo satellite du nord d'Ellesmere, avec le Groenland à droite
(Image: NASA/MODIS Rapid Response System)
Faible volume d’eau, surface étendue : les étangs nordiques sont des écosystèmes particulièrement sensibles aux variations climatiques. Ainsi, l’étang de Beach ridge, dont la surface, en période estivale, avoisinait celle d’un terrain de football au début des années 1980, était complètement asséché en juillet 2006. Comme lui, «plusieurs des étangs étudiés avaient disparu, alors que le niveau de certains autres avaient énormément baissé», ont constaté les chercheurs qui se déclarent aujourd’hui «inquiets».
Et les zones de toundra pourraient encore diminuer
L’inquiétude de ces chercheurs est justifiée selon le Giec : selon les experts sur l’évolution du climat, «la température moyenne en Arctique a augmenté deux fois plus au cours des cent dernières années que la moyenne mondiale et, d’ici 2100, l’épaisseur et l’étendue des glaciers de cette région polaire subiront d’importantes diminutions».
Il y a presque un siècle, dans le haut-Arctique canadien, de grande régions de toundra sont devenues des forêts d'arbres et de buissons en réponse à une augmentation de la température, une transition qui s’est produite plus rapidement qu’attendue par les scientifiques. Ces zones de toundra actuelles pourraient encore diminuer si les températures continuent d’augmenter. La banquise arctique devrait, d’ici 2100 et sur une base annuelle moyenne, avoir diminué de 22% à 33%, en superficie.