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Géologie

Comment lire la carte géologique du monde ?

par Dominique Raizon

Article publié le 19/02/2008 Dernière mise à jour le 08/09/2008 à 09:26 TU

Philippe Bouysse, géologue, invite à découvrir et lire la carte éditée par la Commission de la carte géologique du monde. Une carte géologique n’est jamais une carte définitive, elle traduit l'état des connaissances à un moment donné. Elle évolue au gré des travaux et découvertes effectués par les différents laboratoires de recherche en géologie dans le monde entier. Il s’agit de carte de synthèse des avancées scientifiques reflétant les concepts géologiques du moment. Lecture commentée du planisphère dont Philippe Bouysse est l’auteur.

© CCGM/ UNESCO 2000/ Philippe Bouysse <em>et al</em>

© CCGM/ UNESCO 2000/ Philippe Bouysse et al

Il suffirait de comparer les sept ou huit différentes cartes géologiques de France éditées depuis la première, en 1830, pour se rendre compte que les connaissances scientifiques sur l'histoire géologique de la Terre ont beaucoup progressé en quelque 150 ans et pour admettre que les idées philosophiques qui sous-tendent l’élaboration de ces cartes ont beaucoup évolué.

Philippe Bouysse

Géologue

« Avant les années 1970, la géologie était dominée par le fixisme mais les progrès techniques et scientifiques ont donné raison aux intuitions d'Alfred Wegener. »

écouter 2 min 07 sec

19/02/2008 par Dominique Raizon


Carte géologique du monde en projection Mercator.© Ph.Bouysse, CCGM-UNESCO 2000.

Carte géologique du monde en projection Mercator.
© Ph.Bouysse, CCGM-UNESCO 2000.

La carte ci-jointe est une carte en projection dite Mercator, une projection datant du 16ème siècle, utilisée notamment pour naviguer. « Sur ce type de carte, les hautes latitudes vers le Groenland (nord) sont déformées au point que le Groenland a quasiment la taille de l’Afrique, ce qui est certes une aberration souligne le géologue, mais ce qui est au demeurant pratique pour travailler. »

Dans les océans Pacifique, Atlantique, Indien ydominent les teintes jaunes, une couleur choisie par convention, qui n’a d’autre valeur que celle-là mais ce qui est intéressant c’est l’omniprésence de ces couleurs pour les trois océans. Elles représentent leur âge géologique : les océans ne sont pas plus âgés que deux cents millions d’années.

- Voir Les Temps géologiques, qu'est-ce que c'est ? (tableau)

Philippe Bouysse

« Contrairement aux océans, éternellement jeunes, les parties les plus anciennes des continents datent d'il y a environ quatre milliards d'années. »

écouter 3 min 46 sec

19/02/2008 par Dominique Raizon


Sur le côté est de l’Eurasie autrefois, c’est-à-dire avant que ne soit admise la théorie de la tectonique des plaques, on parlait de la ceinture de feu du Pacifique. Cette dernière englobait également toute la façade pacifique des Amériques. On désignait par là-même une région du monde exposée à de nombreux séismes et éruptions de volcans. Au large de l'Asie, des chaînes d’îles, appelées arcs insulaires, faisant partie intégrante de cette ceinture de feu, sont relativement proches des continents. Il s’agit des îles Aléoutiennes, des Kouriles qui vont du Kamtchatka russe au Japon, de toute la chaîne du Japon, mais aussi de l’archipel des Mariannes, des Philippines, de la Mélanésie, de la Nouvelle Guinée, des Tonga au large des îles Fidji et de la Nouvelle Zélande.

Les différents types de frontière entre les plaques.© This Dynamic Planet, USGS.

Les différents types de frontière entre les plaques.
© This Dynamic Planet, USGS.

« En marge de ces arcs insulaires, il existe une autre zone de subduction. Là, il ne s’agit pas de la croûte océanique de l’Atlantique qui caractérisait la ceinture de feu du Pacifique, mais d‘une portion de la croûte océanique de l’océan Indien, qui a des dorsales en son milieu d’où sort du magma et dont une partie plonge sous l’Indonésie. L’Indonésie, pour être très schématique appartient au bloc continental eurasiatique », résume Philippe Bouysse qui ajoute : « même si dans la réalité c’est un peu plus compliqué ».

Les grandes iles de l'Indonésie -Java, Sumatra et Bornéo- sont de nature continentale et, puisque la croûte océanique de l’océan Indien plonge sous cette partie de l’Indonésie qui se rattache à l’Eurasie, on se trouve en présence d’une chaîne volcans qui part de Sumatra jusqu’à la Nouvelle-Guinée.

Philippe Bouysse

« Les continents gardent la mémoire de la Terre, ce que perdent les océans. »

écouter 2 min 49 sec

19/02/2008 par Dominique Raizon


Les différentes plaques lithosphériques.© Ph.Bouysse.

Les différentes plaques lithosphériques.
© Ph.Bouysse.

Pour en savoir plus:

- Explique-moi la Terre, textes de Philippe Bouysse (éditions UNesco/Nane)

- Site de la Commission de la carte géologique du monde, CGM (cliquez ici)

- Site du Bureau de recherche géologique et minière, BRGM (cliquez ici)

- Site de l'Association internationale des centres de recherche en géologie, l'USGS (cliquez ici)  

- Lire «Les géosciences au service de l'humanité» (cliquez ici)

-Site de l'INSU-CNRS