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Climat

Pluies torrentielles : c'est la faute aux humains

par Marion Urban

Article publié le 26/07/2007 Dernière mise à jour le 26/07/2007 à 16:39 TU

Des habitants de Tewkesbury (centre de l'Angleterre) sont secourus.(Photo : Reuters)

Des habitants de Tewkesbury (centre de l'Angleterre) sont secourus.
(Photo : Reuters)

L'Angleterre n'avait pas connu de telles inondations depuis 1947 : 45 000 foyers privés d'électricité après l'inondation de centrales électriques, 150 000 privés d'eau après l'inondation d'une usine de traitement des eaux, dans l'ouest du pays. La facture des dégâts devrait atteindre 3 milliards d'euros. La catastrophe intervient alors qu'une équipe internationale de chercheurs publie une enquête détaillée sur l'augmentation des précipitations au XXeme siècle. Elle désigne le premier responsable : l'homme.

L’équipe de recherche, menée par Francis Zwiers et de Xuebin Zhang, tous deux de l’agence Environnement Canada, s’est livrée à plusieurs dizaines de simulations des tendances climatiques selon des modèles informatiques. Elle a ensuite analysé les précipitations réelles, de 1925 à 1999 en sélectionnant les zones géographiques où les informations étaient disponibles et vérifiables, soit entre 40° sud de l’équateur et 70° nord.

Les simulations ont été classées en trois groupes : le premier incluait les informations concernant les activités humaines (gaz à effet de serre, aérosols, etc). Le deuxième groupe ne tenait compte que des éléments naturels tels que les radiations du soleil ou activités volcaniques, et le troisième cumulait les données des deux premiers.

Augmentation des pluies

L’étude, parue dans la dernière édition de la revue scientifique Nature, constate que les précipitations ont augmenté de 62mm en Europe et en Amérique du Nord, entre 1925 et 1999.

Entre 50 et 85% de l’augmentation des pluies sont imputables à l’homme.

Jusqu’à présent, l’influence humaine avait été occultée. Les scientifiques ne considéraient que le volume global des précipitations, un chiffre tempéré par les sécheresses de certaines régions, comme au Sahel dans les années 50 et dans les années 80.

En analysant région par région, l’équipe de recherche a pu distinguer de grands courants climatiques qui ne pouvaient pas être attribués à une quelconque activité volcanique, mais bien aux activités humaines.

« Les changements observés dans la vie réelle sont plus importants que ceux estimés par nos simulations », écrivent les deux principaux responsables de l’étude, Francis Zwiers et Xuebin Shang, de la division de recherche sur le climat de Environnement Canada. « Les effets de ces changements se font déjà sentir sur les écosystèmes, l’agriculture et la santé, sensibles aux variations de précipitations ».

Dans les zones situées entre 30° nord et l’équateur, les pluies vont se faire plus rares. Dans la zone tropicale de l’hémisphère sud, les scientifiques prévoient en revanche des pluies plus abondantes.

C’est la première fois qu’un lien direct est établi par des climatologues entre l’activité humaine, les pluies et les chutes de neige.

Hausse de température

Alors que l’Angleterre a les pieds dans l’eau, les bords de la mer Méditerranée connaissent la canicule et les incendies.

En Italie, sur la côte Adriatique, 4 000 touristes ont été évacués en raison des feux de forêts.

En Macédoine, la ville de Bitola était menacée par un gigantesque incendie. Une panne géante a privé momentanément tout le pays d’électricité.

La Serbie et la Slovaquie luttent également contre les incendies et la canicule. La capitale grecque, Athènes, a connu des températures de 45° avec des taux d'ozone qui ont dépassé la cote d'alerte (240mg/m3).