Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Aviation

Solar Impulse, l'ère nouvelle de l'aviation

par Marion Urban

Article publié le 08/11/2007 Dernière mise à jour le 08/11/2007 à 17:28 TU

C'est en 1999, lors de son tour du monde en ballon, que l'aérostier suisse Bertrand Piccard a eu l'idée d'un avion qui ne consommerait aucun carburant. Quatre ans plus tard, le rêve a pris forme sous le nom de Solar Impulse. Bertrand Piccard et son équipe ont dévoilé ce 5 novembre la maquette du prototype de l'avion solaire, qui devrait faire ses premiers essais de vol, en 2008.

Un avion pour un monde sans kérosène, sans pétrole.(Photo : Solar Impulse)

Un avion pour un monde sans kérosène, sans pétrole.
(Photo : Solar Impulse)


HB SIA (Hotel Bravo Solar Impulse Alpha) est le prototype de l'avion solaire du futur, Solar Impulse, dont la maquette a été présentée au public ce 5 novembre par Bertrand Piccard, président de la société du même nom, et son directeur, André Borschberg.

Plus petit et moins lourd que l'engin final, HB SIA servira à effectuer les premiers tests de vol, prévus à l'été 2008. 

Conçu dans des matériaux ultra-légers, l'avion devrait être entièrement autonome en carburant, alimenté uniquement par l'énergie solaire, captée par des milliers de cellules photo-voltaïques.

Le projet Solar Impulse est majoritairement soutenu par les groupes  belge Solvay (chimie), suisse Omega (horlogerie) et la Deutsche Bank.

Le retour des pionniers

C'est en 1999, lorsqu'il réalisa le premier tour du monde en ballon sans escale, avec son compagnon Brian Jones, que Bertrand Piccard, aventurier suisse -et psychiatre-, eut l'idée d'un avion, qui ne consommerait aucun carburant que celui fourni par les rayons solaires. 

Quatre ans plus tard, l'aérostier rêveur a eu suffisamment de conviction pour réunir autour de lui les moyens et les compétences nécessaires qui devrait lui permettre de relever le défi technologique et économique.

André Borschberg (à gauche) et Bertrand Piccard (à droite), concepteurs du projet <em>Solar Impulse</em>. 

		(Photo : Solar Impulse)
André Borschberg (à gauche) et Bertrand Piccard (à droite), concepteurs du projet Solar Impulse.
(Photo : Solar Impulse)

« Solar Impulse n'est pas qu'un avion, c'est une vision. Une vision qui permet de comprendre que les enjeux du développement durable constituent une chance (...) Le développement durable n'est pas une menace. Il ne va pas limiter nos déplacements, ni détruire notre économie, mais il nous pousse vers de nouvelles solutions », a expliqué Bertrand Piccard, lors de la conférence de presse, en évoquant la crise des énergies traditionnelles.


Les défis

Les prototypes HB SIA  -il y en a deux- n'ont que 61 mètres d'envergure, soit 19 mètres de moins que l'avion définitif. Ils fonctionnent avec quatre hélices, alimentées uniquement par l'énergie des rayons solaires, captée par quelques dizaines de milliers de cellules photo-voltaïques.

Le poids d'un prototype est de 1,5 tonne, contre 2 tonnes en version finale de l'appareil. La structure, en carbone, ne devrait pas être plus épaisse que quelques dixièmes de millimètres.

Le défi principal consiste à équilibrer le poids de l'appareil et l'énergie nécessaire au vol, que les ingénieurs résument ainsi : 1m2 de panneau solaire produit une énergie moyenne de 28 watts. 28 watts permettent de porter 8 kg. D'où la nécessité pour les ingénieurs d'utiliser toutes les technologies innovantes pour faire voler un avion de cette taille et de ce poids.

 HB SIA volera à 45 km/h et n'ira pas au-delà de 8 500 mètres d'altitude. C'est en 2009 qu'il effectuera son vol de validation de 36 heures non stop (jour et nuit). Les tests ont été jusqu'à présent réalisés en simulation.

La principale inconnue reste la maniabilité et le comportement de l'appareil dans des turbulences atmosphériques, compte tenu de ses caractéristiques proches quelquefois de celles du planeur.

D'autres projets d'avions solaires existent, mais soit leurs batteries nécessitent d'être rechargées régulièrement, soit ils utilisent de l'hydrogène (qui, pour être produite, consomme du pétrole, coûte cher, et, selon quelques spécialistes, fragilise la couche d'ozone).

_________________

* La vidéo de la présentation de HB SIA , le 5 novembre 2007(en anglais)