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Peuples en danger

Une trop lente prise de conscience

par Marion Urban

Article publié le 28/11/2007 Dernière mise à jour le 28/11/2007 à 19:29 TU

Wellie Picard, Chef de la Nation des Huron-WendatDR

Wellie Picard, Chef de la Nation des Huron-Wendat
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Dès la création de la Société des nations (1919), des chefs de la communauté iroquoise d’Amérique du Nord et de Nouvelle-Zélande demandent à siéger comme État-nation aux côtés de leurs pairs. Ce qui leur sera refusé, même lorsque l’organisation deviendra l’Organisation des Nations unies (ONU) par la Deuxième guerre mondiale.

Les associations autochtones des Amériques, d’Australie et de Nouvelle-Zélande reviendront plusieurs fois à la charge avant d’obtenir de l’ONU l’organisation d’une conférence « sur la discrimination des peuples autochtones », en 1977. Mais ce n’est qu’en 1992, qu’une Charte des droits des peuples autochtones est scellée. S’ouvre en 1994 la première Décennie des peuples autochtones. Depuis cette date, la présence des peuples autochtones est assurée dans toutes les conférences internationales.

Le Sommet du Millénaire au Panama, en 2000, annonce la création de l’Instance permanente sur les questions autochtones des États-Unis.

Repères : Les Pygmées d'Afrique

Les Pygmées constituent l’un des peuples autochtones les plus importants et les plus anciens d’Afrique.

Le territoire « pygmée » s’étend sur 10 pays d’Afrique centrale : Angola, Cameroun, Guinée équatoriale, République centrafricaine, Gabon, Congo-Brazzaville, République démographique du Congo, Ouganda, Rwanda et Burundi.

Les Pygmées « appartiennent » à la forêt. Ils y sont liés non seulement par les ressources qu’ils en tirent mais aussi par les esprits des ancêtres qui les habitent.

Chasseurs-cueilleurs nomades, les Pygmées pratiquent une agriculture de subsistance.

Lorsqu’ils ont été expulsés de leurs terres par les compagnies forestières et sédentarisés, ils ont perdu leurs habitudes alimentaires, qui a entraîné la malnutrition, mais fait aussi voler en éclat leur système économique d’échanges de biens traditionnels. Privés de leur pharmacopée traditionnelle et sans accès aux soins car sans-le-sou et sans-papiers, ils ont été les proies faciles des diarrhées, maux de dent, problèmes respiratoires, jaunisses, fièvres et du ver de Guinée.

Après le regroupement dans les camps, l’hygiène s’est dégradée. L’alcoolisme et les violences sont apparus. Les Pygmées ont abandonné les mécanismes traditionnels de règlements de conflits, notamment les cérémonies de chants.

Depuis une dizaine d’années, des États ont pris conscience des problèmes spécifiques du peuple Pygmée, mais peu ont pris des mesures concrètes pour améliorer leur sort.

                                                 (d'après The Lancet, juin 2006)