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Alerte sanitaire

La fièvre de Marburg est de retour en Ouganda

par Marion Urban

Article publié le 03/08/2007 Dernière mise à jour le 03/08/2007 à 12:44 TU

Comme avec Ebola, le pouvoir pathogène du virus de Marburg est important: 60% de mortalité chez l'homme.(Photo: AFP)

Comme avec Ebola, le pouvoir pathogène du virus de Marburg est important: 60% de mortalité chez l'homme.
(Photo: AFP)

Les autorités ougandaises ont lancé une alerte sanitaire concernant la fièvre hémorragique de Marburg, après la mort d'une personne le 13 juillet dernier et la découverte de deux autres cas, dans le district de Kamwenge, près de la frontière avec la République démocratique du Congo. La maladie, causée par un virus proche de celui d'Ebola, est mortelle et ne possède pas de traitement spécifique.

Le cas confirmé de fièvre de Marburg est celui d’un mineur ougandais de 29 ans, qui travaillait à la mine de Kitaka, dans le district de Kamwenge. Le jeune homme qui était venu accompagner l’un de ses collègues malade à l’hôpital, est mort le 13 juillet dernier. Les résultats des analyses n’ont été rendus publics que cette semaine, car les échantillons ont été analysés par un laboratoire aux États-Unis. Deux autres mineurs sont sous surveillance.

Par mesure de précaution, les autorités ougandaises ont demandé aux résidents de la zone de la mine où le cas a été diagnostiqué, de restreindre leur mouvement pendant au moins 21 jours. Une enquête est en cours pour découvrir d’éventuels autres cas.

Comme Ebola

Le virus de Marburg fait partie de la famille des filoviridés, la même que le virus Ebola. Il infecte les cellules des parois des vaisseaux sanguins et des groupes de cellules immunitaires.(DR)

Le virus de Marburg fait partie de la famille des filoviridés, la même que le virus Ebola. Il infecte les cellules des parois des vaisseaux sanguins et des groupes de cellules immunitaires.
(DR)

La fièvre hémorragique de Marburg est une maladie mortelle, mais rare, provoquée par un virus de la même famille que le virus Ebola. Elle affecte les humains et les primates.

La transmission du virus d’une personne à l’autre requiert des contacts rapprochés. Elle se fait par différentes sécrétions (selles, vomissures, salive, toux, sperme). La contamination a lieu souvent dans les hôpitaux. Quelques gouttes de sang, de sueur ou de salive suffisent.


Après une période d’incubation de 5 à 10 jours, la maladie se déclenche de façon soudaine avec de la fièvre, des frissons, maux de tête, douleurs musculaires. Des plaques rougeâtres peuvent apparaître sur le torse, le dos ou le ventre. Des nausées, vomissements, douleurs abdominales et des diarrhées accompagnent l’évolution de la maladie. Les symptômes peuvent empirer et déclencher une jaunisse, une inflammation du pancréas. De graves hémorragies peuvent survenir.

Du fait de la multiplicité des symptômes, la fièvre de Marburg peut être confondue avec d’autres maladies infectieuses comme le paludisme ou la fièvre typhoïde.

Il n’existe pas de thérapie spécifique pour la fièvre hémorragique, mortelle dans 60% des cas. Les médecins utilisent des traitements plus généraux, en contrôlant la pression sanguine et l’oxygène du patient, ou bien en transfusant du plasma et d’autres préparations pour remplacer les protéines du sang.

Singe, chauves-souris, rongeurs

Le virus de Marburg est originaire d’Afrique. Mais c’est en Europe, en 1967, qu’il a été reconnu pour la première fois. Deux foyers d’épidémie ont éclaté en même temps. L’un dans un laboratoire de Marburg (d’où le nom de « virus de Marburg »), en Allemagne et l’autre dans un laboratoire de Belgrade, en ex-Yougoslavie. Les deux laboratoires travaillaient sur des singes verts africains (Cercopithecus aethiops), importés d’Ouganda. En tout 37 personnes ont été infectées.

Depuis 1967, il est apparu, en Ouganda, dans l’Ouest du Kenya, au Zimbabwe et la dernière fois, en 2005, en Angola, causant la mort de près de 200 personnes.

Personne n’a défini le porteur initial du virus (singe, chauve-souris ou rongeur ?) ni ne sait comment il se transmet à l’homme.

Les deux touristes qui avaient été infectés dans l’ouest du Kenya avaient beaucoup voyagé et s’étaient aventurés dans une grotte de la région. Des animaux et des insectes ont été placés par la suite dans la grotte pour « traquer » le virus, mais aucun d’eux n’a été contaminé. Ils sont tous restés en bonne santé.