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Glonass, à marche forcée

par Marion Urban

Article publié le 26/12/2007 Dernière mise à jour le 26/12/2007 à 20:08 TU

Un concurrent pour le GPS américain.(Photo : Nasa)

Un concurrent pour le GPS américain.
(Photo : Nasa)

La Russie a placé sur orbite 3 nouveaux satellites, destinés à compléter la constellation de son système de radionavigation Glonass (Global Orbiting Navigation Satellite System). Le lancement effectué depuis la base de Baïkonour, au Kazakhstan, s'est déroulé sans incident. Développé dans les années 80 par l'armée soviétique, le système de géopositionnement se pose en concurrent de l'Américain GPS et de Galileo, l'Européen.

Selon l'agence spatiale russe, Roskosmos, les 3 satellites de deuxième génération, Ouragan-M, lancés le 25 décembre 2007 de la base de Baïkonour viennent s'ajouter au 16 satellites du système Glonass dont seulement 9 sont opérationnels. Les autres n'ont pas été encore activés.

Le premier satellite de la génération Ouragan-M a été lancé en 2003. Aujourd'hui, Glonass aligne 11 Ouragan-M en orbite. Leur durée de vie est de 7 ans contre 5 ans pour la série précédente de satellites.

Le fonctionnement d'un système de géopositionnement nécessite la mise en place de 24 satellites (et une poignée de satellites de réserve) pour couvrir le monde entier et fournir tous les types de service du pilotage d'une voiture individuelle à un navire en haute mer, de l'agriculture à la stratégie militaire.

Le système américain, GPS, mis en place par l'armée dans les années 1990, est le seul en service actuellement. Le projet européen, Galileo, a, lui, pris d'énormes retards. La Chine a inauguré le projet Beidou, en 2000.

Les applications d'un système de géopositionnement par satellite.(Crédit : Agence spatiale européenne)

Les applications d'un système de géopositionnement par satellite.
(Crédit : Agence spatiale européenne)




Priorité présidentielle

 « Quand pourrais-je avoir un équipement Glonass pour ma chienne Koni afin qu’elle ne s’enfuie pas trop loin ? » demandait le président russe Vladimir Poutine à son premier vice-Premier ministre Sergueï Ivanov, la veille du décollage du lanceur Proton-K (25 décembre). « Les colliers pour chiens et chats seront disponibles dans les magasins dès juillet 2008 », lui a répondu très sérieusement le ministre, qui prévoit la mise en service du système Glonass pour 2010.

C'est en août 2001 que le gouvernement russe a décidé de relancer son programme de satellites de géopositionnement qui, à l'époque, ne repose plus que sur 6 satellites, qui plus est, obsolètes.

Le développement des nouvelles technologies de communication laisse entrevoir de nouveaux marchés à la Russie, mais celle-ci manque de moyens financiers. Néanmoins, elle entreprend la construction d'engins plus performants.

Glonass, GPS et Galileo

En janvier 2004, un accord de coopération est signé entre l'agence spatiale russe et l'organisation indienne pour la recherche spatiale (Isro) pour étudier la mise en orbite de satellites de troisième génération (Ouragan-K) au moyen de lanceurs indiens. Les premiers Ouragan-K, selon l'agenda présenté par Sergueï Ivanov, seront lancés en avril 2008.

(Photo : ESA/EGNOS)

(Photo : ESA/EGNOS)

Un groupe de travail GPS-Glonass étudie depuis 2005 la possibilité d'accorder les formats de signaux satellites pour les rendre compatibles avec ceux de GPS et du futur réseau Galileo. Ce qui permettrait d'affiner la localisation, en utilisant au moins deux systèmes de positionnement. 

Le système GPS, contrôlé par l'armée américaine, n'est pas sûr à 100%. 


Le 18 mai 2007, le président russe Vladimir Poutine a publié un décret annonçant officiellement l'accès libre et gratuit des signaux de Glonass pour la navigation aérienne civile.

Repères

► Le marché mondial des balises-satellites représentait 11 milliards d'euros en 2006, soit une augmentation de 30% par rapport à l'année précédente.

► Tous les moyens de transport sur la planète sont désormais munis d'une balise-satellite.

► Près de 1 200 appareils des compagnies aériennes russes sont équipés de dispositifs de navigation, dont 92% sont connectés au GPS et seulement 8% au Glonass.

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* Glonass, le site officiel (en anglais).