Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Site archéologique

Kerkouane, ville punique

par Dominique Raizon

Article publié le 29/10/2007 Dernière mise à jour le 29/10/2007 à 17:32 TU

Mosaïque sur chaux.
Signe du Tanit, symbole punique.(Photo : Dominique Raizon/ RFI)

Mosaïque sur chaux. Signe du Tanit, symbole punique.
(Photo : Dominique Raizon/ RFI)

Découvertes en 1952 et fouillées depuis 1960, les ruines de cette cité antique se dressent sur la frange côtière tunisienne située au bout du cap Bon, résolument tournées vers le Levant. Fondée peut-être dès le Vème siècle avant JC et abandonnée dès la troisième Guerre punique, au moment de la destruction de Carthage (sinon même dès le IIIe siècle), Kerkouane, dotée d’un petit port qui se trouvait à une dizaine de kilomètres au sud de la ville, vivait à l’ombre de ses remparts.

Site archéologique de Kerkouane.(Photo : Dominique Raizon/ RFI)

Site archéologique de Kerkouane.
(Photo : Dominique Raizon/ RFI)

Aujourd’hui, Kerkouane, battue par les vents domine toujours la mer et ses ruines, toujours en cours d’exploration, s’étendent sur un terrain en légère déclivité. Jamais réoccupé après sa destruction, le site  ne présente pas les habituelles superpositions d’édifices qui compliquent la lecture de l’Histoire.

Mounir Fantar

Chargé de recherche à l’Institut national du patrimoine de Tunis

« Il s'agit d'un site d'exception unique en Méditerranée et il n'a jamais été réoccupé. »

écouter 0 min 46 sec

30/10/2007 par Dominique Raizon

Four de potier, à Kerkouane.(Photo : Dominique Raizon/ RFI)

Four de potier, à Kerkouane.
(Photo : Dominique Raizon/ RFI)

Il est aisé de se faire une idée de l’organisation de la ville qui a gardé son tracé de voiries, avec des rues presque étroites, des emplacements de maisons dans les quartiers d’habitation et même l’empreinte d’une activité artisanale avec le vestige d’un four de poterie remarquablement conservé, le tout situé à l’intérieur d’une enceinte construite avec des pierres disposées « en arête de poisson » ou « en épis ».

Baignoire sabot à deux places, à Kerkouane.(Photo : Dominique Raizon/ RFI)

Baignoire sabot à deux places, à Kerkouane.
(Photo : Dominique Raizon/ RFI)

Les maisons comportent une entrée -marquée par un seuil, formé d’une pierre monolithe-, d’où part un corridor, lequel conduit à une cour centrale. Une cour qui comprend généralement une salle de bains et le départ d’un escalier. « Modernes », les Phéniciens avaient déjà imaginé et créé des systèmes d'évacuation des eaux. Un mode d’organisation urbanistique d’inspiration orientale, importée par les Phéniciens en Afrique du Nord.

 

Mounir Fantar

« Les Phéniciens ont véhiculé l'artisanat, le commerce et le travail de la terre. »

écouter 3 min 19 sec

29/10/2007 par Dominique Raizon

Tout autour, s’ordonnent les différentes pièces de l’habitation, la plus importante étant la salle de réception ou d’apparat, revêtue, au sol, de pavementa punica, une technique orientale de mosaïque : de petites pièces de marbre reposent sur un glacis de chaux et reproduisent quelques motifs ornementaux, comme par exemple le signe du Tanit, une fleur de lotus ou des poissons.. Une technique que reprendront et développeront, plus tard, les Grecs et les Romains.

Colonne monolithe à l'entrée d'une pièce d'apparat, à Kerkouane.(Photo : Dominique Raizon/ RFI)

Colonne monolithe à l'entrée d'une pièce d'apparat, à Kerkouane.
(Photo : Dominique Raizon/ RFI)

 Les fouilles n’ont pas encore permis de mettre à jour des ateliers de fabrication de cette fameuse teinture pourpre qui a fait la renommée des Phéniciens, qui était extraite à partir de la chair d’un mollusque, le murex. En revanche, les maisons portent la trace de murs en stuc, une matière également fabriquée à partir de la coquille broyée de ce coquillage.

Si l’on n’a, pour l’heure, trouvé encore aucun texte punique, aucune trace écrite sur quelque support que ce soit, le site n’a pas dit encore son dernier mot. Les deux tiers restent à explorer …