Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Environnement

Le Giec prépare son «résumé à l'intention des décideurs»

par Dominique Raizon

Article publié le 12/11/2007 Dernière mise à jour le 12/11/2007 à 16:05 TU

Des activistes de Greenpeace ont protesté avec des bannières géantes lors de l'ouverture des travaux du Giec à Valence en Espagne.(Photo : Reuters)

Des activistes de Greenpeace ont protesté avec des bannières géantes lors de l'ouverture des travaux du Giec à Valence en Espagne.
(Photo : Reuters)

L’après-Kyoto se prépare ! Le Giec, un panel d'experts sur le climat réuni à Valence (Espagne, est), le 12 novembre 2007, doit valider le 4e rapport sur le changement climatique, qui fera référence pour les 5 ans qui viennent. Lors de l’ouverture de ces travaux, qui doivent durer une semaine, les experts ont rappelé qu’il serait « criminel et irresponsable » de ne rien faire contre le réchauffement climatique. Le rapport de synthèse attendu à Valence, présenté samedi prochain en présence du Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, doit résumer les quelque 2 500 pages des trois grands chapitres publiés cette année.

Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention climat de l'Onu, s’est formellement engagé, affirmant que le changement climatique en cours allait « frapper le plus durement les pays les plus pauvres et les plus vulnérables ». Ainsi, a-t-il expliqué, le phénomène pourrait entraîner des déplacements massifs de population « particulièrement vers les zones urbaines qui pourraient ne pas avoir la capacité de les loger, de les nourrir et de les employer ». Il a, ce faisant, estimé nécessaire « une volonté politique et d’une action concertée engagée dès maintenant » pour « éviter les conséquences les plus catastrophiques ».

Le réchauffement est « une menace potentielle pour la paix dans le monde avec les risques de conflit pour l'eau, l'alimentation et l'énergie », a insisté pour sa part Yan Hong, secrétaire adjoint de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), un des deux piliers fondateurs du Giec.

La synthèse attendue porte sur les conclusions des trois groupes de travail qui ont contribué à l’élaboration du 4e rapport du GIEC en 2007 et à l’ensemble des publications qui ont été produites par ce groupe international d’experts en climatologie tout au long de l’année. Il s’agit de rapports complémentaires qui ont non seulement dressé un bilan de la connaissances actuelle sur les changements climatiques mais qui se sont aussi beaucoup intéressé aux conséquences de ces changements, tant en terme d’adaptation que de développement durable.

- Le premier groupe, qui avait travaillé sur les données scientifiques et physiques du climat, avait confirmé l’importance du réchauffement en cours, estimant que nous étions dans une fourchette d’augmentation de température moyenne mondiale allant de + 1,1degrés à 6, 4° d’ici à 2100.

- Le groupe 2, réuni à Bruxelles, en avril dernier, avait, quant à lui, mis en perspective des données sur l’impact du phénomène, l’adaptation et la vulnérabilité notamment de la biodiversité à ces changements.

- En mai, le groupe 3 réuni, lui, à Bangkok (Thaïlande), s’était penché plus spécifiquement sur les réponses possibles pour atténuer le phénomène des changements climatiques.

Les conclusions de ces trois rapports complémentaires, qui devraient être également enrichies de quelques notes sur des aspects régionaux de la question, vont donc constituer l’ultime synthèse en cours de rédaction à Valence. Cette étape doit jouer un rôle déterminant dans les négociations internationales, surtout dans la perspective de la prochaine grande Convention mondiale sur le Climat, qui se tiendra  à Bali  en Indonésie, début décembre.

Selon les scénarios du Giec, la température mondiale pourrait augmenter de +1,1 à 6,4°C par rapport à 1980-1999 d'ici 2100, avec une valeur moyenne plus sûrement comprise entre + 1,8 et + 4°C.

Le niveau de la mer s'élèverait de 18 à 59 centimètres. Canicules, tempêtes, Inondations et sécheresses se multiplieraient.

Selon le scénario le plus optimiste du Giec, il serait possible de contenir le réchauffement à 2,4 degrés d'ici à 2100 à condition que les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'origine anthropique plafonnent d'ici à 2015 avant de décroître. Cet objectif requiert selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE) un effort exceptionnellement rapide et vigoureux de la part de la communauté internationale.

Selon l'AIE, les émissions pourraient bondir de 57% d'ici à 2030 (1,8% par an) faute de nouvelles mesures pour freiner la consommation d'énergie, entraînant un réchauffement climatique d'au moins 3 degrés.