par Christian Sotty
Article publié le 06/12/2007 Dernière mise à jour le 07/12/2007 à 15:31 TU
Posé sur le papier, le problème peut sembler simple. Alors qu’on procédait hier au remplissage des réservoirs d’Atlantis en ergols liquides, à un moment où quatre jauges auraient du indiquer que ces réservoirs étaient quasiment remplis, deux de ces capteurs ont très curieusement affiché « Citerne de carburant vide » ! Ce qui, bien évidemment, n’était pas le cas.
A la décharge de la technique, il faut savoir que ces instruments fonctionnent à ultra-basse température : moins 252 degrés pour l’hydrogène liquide. Et deux capteurs en panne sur quatre se traduit par un rouge au lancement et à une obligation de réparation. Ce qui se passe en ce moment même sur l’aire d’envol d’Atlantis à Cap Kennedy en Floride.
Si tout va bien et que les capteurs fonctionnent de nouveau, on pourra lancer la navette au mieux samedi à 20h43 TU. Mais si le problème est plus complexe à régler techniquement, on peut avoir du souci à se faire dans la mesure où la fenêtre générale de lancement d’Atlantis pour son rendez-vous avec l’ISS se referme jeudi prochain 13 décembre.
Et que la prochaine fenêtre de rendez-vous orbital avec la station spatiale ne s’ouvrira à nouveau qu’au début janvier – car le moment d’envol d’Atlantis ne peut intervenir qu’au moment précis où l’ISS passe exactement à la verticale de la Floride, la navette étant lancée légèrement en amont de la trace de la station pour optimiser le rendez-vous orbital 48 heures plus tard….
Une mission importante pour la maison européenne
C’est un morceau de la maison européenne qui doit prendre le chemin du ciel pour permettre au Vieux continent de disposer de ses propres quartiers au sein de la station spatiale internationale. Avec quatre années de retard sur son programme initial, ce laboratoire d’une dizaine de tonnes de 4,4 mètres de diamètre et long de 7 mètres va donc permettre à l’Europe de jouer enfin pleinement sa partition dans le concert spatial.
Car ce module – qui constitue l’élément-clé de l’Europe à ce projet international – permettra aux spationautes européens et à leurs collègues de mener diverses expériences dans les domaines de la biologie, la science des matériaux, la physique des fluides ou les sciences de la vie. Sans oublier la possibilité d’installer des charges scientifiques à l’extérieur de ce module Columbus pour en savoir toujours plus sur le rayonnement cosmique et son impact sur les matériaux, voire même tout simplement pour observer la terre.
L’envol, initialement prévu jeudi 6 novembre à 21h31 TU est reporté d'au moins 24 heures. Lorsqu'il aura eu lieu, il faudra compter avec deux jours de course poursuite pour qu' Atlantis rattrape l’ISS.
« Léopold Eyharts aura à charge dans les prochaines semaines d’activer le module Columbus une fois celui-ci amarré à l’ISS. »