par Marion Urban
Article publié le 03/01/2008 Dernière mise à jour le 04/01/2008 à 10:25 TU
« Plusieurs études scientifiques parues récemment, mettent en évidence la possibilité d’un risque faible d’effet sanitaire lié aux téléphones mobiles après une utilisation intense et de longue durée (plus de 10 ans). Toutefois, les limites inhérentes à ce type d’études ne permettent pas de conclure formellement sur l’existence d’un risque » indique le communiqué du ministère, qui revient deux paragraphes plus loin sur le sujet : « l’hypothèse d’un risque ne pouvant pas être complètement exclue, une approche de précaution est justifiée » (voir le texte intégral du communiqué).
La recommandation du ministère français de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, n'a été publié qu'après les achats de Noël. Un détail que plusieurs organisations de consommateurs (Agir pour l'environnement, Priartem) n'ont pas manqué de relever.
Précautions
Au début du mois de décembre 2007, une étude sur les impacts du téléphone portable, réalisée par des chercheurs israéliens avait mis en avant un « lien direct entre l'utilisation du téléphone portable et le cancer des glandes parotides » (les glandes salivaires situées près de l'oreille).
Selon cette étude financée par l'Organisation mondiale de la santé, les personnes qui téléphonent 22 heures par mois, en portant l'appareil toujours à la même oreille sont les plus concernées. L'utilisation du téléphone portable dans les zones rurales où les ondes électromagnétiques sont plus puissantes constitue un risque supplémentaire.
Une enquête française, parue dans la Revue d'Épidémiologie et de Santé publique, en septembre 2007, confirmait également le risque de développer une tumeur cérébrale ou acoustique après 10 années d'utilisation d'un téléphone portable.
L'étude menée entre 2001 et 2003 pointait les risques encourus par les consommateurs assidus, parlant plus de 5 minutes par appel et ayant cumulé 260 heures de conversation en 46 mois.
Nouvelles cibles
Depuis quelques années, les industriels de la téléphonie tentent de pénétrer le marché des jeunes enfants de 4 à 9 ans, en jouant sur le besoin de sécurité des parents.
Les téléphones commmercialisés se présentent de façon ludique, avec des touches simples pour composer des numéros pré-mémorisés.
Des études britannique et brésilienne ont déjà mis en garde contre l'utilisation de téléphones portables par des enfants de moins de 10 ans. La fragilité des os du crâne les rend plus sensibles au rayonnement électromagnétique que les adultes.
par Oanna Favennec
En 2005, à la suite d'une campagne des associations de consommateurs, les portables pour enfants avaient été retirés de la vente par le groupe Carrefour et le BHV. En juin 2007, un nouvel appareil, le Kiditel, une balise GPS qui permet de suivre les enfants, avait à nouveau subi les foudres des associations qui sont parvenues à les faire retirer de la vente par les hypermarchés (mais pas sur internet).
Le dernier-né, MO1 du fabricant espagnol Imaginarium, qui se présente comme un portable pour les enfants à partir de 6 ans, est toujours en vente libre.
La France compte 53 millions d'utilisateurs de téléphones portables.
Comment utiliser son téléphone portable |
(Source : ministère de la Santé) |
Présidente du Centre de recherche indépendant sur les rayonnements électromagnétiques (CRIREM)
"Comment peut-on savoir si un enfant parle 5 minutes par jour ?"
04/01/2008 par Romain Farrugia