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Paludisme

Une glacière pour sauver des vies

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 24/04/2008 Dernière mise à jour le 25/04/2008 à 12:56 TU

Une boîte qui pourrait ressembler à une glacière pour garder les boissons au frais, a un objectif plus ambitieux : sauver des vies du paludisme. Testé dans la chaleur étouffante du Mozambique, ce dispositif devrait permettre de conserver les médicaments à une température maximale de 25° dans des régions reculées et privées d'électricité, où le thermomètre peut monter jusqu'à 45°.

Cette glacière permet de garder les médicaments à une température de 25 ° dans des pays où celle-ci avoisine souvent les 45° !(Photo : AFP)

Cette glacière permet de garder les médicaments à une température de 25 ° dans des pays où celle-ci avoisine souvent les 45° !
(Photo : AFP)

« Les glacières servent à stocker les traitements contre le paludisme ainsi que les tests de dépistage », explique Parfait Komlan Edah, consultant du fabricant américain John Snow Incorporated. Grâce à cette invention, ses promoteurs espèrent faire diminuer le nombre de décès dus au paludisme qui tue chaque année un million de personnes dans le monde, dont six mille au Mozambique.

Le projet, financé par l'Agence américaine pour le développement international, a démarré en 2006 et en est encore à un stade expérimental. Ces boites isolantes sont actuellement testées dans

les provinces de Maputo, Tete et Zambezia, avant d'être éventuellement distribuées sur tout le territoire.  Un rapport du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et le Partenariat de lutte contre le Paludisme a démontré l'an dernier que les traitements de nouvelle génération et les moustiquaires traitées aux insecticides permettaient de prévenir la contamination.

Un petit réfrigérateur fait d'aluminium et de toile à sac

Mais au Mozambique, le paludisme reste la première cause de mort infantile et les cas se sont multipliés ces dernières années. Face à ce fléau, le ministère de la Santé a décidé l'an dernier

d'étendre l'usage des tests de diagnostic rapide, capables de dépister la maladie en quelques minutes. Cependant, ces tests doivent être conservés à une température maximale de 25° et ne sont donc actuellement disponibles que dans les hôpitaux des chefs-lieu de province, pourvus de système de réfrigération.

« La difficulté était d'assurer la qualité des produits en dépit du climat humide et chaud, et du manque d'électricité dans les dispensaires des campagnes reculées » , explique M. Edah qui poursuit : « La solution résidait dans la mise au point d'une glacière par évaporation » : ces glacières, similaires à un petit réfrigérateur fait d'aluminium et de toile à sac, sont pourvues d'un réservoir d'eau qui, en s'égouttant par les fibres du tissu et en s'évaporant, garde au frais le contenu. 

Le projet est en partie financé par l'Initiative contre le paludisme du président américain George W. Bush, qui a consacré 18 millions de dollars (11 millions d'euros) l'an dernier au Mozambique, en sponsorisant aussi moustiquaires et campagnes d'information.

Crise de paludisme.(Photo : <a href="http://www.julienchraibi.com/" target="_blank">Julien Chraibi</a>/ Sanofi-Aventis)

Crise de paludisme.
(Photo : Julien Chraibi/ Sanofi-Aventis)

« Prévenir coûte moins cher que guérir. »

A l'occasion de la Journée mondiale contre le paludisme, tenue vendredi sous le thème Le paludisme maladie sans frontières, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné l'importance de programme de lutte nationaux : « Nous devons admettre que l'objectif d'élimination du paludisme ne deviendra réalité qu'avec la mise en oeuvre d'initiatives Nationales » par le biais des systèmes de santé de chaque pays et de projets locaux, a estimé l'OMS dans un communiqué.

Nelson Nkini dirige l'association mozambicaine Proserv, qui distribue des moustiquaires traitées dans les villages. « Nous appelons chaque habitant des campagnes, où des médicaments efficaces ne sont pas disponibles, à utiliser des moustiquaires pour enrayer la propagation de la maladie », dit-il, ajoutant : « Prévenir coûte moins cher que guérir. »