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Chimie

L'Allemand Gerhard Ertl, lauréat du prix Nobel

par Christian Sotty

Article publié le 10/10/2007 Dernière mise à jour le 10/10/2007 à 14:59 TU

Gerhard Ertl(Photo : Reuters)

Gerhard Ertl
(Photo : Reuters)

Le prix Nobel de chimie a été décerné mercredi à l'Allemand Gerhard Ertl, qui célèbre le même jour ses 71 ans, pour ses travaux relatifs à la chimie de surface, des travaux qui ont connu des applications industrielles diverses allant des fertilisants aux pots catalytiques. Gerhard Ertl, deuxième Nobel (*) allemand de la saison 2007, a été l'un des premiers à voir le potentiel énorme de la chimie des surfaces, une science pleine de promesses pour l'industrie chimique dans la mesure où elle nous aide à comprendre divers processus comme la rouille et comment les catalyseurs de voiture fonctionnent.

Selon l'Académie suédoise des sciences, le chimiste allemand « a réussi à fournir une description détaillée des réactions chimiques sur les surfaces et a de cette façon posé les bases de la chimie des surfaces moderne ».

Pour avoir une idée claire de ce que l’on désigne par cette chimie de surface, il suffit simplement de savoir que tout matériau existant sur terre et dans l’univers, qu’il soit vivant ou inerte, interagit avec son environnement. Il y a sans cesse des échanges au niveau des particules, des atomes et des molécules entre un élément et son environnement.

Cela concerne donc des phénomènes courants de notre quotidien et nous devons admettre que nous sommes gouvernés par des effets de surface. Des exemples ? Ils sont légion.

*    Coller ensemble deux matériaux, c’est de la chimie de surface. Sans oublier tous les phénomènes d’adhésion entre deux corps, qui ne requièrent pas forcément de la colle.

*    L’oxydation, c’est aussi de la chimie de surface. Et nous luttons en permanence contre la corrosion.

*   La lubrification, c’est également de la chimie de surface, puisqu’il s’agit de faire coulisser deux pièces l’une sur l’autre avec le minimum de frottements grâce à une composition chimique comme l’huile de synthèse des moteurs de nos voitures.

*   Et les contacts électriques figurent également dans ce domaine qui trouve aussi son aboutissement dans les pots catalytiques de nos véhicules pour dégager, in fine, moins de gaz polluants dans notre atmosphère.

*   Et l’on peut même aller encore plus loin en ajoutant l’usinage des matériaux à l’échelle de quelques petits nanomètres –que d’aucuns considèrent comme l’une des technologies clés du futur– pour fabriquer des dispositifs miniaturisés en biologie ou en médecine.

Né le 10 octobre 1936 à Bad Cannstadt, Gerhard Ertl a reçu de très nombreux prix pour ses travaux. Le lauréat du Nobel de chimie recevra le 10 décembre une médaille en or, un diplôme ainsi qu'un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (1,08 million d'euros).

Gerhard Ertl est également membre de diverses académies dont l'Académie américaine des arts et des sciences.

(*) Les prix Nobel, fondés par l'industriel suédois Alfred Nobel qui souhaitait qu'après sa mort, en 1896, sa fortune soit distribuée annuellement sous la forme de prix, ont été attribués pour la première fois en 1901.