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Epidémie

Les animaux malades de la langue bleue

par Dominique Raizon

Article publié le 29/08/2007 Dernière mise à jour le 29/08/2007 à 17:15 TU

Depuis la découverte, au mois d'août 2006, du premier cas de maladie de langue bleue aux Pays-Bas, qui compte 350 foyers touchés par l’épizootie, la maladie s’est répandue dans plusieurs autres pays européens dont l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et la France. Dans le nord de l’Hexagone, on compte désormais 54 foyers contaminés par cette maladie.

Des cadavres de brebis et de béliers morts de la fièvre catarrhale en Corse du Sud.(Photo : AFP)

Des cadavres de brebis et de béliers morts de la fièvre catarrhale en Corse du Sud.
(Photo : AFP)

Jusqu'à présent, 19 départements français sont concernés par les mesures préventives, qui consistent à limiter les mouvements et le commerce des ovins et des bovins ainsi que des produits dérivés. A l’origine de cette mesure, l’extension de la maladie de langue bleue, une pathologie qui ne présente pas de danger pour l’homme et qui se caractérise, entre autre, par une cyanose de la langue chez les animaux malades.

La fièvre catarrhale ovine est une infection d’origine virale, très contagieuse pour les ovins, les bovins, les caprins, et certains ruminants sauvages. La maladie n’a aucune incidence sur la qualité sanitaire de la viande, qui reste consommable, mais la fièvre, accompagnée d’ œdème, peut être mortelle pour les bêtes. La mortalité des animaux contaminés peut atteindre 30%. Ceux qui ne meurent pas peuvent garder des séquelles de stérilité. Quant au vecteur responsable de l’épizootie, il s’agit d’un moucheron, le Culicoides dewulfi, qui mesure environ 2 millimètres et qui contamine les animaux en les piquant.

Ulcérations buccales ou nasales, boiteries, œdème et érythème des mamelles : la maladie était apparue ces dernières années dans les pays du sud de l'Europe, en Grèce, en Italie, en Espagne et en Corse. En Europe du nord, le premier cas de fièvre catarrhale ovine a été repéré en août 2006, aux Pays-Bas, à proximité de Maastricht. En quelques semaines, plus de deux mille élevages ont été contaminés jusqu’en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne et en France.

« Nous sommes confrontés à un événement épidémiologique nouveau, et la maladie peut désormais devenir endémique dans toute la région, avec le risque de voir apparaître un nombre accru de cas au printemps et en été, saisons pendant lesquelles l'activité du vecteur devient très importante », prévenait alors Bernard Vallat, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE).

« La virulence de l'agent pathogène plus élevée que l'an dernier »

En France, depuis la récente découverte de nouveaux foyers, dans des élevages de l'Aisne, mais aussi près de la frontière franco-allemande, en Sarre, la zone de protection est élargie. Les autorités sanitaires françaises ont décidé d’étendre les mesures réglementaires drastiques pour prévenir l’extension de la maladie dans le pays qui compte désormais cinquante-quatre foyers épizootiques, tous situés dans quatre départements : l’Aisne, les Ardennes, le Nord et le Pas-de-Calais.

« Le foyer découvert dans l'Aisne a conduit à délimiter un périmètre interdit situé en partie dans le département de la Marne et qui concerne les cantons de Bourgogne, Fismes, Reims et Ville-en-Tardenois », a indiqué la préfecture de la Marne. « Il semble actuellement que la virulence de l'agent pathogène soit plus élevée que l'an dernier, et que les foyers épizootiques aient plus tendance à faire tache d'huile », a ajouté Monique Eloit, directrice générale adjointe de l'alimentation au ministère français de l'Agriculture.